Par M. Philippe Baute, Directeur de l’Office de Tourisme et des Congrès d’Antibes Juan-les-Pins
Le tourisme est une économie certes, mais c’est aussi la valorisation d’une culture souvent à travers la relecture d’un passé qui rapproche les peuples. En ce sens, l’exemple d’Antibes Juan-les-Pins et de ses relations avec les Etats-Unis est en tout point révélateur.
Antibes n’était encore en effet qu’une pittoresque petite cité lorsque les Américains la découvrirent au début des années 1920 et s’y inventèrent une autre vie, au cœur de la French Riviera. Ils s’appelaient Rudolf Valentino, Scott Fitzgerald, Dos Passos, Rita Hayworth, Orson Welles, Marlène Dietrich, la famille Kennedy et tant d’autres encore.
Dans la station devenue furieusement à la mode, le jazz était devenu la musique reine. Sidney Bechet s’y maria en 1951. Heureux héritage de son attachement indéfectible à notre commune, le 1er Festival international de jazz d’Antibes Juan-les-Pins vit le jour en 1960. Ray Charles, Miles Davis, Ella Fitzgerald, John Coltrane, Stan Getz, Dizzy Gillespie, Keith Jarrett y connurent leur premier triomphe européen. Aujourd’hui encore, les plus grands ont à cœur d’honorer ce rendez-vous sentimental.
Le 16 avril 1994, Antibes Juan-les-Pins et le « French Quarter » de la Nouvelle Orléans signaient un protocole d’accord établissant un « jumelage musical » entre la ville unanimement reconnue berceau du jazz dans le monde et la « Hometown » du jazz en Europe. Une amitié privilégiée qui s’est traduite encore récemment. Après le désastre qui a endeuillé en 2005 la Nouvelle-Orléans, nous nous devions en effet d’avoir bien plus qu’une pensée.
C’est tout naturellement que nous nous sommes attachés, durant la dernière édition du Festival, à apporter notre soutien à nos amis américains : 50 centimes d’euros ont été prélevés sur chaque billet vendu. Une soirée louisianaise a été l’occasion d’une tombola dont l’ensemble des recettes reviendra à la Nouvelle Orléans. Des urnes ont été disposées afin de récolter les dons des spectateurs de « Jazz à Juan ». C’est ainsi que nous avons pu recueillir, au terme de cette opération, la somme non négligeable de 15 000 dollars.
Ces fonds, dédiés à la reconstruction du Passebon Cottage, dans le quartier Treme de la Nouvelle Orléans, ont été remis lors du « French Affairs » organisé, du 20 au 23 octobre 2006, par la Maison de la France Etats-Unis, qui réunissait à la Nouvelle Orléans, les 100 plus grands prescripteurs du tourisme du marché américain.
Présents sur cette opération, nous espérons également que cela contribuera tout naturellement à renforcer les liens musicaux et amicaux entre la Nouvelle Orléans et Antibes Juan-les-Pins.
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