Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Bangladesh
 

La SAARC : ciment de la stabilité régionale ?

Empoisonnée par des animosités historiques et des contentieux territoriaux, l’Association de l’Asie du Sud pour la Coopération régionale (SAARC) a longtemps été considérée comme une coquille vide. Vingt ans après sa création en 1985 à Dhaka sur l’initiative de l’ancien Président bangladais Ziaur Rahman, les sept Etats-membres (Bangladesh, Bhoutan, Inde, Maldives, Népal, Pakistan et Sri Lanka) de la SAARC ont franchi une étape majeure pour le commerce régional avec le lancement d’un accord de libre-échange (SAFTA) le 1er juillet dernier. Les pays de la SAARC concentrent en effet leurs efforts sur la promotion des échanges intra-régionaux. L’adoption d’un accord sur les préférences commerciales (SAPTA) en 1995, avait permis d’accroître ces échanges, quoique très modestement : les relations commerciales des deux plus importantes économies de la région, l’Inde et le Pakistan, dont la confrontation latente et la méfiance mutuelle ont contribué à bloquer le processus d’intégration, ne dépassent pas 5% avec les autres pays de la SAARC. La mise en vigueur du SAFTA constitue donc une avancée majeure, qu’il convient néanmoins de relativiser puisqu’il ouvre une nouvelle phase de négociations pour la réduction des tarifs douaniers. Les économies sud-asiatiques n’ont d’ailleurs pas attendu le processus régional pour défendre leurs intérêts économiques, se tournant vers des accords bilatéraux, à l’instar de ceux conclus entre l’Inde et le Népal ou le Sri Lanka. La convergence vers la mise en place d’une union douanière promet donc d’être longue si des accords politiques ne sont pas trouvés et si de véritables relations de confiance ne sont pas établies. De ce point de vue, la SAARC conserve ainsi tout son intérêt. Alors que le Sommet de Dhaka en novembre 2005 a également abordé les questions de la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de la grippe aviaire, la SAARC agit de plus en plus, parallèlement à ses objectifs économiques, comme un forum de discussion entre les gouvernements de la région. Ce rôle politique devrait en outre se renforcer avec l’entrée de l’Afghanistan dans l’association, tandis que la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l’UE devraient être admis en tant qu’observateurs. C.H.

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