Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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Le Panama et la France relancent leur coopération commerciale

«Au-delà du symbole, c’est aussi le potentiel de coopération entre nos deux pays que nous souhaitons mettre en valeur ». C’est en ces termes que le Premier Vice-Président et Ministre des Affaires étrangères Samuel Lewis Navarro a défini l’objectif de sa visite en France en juin dernier. De fait, la présentation qu’il a faite du projet d’élargissement du canal de Panama aux côtés de son administrateur Alberto Aleman Zubieta, à la Société de Géographie est lourde de symbole. En 1880, l’entrepreneur et diplomate français Ferdinand de Lesseps y avait lui-même fait la présentation de son projet. En dépit de son échec, les Panaméens lui sont encore grès d’avoir choisi leur pays, à défaut d’autres pays centre-américains où le projet d’un canal interocéanique est d’ailleurs encore d’actualité. N’ont-ils pas préféré confier en 2002 l’étude de faisabilité de l’élargissement au consortium franco-belge Coyne et Bellier, filiale de Tractabel plutôt qu’à l’armée américaine qui avait achevé les travaux de Lesseps après 1903 ? En novembre 2005, Tractabel Development Engineering et la Compagnie nationale du Rhône ont en outre rejoint le consortium chargé des études préliminaires pour la construction d’un troisième jeu d’écluses pouvant accueillir des navires de type post-panamax.

Représentant un investissement évalué à plus de 5,2 milliards de dollars, l’élargissement du canal constitue sans doute le projet le plus ambitieux que souhaite promouvoir le gouvernement panaméen. « Un troisième jeu d’écluses doublera la capacité du canal » a argumenté M Samuel Lewis Navarro.1 Devant le MEDEF, tout en rassurant les représentants d’une cinquantaine d’entreprises françaises sur la viabilité du projet et sur le cadre juridique des affaires au Panama, a également développé les autres projets d’investissement qu’aspire mettre en œuvre le gouvernement panaméen dans les domaines des transports, de l’énergie, des aéroports, de la maintenance aéronautique, du tourisme ou encore des infrastructures portuaires. Pour l’heure, les investissement français au Panama ne dépassent pas 90 millions de dollars et sont surtout de nature commerciale, bien qu’ils couvrent différents secteurs avec Aventis-Sanofi, Peugeot, Solétanche Bachy, Michelin ou L’Oréal.

S’appuyant sur son rôle de carrefour du commerce maritime international, le Panama vise en effet à s’affirmer comme une plaque tournante des affaires dans la région. Le pays s’y impose déjà depuis 2003 comme le premier pays récepteur d’investissements étrangers, avec un flux total de plus d’un milliard de dollars (soit 7,8% du PIB)2. Si la réforme du système de sécurité sociale a été la source de nombreux bloquages, le bilan du gouvernement du Président Martin Torrijos semble porter ses fruits grâce à un assainissement des finances publiques et à la nouvelle impulsion qu’il a donné à la politique commerciale du Panama en multipliant les contrats avec les ports américains et asiatiques, ainsi que les accords de libre-échanges avec ses principaux partenaires commerciaux, les Etats-Unis, San Salvador, Taïwan et Singapour. C.H.

 

1- Le Monde, Paulo A Paranagua, 16/08/2006.

2- DREE

 

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