Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Grèce
 

Faire de l’environnement le vecteur d’une relance européenne

Par M. Stavros Dimas, Commissaire européen en charge de l’Environnement

 

Pour donner un nouveau souffle à la construction européenne, il est primordial de resituer les différents dossiers dans une vision d’ensemble. Les pays scandinaves ou un pays comme le Japon en ont fait la démonstration : la croissance et la compétitivité de demain ne peuvent que reposer sur une politique environnementale ambitieuse en matière de qualité de l’air et de l’eau, de gestion et prévention des déchets, et de santé liée à l’environnement. Croissance et environnement vont de pair.

Prenons la question de l’énergie : investir dans les énergies renouvelables revient à créer des emplois, à réduire notre dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers et à engranger plus de compétitivité du fait de la stabilité des prix de l’énergie renouvelable, tout en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre. Encore faut-il accepter d’investir lourdement dans les énergies renouvelables et d’internaliser les coûts environnementaux. Précisément, la Commission européenne va proposer un nouveau mécanisme financier pour soutenir le développement des énergies renouvelables, en particulier dans les pays en voie de développement.

Face à l’urgence climatique, l’Union européenne a usé de « diplomatie verte » pour faire ratifier le protocole de Kyoto par suffisamment de pays pour qu’il entre en action en 2005. Cette approche diplomatique est plus que jamais d’actualité dans nos relations en particulier avec les Etats-Unis, l’Inde et la Chine. En juin, la Commission a lancé une campagne « grand public » sur la façon dont chacun d’entre nous peut lutter contre le changement climatique au travers de gestes quotidiens. Nous allons faire également des propositions concernant le CO2 émis par les voitures et proposer d’inclure le CO2 émis par les avions dans le système européen de gestion des émissions de carbone.

Autre défi environnemental de grande ampleur : le déclin de la biodiversité, que l’Union européenne s’est engagée à enrayer en Europe d’ici 2010. La Commission vient d’adopter toutes une série de propositions pour rassembler tous les acteurs et toutes les ressources disponibles, tant au niveau européen que national, pour atteindre l’objectif de 2010.

Enfin, dans le cadre de son 6ème programme d’action pour environnement 2002-2012, la Commission est en train d’adopter sept stratégies sur l’air, l’environnement marin, les déchets, les pesticides, les sols, l’environnement urbain et les ressources naturelles. Ce faisant, elle met en cohérence l’ensemble de ses politiques en les intégrant dans une vision globale, gage d’une ambition renouvelée pour l’Europe.   

 

L’UE a financé 143 projets environnementaux en Grèce

Depuis 1992, LIFE – le programme européen de financement de l’environnement – a financé 143 projets en Grèce. Ceci représente un investissement de l’ordre de 169 millions d’euros, financés à parité par l’Union européenne et par les collectivités grecques. Sur ces 143 projets, 98 portaient sur l’innovation environnementale et 45 sur la conservation de la nature. 34 sont encore en cours, représentant plus de 50 millions d’euros.

Au-delà de la sécheresse des chiffres, quelques exemples montrent la contribution de ces projets à l’amélioration du bien-être de nos concitoyens et de la santé de nos entreprises. Ainsi, les eaux usées des moulins à huile d’olive peuvent-elles être filtrées et extraites avec succès pour récupérer les polyphénols, qui peuvent ensuite être revendus. Une approche similaire a été mise en place dans la filière vinicole où les déchets restants sont utilisés pour nourrir les animaux ou faire de l’engrais. Un autre projet a permis la conservation de six habitats montagneux dans la région de Gramos et de Rodopi, afin de conforter la présence de l’ours brun et de préserver la biodiversité en Grèce.

Le bilan tiré de ces projets est globalement très positif. A travers eux, le budget européen joue un rôle décisif dans la mise en œuvre d’une politique plus durable dans les pays membres. Cette expérience doit maintenant être étendue aux nouveaux Etats membres, qui sont confrontés à des défis considérables dans le domaine environnemental, notamment pour ce qui concerne la qualité de l’air et de l’eau et le traitement des déchets.

Avec ma collègue Danuta Hübner, responsable de la politique régionale au sein de la Commission, nous mettons tout en œuvre pour que cette transition se passe dans les meilleures conditions. J’espère que les Etats et les régions concernés nous soutiendront dans cette ambition, pour que l’environnement soit réellement un bien partagé par toute l’Union européenne.       

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