La coopération entre la Hongrie et la France a été relancée après la chute du communisme en 1990. Les relations diplomatiques et culturelles se sont intensifiées tandis que le commerce bilatéral a été multiplié par 6, passant de 600 millions d’euros en 1992, à plus de 3,8 milliards en 2001. La dynamique des échanges commerciaux s’est accélérée en franchissant la barre des 10 milliards de francs fin 1997 et celle des 16 milliards en 1999. Il convient d’ailleurs de noter que ces échanges sont constitués à 90% par des biens industriels et qu’ils incorporent de plus en plus de valeur ajoutée.
L’essor de la présence française en 1995-1996 a bénéficié de la grande vague de privatisations (dans l’énergie et l’industrie notamment), permettant à la France d’être, à égalité avec l’Autriche, le 3ème investisseur en Hongrie avec 9,3% du stock d’IDE, derrière l’Allemagne (un tiers) et les Etats-Unis (un quart). En 2001, 214 filiales françaises avec plus de 2,3 milliards d’euros investis, employaient 48 900 personnes, dont seulement 290 expatriés, et réalisaient 4,4 milliards de chiffre d’affaires. L’investissement français est surtout le fait de grands groupes comme Accor, Auchan, Cora, Danone, TotalFinaElf, GDF, Hachette Distribution, Michelin et Vivendi. Bouygues SA a signé dernièrement, dans le cadre du consortium qui comprend également Siemens SA et la société de construction hongroise Kozepuletepito Rt, un contrat de 1,3 milliard de forints pour rénover l’aérogare 2A de l’aéroport Ferihegy à Budapest. Bonduelle qui est détenteur depuis 1992 d’une unité de fabrication de légumes à Nagykörös et de l’usine située à Békéscsba, a acquis fin 2002 l’usine de transformation des légumes de GLOBUS. Les implantations de Valeo en 1999 et de FCI en 2000 montrent que les flux d’investissements ne dépendent plus des seules privatisations qui ne constituent plus que 5 à 10% de l’IDE. Les plus récentes montrent d’ailleurs que les investissements “greenfields“ prennent progressivement le relais des privatisations. Toutefois, des opérations ponctuelles liées à des cessions d’entreprises antérieurement privatisées restent possibles, comme le rachat de la société Budapesti Erömü par EDF début 2001 qui vient d’inaugurer l’ouverture d’une nouvelle centrale électrique sur le site d'Újpest. En outre, si les PME ne constituent qu’une faible part de ces investissements, elles commencent à s’implanter, notamment dans une démarche de réduction de leurs coûts ou de sous-traitance (biens ou services) pour de grands groupes déjà présents ou en cours d’installation. Enfin, les échanges commerciaux franco-hongrois ont également été stimulés par le Protocole de Partenariat Franco-Hongrois mis en place en 1993 et doté de 100 millions de francs. Celui-ci est destiné à promouvoir la création ou l’extension de sociétés mixtes franco-hongroises grâce à des financements à taux bonifiés. Il a récemment été prorogé, à la demande des autorités hongroises, de deux ans jusqu’au 31 décembre 2003, par le ministère français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. C.H.
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