Par M. Jacques Chaumont, Sénateur de la Sarthe, Président du Groupe interparlementaire d’amitié France-Russie au Sénat
La place essentielle et singu-lière de la Russie sur la scène internationale, les liens étroits qui l’unissent à la France et le vif intérêt que lui portent les sénateurs font du groupe interparlementaire d’amitié France-Russie du Sénat l’un des plus prestigieux, des plus anciens et des plus importants groupes d’amitié de la Haute Assemblée.
Fort de 51 membres, soit près du sixième des sénateurs, le groupe répond à sa vocation première, définie au lendemain de la Seconde guerre mondiale, de resserrer les liens avec les parlementaires des pays amis. Depuis quelques années, il s’est également assigné pour mission de promouvoir le bicamé-risme, de développer la coopération décentralisée, de contribuer au renforcement de la présence économique de la France à l’étranger et de favoriser le rapprochement des cultures française et russe.
Le développement des liens interparlementaires d’amitié
Comme le suggère sa dénomination, le groupe France-Russie a pour mission de développer les liens d’amitié entre les deux pays, grâce à des contacts personnels noués à l’occasion de déplacements à l’étranger ou de la réception en France de délégations étrangères. Ces rencontres constituent autant d’occasions d’information, de dialogue et de débat qui permettent un rapprochement des points de vue, une meilleure compréhension mutuelle.
Le groupe entretient des contacts réguliers avec les parlementaires de la Douma et du Conseil de la Fédération de Russie. De nombreuses délégations sont accueillies chaque année au Palais du Luxembourg.
En 1998, un protocole d’échanges a été signé entre le Sénat et le Conseil de la Fédération, qui a permis un rapprochement des méthodes de travail des deux assemblées.
Si les sénateurs ont pour interlocuteurs privilégiés les parlementaires, ils rencontrent régulièrement d’autres acteurs essentiels de la vie politique, économique, sociale et culturelle de la Russie : ministres, responsables locaux, entrepreneurs, journalistes, universitaires…
La promotion de la coopération décentralisée
Conscients du rôle majeur des collectivités territoriales dans l’enracinement de la démocratie, l’aménagement du territoire et le développement économique, les sénateurs du groupe France-Russie portent une attention toute particulière au renforcement de la coopération entre les collectivités françaises et russes.
Cette ambition a trouvé une première traduction concrète en avril 1999 avec la signature d’un protocole de coopération entre le département du Cher et la République de Mordovie. Ce jumelage a permis de développer, dans le cadre de leurs compétences, les liens entre les diverses organisations économiques, culturelles et administratives ainsi qu’entre les collectivités locales.
A la suite des rencontres franco-russes de la coopération régionale organisées à Moscou au mois d’octobre 2003 sous l’égide du Premier ministre français, M. Jean-Pierre Raffarin et du Président du Conseil de la Fédération de Russie, M. Sergueï Mironov, une délégation de vice-gouverneurs russes a été reçue en Aquitaine et en Champagne-Ardenne à la fin du mois de juin 2004, tandis qu’une délégation du groupe d’amitié du Sénat s’est rendue à Irkoutsk en septembre 2004, afin de participer au « Forum Baïkal ».
Le renforcement de la présence économique française en Russie
Le groupe entend, par ailleurs, contribuer au développement des relations économiques franco-russes. Les sénateurs, qui exercent fréquemment des responsabilités locales, jouent un rôle précieux d’intermédiation entre les entreprises, les collectivités territoriales et les autorités nationales des deux pays.
Actuellement l’investissement direct étranger se porte sur un nombre limité de régions, grandes métropoles et zones de production pétrolière essentiellement. Moscou et ses environs concentrent la plupart des sommes investies. Or, les régions de Russie constituent des acteurs majeurs du développement économique du pays et semblent désireuses d’accueillir les capitaux étrangers.
Chaque rencontre avec des personnalités russes est donc mise à profit pour s’enquérir des possibilités d’investissement des entreprises françaises et les promouvoir. En avril 2003, le groupe a organisé au Sénat, dans le cadre du programme TACIS de l’Union européenne, un déjeuner réunissant des responsables régionaux russes et des industriels français. Au mois de février 2004, une délégation de chefs d’entreprises français installés en Russie, membres du Club France, a été reçue afin d’évoquer leurs réussites, leurs difficultés et leurs attentes.
Le souci de promouvoir la présence française en Russie se traduit également par une participation active aux colloques, forums et séminaires économiques qui se tiennent en France ou en Russie. Ainsi, deux colloques ont déjà été organisés par le Sénat, en collaboration avec le Centre français du commerce extérieur, les 27 mai 1997 et 23 juin 1999, afin de mettre en contact les respon-sables économiques et politiques des deux pays. Je me suis moi-même rendu à plusieurs reprises à Saint-Pétersbourg afin de participer aux travaux du forum économique organisé sous les auspices du Conseil de la Fédération.
Le rapprochement des cultures française et russe
Enfin, le groupe encourage, dans la mesure de ses possibilités, les initiatives destinées à rapprocher les cultures française et russe. Il a ainsi apporté son soutien au tournage d’un documentaire consacré à l’histoire de l’escadrille Normandie-Niémen et parrainé l’organisation par l’Association de la Bibliothèque russe Tourgueniev, les 18 et 19 janvier 2001, d’un colloque intitulé « Paris et l’émigration russe – culture en exil, culture de l’exil ».
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