Par M. Alain Lambert, Ancien Ministre, Conseiller auprès du Président de la République et Président de l’Association nationale France-Canada
L’Association nationale France-Canada prend ses racines au lendemain de la Seconde guerre mondiale. S’appuyant sur de nombreuses sociétés franco-canadiennes déjà constituées, elle dépose ses statuts à la Préfecture de la Seine le 2 février 1950.
La création de l’association est à l’époque, encouragée par les gouvernements français et canadiens notamment en la personne de Robert Schuman, Ministre des Affaires étrangères français et du Général Vanier, Ambassadeur du Canada en France. Le premier Président en fut Jean-Raymond Laurent, alors Secrétaire d’Etat aux Forces armées. Les fondateurs se donnaient alors pour mission de favoriser les liens entre la France et le Canada.
L’association nationale France-Canada est restée fidèle aux objectifs que lui avaient fixés ses fondateurs. Elle a aujourd’hui trois missions principales :
-renforcer, sous toutes ses formes, l’amitié entre Français et Canadiens,
-développer des relations culturelles et économiques, des actions sociales entre la France et le Canada,
-coordonner à l’échelon national des mouvements d’amitié franco-canadienne.
Actuellement constituée en fédération, l’association regroupe plus de trente comités régionaux à travers la France, dans l’Ouest bien sûr, mais aussi dans le Midi, le Sud-Ouest, la Champagne et plus récemment dans le Nord. Chacun de ces comités, selon son histoire, s’attache à la présence canadienne en France et à développer des liens étroits d’amitié, des échanges culturels et économiques entre nos deux pays.
Ce maillage du territoire français connaît un parallèle au Canada sous l’impulsion de la Fédération Canadienne France-Canada. Au travers de leurs échanges réguliers, leurs propositions d’accueil réciproques notamment en faveur des jeunes boursiers, les deux associations contribuent à l’enracinement de l’amitié franco-canadienne.
L’année 2004 marque pour notre association un temps privilégié pour favoriser les échanges entre nos deux pays dans tous les domaines.
Le Canada, à l’initiative du gouvernement fédéral mais aussi de certaines provinces (Québec, Nouvelle-Ecosse, Nouveau- Brunswick, Ile-du-Prince-Edouard), célèbre cette année, la première installation permanente française sur son territoire. 2004 marque en effet le 400ème anniversaire de l’expédition de Dugua de Mons et de son célèbre cartographe Champlain, qui s’achève en mai 1604 par l’installation des Français à l’Ile Sainte-Croix.
La France s’est associée à cette célébration et a contribué à la mise en place de plusieurs projets inscrits au programme Canada-France 1604-2004 qui a été lancé officiellement en décembre 2003 par l’ancien Premier ministre du Canada Jean Chrétien et le Président de la République Jacques Chirac lors de la pré-inauguration de l’exposition « le Canada vraiment » à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris.
L’association nationale France-Canada ne pouvait ignorer cette commémoration, emblème d’un passé commun. Elle a voulu le faire en inscrivant sa démarche dans l’avenir. Au niveau national, l’association nationale France-Canada a retenu deux projets grand public à destination des jeunes.
Le premier d’entre eux a aujourd’hui vu le jour : il s’agit de l’édition d’un livre pour enfants (8-14 ans) retraçant les grands épisodes de la vie de Champlain. En une centaine de pages, Caroline Montel-Glénisson qui en est l’auteur nous présente Champlain, explorateur habile et tenace, vu par ceux qui l’ont fréquenté : l’écrivain Marc Lescarbot, le coureur des bois Etienne Brulé, et Guillaume et Guillemette Couillard. La fidélité à l’histoire a guidé la démarche de l’auteur, dont l’écriture alerte et captivante permet de toucher les jeunes lecteurs.
Le second projet est également un récit d’aventures. Une aventure contemporaine, celle de six jeunes français qui au cours de l’été 2003, ont réédité la traversée du botaniste écossais David Douglas et ont traversé le Canada d’Ouest en Est en remontant 4 500 km de rivières à bord d’un canoë d’écorce, identique à ceux qui pouvaient exister il y a un siècle. Le film de ces six mois d’expédition est, à l’heure où ces lignes sont écrites, en cours de réalisation et sera présenté à l’automne.
D’autres projets sont nés à l’initiative de nos comités, colloques, résidence de sculpteurs, expositions, concerts… et témoignent de la vitalité de nos liens avec le Canada. On ne saurait tous les citer. Je retiendrai seulement notre prochain congrès d’Alençon du 16 au 20 juin prochain qui nous permettra de réunir nos deux associations France-Canada et Canada-France. Dans ce département de l’Orne, notamment le Perche, nombreux furent nos compatriotes qui partirent au-delà des mers s’établir au Canada, fonder une famille et participer à la naissance et à l’affirmation de ce pays lointain. Leurs valeurs demeurent vivantes dans le Canada d’aujourd’hui, enrichies de l’appartenance au continent américain.
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