Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Arabie Saoudite
 

Renforcer les liens d’amitié et de coopération entre l’Arabie saoudite et la France

Par M. Jean-Louis Bernard, Député du Loiret et Président du Groupe d’Amitié France–Arabie Saoudite à l’Assemblée nationale

Le Groupe d’Amitié France–Arabie saoudite que je préside à l’Assemblée nationale est constitué de dix-huit députés issus de tous les groupes politiques représentés au Parlement. Notre objectif est de développer des relations d’amitié avec le Royaume d’Arabie saoudite par des rencontres et des discussions avec des personnalités saoudiennes et de renforcer les liens qui unissent déjà nos deux pays de longue date.
Parmi nos interlocuteurs privilégiés, les membres d’un groupe d’amitié similaire Arabie saoudite–France qui a été créé au sein du Conseil de la Choura (Majlis Ach Choura), occupent une place de premier plan.
Il est important de rappeler que le climat des relations entre la France et l’Arabie saoudite est excellent et que le prolongement du dialogue politique entre nos deux pays au niveau parlementaire, grâce au développement de contacts directs entre responsables politiques de part et d’autres, nous semble extrêmement utile.
Peu avant le déclenchement du conflit en Irak, j’avais été reçu par l’ancien Ambassadeur d’Arabie saoudite en France. J’avais alors pu constater combien les positions de nos deux pays étaient proches l’une de l’autre, et j’avais été sensible aux propos lucides de l’Ambassadeur qui redoutait les conséquences de l’après-guerre non seulement en Irak mais aussi dans toute la région.
Dans le cadre de ses activités, notre groupe d’amitié sera très heureux d’inviter prochainement à l’Assemblée nationale le nouvel Ambassadeur d’Arabie saoudite en France, S.E.Dr. Mohammed Bin Ismaïl Al-Ashekh et de recevoir une délégation du Majlis Ach Choura dont la visite est prévue pour le 19 mai.
C’est d’ailleurs à l’invitation de Cheikh Saleh bin Homaid , Président de la Choura que je me suis rendu du 21 au 23 février 2004 à Riyad, accompagné de quatre collègues parlementaires : Monsieur Antoine Carré, député du Loiret, Monsieur Jean-Pierre Kucheida, député du Pas-de-Calais, Monsieur Pierre Lellouche, député de Paris et Monsieur Axel Poniatowski, député du Val d’Oise.
Nous avons pu à cette occasion apprécier la qualité et la chaleur de l’accueil qui nous a été réservé tandis que nos entretiens furent particulièrement intéressants et fructueux. Nos rencontres avec le Président de la Choura et les membres de la Commission des Affaires étrangères ont incontestablement enrichi notre connaissance du Royaume.
Au cours de notre visite, nous avons eu le privilège d’être reçus par le Prince héritier Son Altesse Royale Abdallah Bin Abdul Aziz Al Saoud qui nous a dit combien il avait apprécié la position politique de la France face au problème irakien et nous a chargés de transmettre ses sentiments d’estime et d’amitié envers le Président Jacques Chirac.
Le Conseil de la Choura, constitué de 120 membres nommés et qui réunit des personnalités éminentes de l’élite du pays, est bien sûr différent de notre Assemblée nationale avec ses 577 députés élus par le peuple. Ses analyses et décisions influent néanmoins désormais directement sur la conduite des affaires du Royaume et il est probable que ses compétences soient élargies dans un proche avenir.
Il est intéressant de noter que le fonctionnement du Conseil a paru suffisamment conforme aux principes de la démocratie puisque le Majlis a été, à l’unanimité, adopté comme membre de l’Association parlementaire internationale en avril 2003. Cette reconnaissance au plan international va sans nul doute entraîner une nouvelle dynamique des échanges parlementaires entre l’Arabie saoudite et les autres Parlements dans le monde.
Dans un contexte diplomatique favorable, les relations économiques entre la France et le Royaume d’Arabie Saoudite paraissent prometteuses. Il existe des opportunités réelles pour les entreprises françaises sur un marché certes très concurrentiel mais stable et solvable.
Secteurs pétrolier et gazier, équipements électriques et télécommunications, procédés de dessalement d’eau de mer, armements, constituent autant de possibilités d’investissements et d’affaires pour nos entreprises. Le livre « Exporter en Arabie saoudite » rédigé sous la direction de Christian Bodin, Chef de la mission économique française à Riyad, est de ce point de vue un précieux guide que je recommande à la lecture de futurs investisseurs.
Au-delà, les autorités saoudiennes ressentent le besoin de réformes sociales mais elles se montrent très prudentes en ce domaine et souhaitent avancer à petit pas, donner « du temps au temps » compte tenu du poids des traditions notamment religieuses. Toute influence extérieure qui viserait à vouloir accélérer les réformes en cours risquerait d’avoir l’effet inverse de celui escompté.
Lors de notre déplacement à Riyad mes collègues et moi-même avons suggéré à nos interlocuteurs de réfléchir à l’amélioration de la condition des femmes. Elles n’avaient jusqu’alors pas de personnalité juridique : des cartes d’identité commencent à peine à leur être délivrées mais elles n’ont toujours pas le droit de conduire.  
Les attentats terroristes en Arabie saoudite ont par ailleurs renforcé la détermination des Saoudiens à combattre les islamistes extrémistes qui constituent une menace de déstabilisation du Royaume.
La loi sur la laïcité dite du foulard islamique a suscité maintes interrogations. La France est un Etat qui permet la libre expression de toute religion mais notre école laïque et républicaine ne saurait constituer un lieu où pourraient régner la provocation et le prosélytisme. Un effort pédagogique s’avère certainement nécessaire à l’égard de nos amis saoudiens afin de dissiper tout malentendu à ce sujet.
Pour conclure, mes collègues et moi-même tenons à rendre hommage à notre Ambassadeur en Arabie saoudite, Monsieur Bernard Poletti, qui grâce à sa parfaite connaissance du Royaume, sa maîtrise de la langue arabe et son sens des relations humaines est un interlocuteur privilégié et apprécié des autorités saoudiennes.
Il incarne en effet, à Riyad, l’image d’une France respectée et aimée. C’est celle que les membres du groupe d’amitié France-Arabie saoudite veulent aussi véhiculer à travers le Royaume et contribuer ainsi au renforcement de l’amitié et de la coopération entre nos deux nations, entre nos deux peuples.
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