Par Mme Racheline Lévi, Chargée de projets, Responsable CEI, PECO, Balkans, Asie du Sud Est
Créée en 1977, l’Association pour le Développement des Echanges internationaux de Produits et Techniques Agroalimentaires (ADEPTA) est une structure légère et réactive, de statut associatif, proche des réalités du monde de l’entreprise, des problématiques réelles de l’export et des pouvoirs publics. Les deux missions complémentaires qu’elle s’est fixée sont de :
-Fédérer les PME PMI des secteurs agricole et agro-industriel, et leur faciliter l’accès aux marchés export. L’Adepta privilégie la synergie inter-entreprises de manière à présenter à l’étranger une offre française concertée et complémentaire.
-Offrir des prestations de service pour différents partenaires, essentiellement publics (le Maapar – Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales, étant le principal) dans les domaines de l’édition, de l’évènementiel, de la gestion des programmes, de la formation. Le Ministère des Affaires étrangères lui a également confié dès 1990 la gestion et l’animation de programmes de coopération tournés vers les Pays de l’Est, programmes aujourd’hui délégués dans les Services de coopération et d’action culturelle de chaque pays bénéficiaire.
Ainsi, l’Adepta apporte aux exportateurs relevant de sa compétence l’appui nécessaire pour faciliter le développement du commerce extérieur. Par ses actions d’organisations de colloques et séminaires, par les publications qu’elle conçoit et réalise, elle fait valoir les conceptions françaises de l’agriculture au sens large. Elle apporte une expertise technique en relais des positions prises par les autres acteurs nationaux et européens de l’aide publique au développement, sur le champ de la coopération et du développement au profit des PVD.
Le souci permanent de l’Adepta est le développement de la présence des sociétés françaises dans de nombreux pays émergents ou nouvellement industrialisés, face à la concurrence des grands pays développés. Bien que le chiffre d’affaires de ses adhérents soit principalement réalisé en « Europe de l’Ouest », aux Etats-Unis et au Canada, l’Adepta s’attache, suivant leurs demandes, à dynamiser leurs relations commerciales avec des pays plus difficiles d’accès, des pays « vierges », des pays sur lesquels les entreprises ont besoin de se voir ouvrir les portes, des pays où le secteur privé se développe mais où le poids des autorités reste essentiel. L’Adepta bénéficiant du soutien du Ministère de l’Agriculture, et faisant ainsi le lien entre le secteur public et le secteur privé, joue là pleinement son rôle de catalyseur.
En mars 1994, l’Adepta participait à sa première exposition au Kazakhstan regroupant sur son pavillon une trentaine d’entreprises équipementières des secteurs du machinisme agricole, du sucre, du lait, de l’élevage.
Depuis, les missions d’entreprises françaises au Kazakhstan et les accueils de délégations kazakhes en France organisés par l’Adepta se sont succédés régulièrement. Quelques ventes de matériels français sont déjà venues couronner de succès ces opérations, soulignées d’ailleurs par le Ministère de l’Agriculture kazakh lors de la dernière réunion du Comité mixte de travail franco-kazkah en mars 2004, à Paris.
Une mission Adepta d’entreprises françaises au Kazakhstan vient de se dérouler en mai 2004. Cette mission a permis de confirmer l’acceptation par les autorités kazakhes des certificats vétérinaires présentés par la France. Une demande de formation en transfert embryonnaire est à l’étude qui devra être adossée à des contrats de vente, des négociations de contrats sont en cours en ce qui concerne les équipements de process laitiers, une coopération est envisagée en matière de certification, homologation, expérimentation de semences végétales afin d‘aboutir à des inscriptions de variétés françaises au catalogue officiel kazakh.
L’intérêt du Kazakhstan pour la France, son savoir faire, ses technologies et ses équipements dans le domaine agro industriel est clairement marqué.
L’Adepta est aujourd’hui sollicitée par l’Ambassade du Kazakhstan en France pour préparer en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture français, le prochain accueil en France du Ministre de l’Agriculture kazakh.
Au temps de l’URSS, le Kazakhstan était son 3ème fournisseur en céréales, et les cheptels bovins et ovins premiers pourvoyeurs de l’Armée Rouge. Le pays reste une région agricole même si ce secteur connaît aujourd’hui des difficultés, déperditions de l’ordre de 15 à 30 % en ce qui concerne la production céréalière, unités de stockage obsolètes, production laitière nationale en chute à cause de la réduction significative du cheptel, mauvaise gestion des ressources en eau, perte des marchés captifs.
Les entreprises françaises ont compris que le Kazakhstan est un pays à fort potentiel, sentent le regain de vitalité du secteur et la volonté des autorités de développer les productions locales afin de les substituer aux produits d’importation. Des opportunités d’affaires existent, le secteur privé se développe, des grandes propriétés ont vu le jour, des sociétés importantes et puissantes construisent des filières complètes de production (notamment dans le secteur des céréales, secteur exportateur) et ont les moyens d’investir et de d’équiper en matériels modernes. Nombres de cartes peuvent être jouées avec prudence et patience.
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