Par M. Patrick Thull, Directeur de l’Institut régional d’administration de Metz
Sur un plan géopolitique, le Ghana se distingue sur le continent africain comme un modèle de démocratie exemplaire et un acteur du développement économique important. La France a engagé avec ce pays un ensemble de coopérations économiques, techniques et administratives qui seront porteuses à court terme de vrais partenariats.
La volonté politique s’est manifestée par la nomination de nouveaux responsables favorables au changement. Une politique de réforme de la fonction publique se met en place pour offrir des prestations de qualité aux citoyens.
C’est dans ce contexte qu’a été créé le ministère de la Réforme du secteur public en 2005. Le pays, situé dans un environnement régional francophone, se tourne vers la France pour développer un partenariat dans les domaines de l'organisation de l'Etat.
Un premier contact a été pris en France, en septembre 2005, lors de la visite du ministre de la Réforme du secteur public, Dr Paa Kwesi Nduom, du Directeur général de la Fonction publique, M. Ogum, et du Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor du ministère des Finances, M. Christian Sottie. Ces hauts responsables ont été reçus par le ministre de la Fonction publique, M. Christian Jacob puis ils se sont rendus à l’Institut régional d’administration (IRA) de Metz, où nous avons eu des entretiens sur les sujets se rapportant au système de la fonction publique française et à la formation des agents publics.
Deux protocoles d’accord portant sur la réforme du secteur public et sur la décentralisation ont été signés entre les ministres ghanéens des Finances et de la Décentralisation, et le ministre de la Fonction publique français, lors de son séjour au Ghana en juillet 2006. Cet accord engage l’IRA de Metz et l’Ecole nationale d’administration (ENA) à conduire des échanges avec le Ghana Institute of management and public administration (GIMPA) dans le domaine de la formation des cadres de l’administration.
L’ENA et l’IRA de Metz apporteront leurs soutiens techniques et pédagogiques pour renforcer les capacités du GIMPA en tant qu’école d’application pour les cadres de l’administration. Les deux écoles françaises accueilleront également des fonctionnaires stagiaires et organiseront des formations de formateurs.
L’objectif est de former l’ensemble des agents de l’encadrement supérieur et de l’encadrement intermédiaire qui auront l’opportunité de se perfectionner et de se familiariser avec l’administration française et notre langue sur cette période.
Le projet permettra aussi aux fonctionnaires des administrations d’Etat de bénéficier des possibilités d’évolution de carrière et de répondre à leurs besoins de formation et de spécialisation grâce à une rationalisation de la gestion des ressources humaines passant par une définition plus précise et prospective des métiers et des missions de l’Etat.
La programmation des actions débute en 2007. Cela se traduira par la participation d’un expert du réseau des enseignants de l’IRA, chercheur en management public et consultant international qui se rendra au Ghana pour finaliser les plans de formation et interviendra sur trois modules sur les thèmes portant sur la gestion des organisations, le management stratégique et la performance.
La formation des formateurs fera l’objet d’autres missions en 2008. Elle nécessite un travail, en amont assez lourd pour rechercher une adéquation des programmes aux besoins identifiés sur place et à la culture du pays puis validés par les responsables ghanéens.
Les écoles recevront parallèlement des fonctionnaires ghanéens, ayant préalablement renforcés leurs compétences en français, et qui participeront à des séminaires thématiques au cours desquels ils auront la possibilité de rencontrer, sur le terrain, les chefs des services des administrations françaises.