Un partenariat stratégique réaffirmé
Deux ans après être devenue le 28ème membre de l’Union européenne, la Croatie fait désormais face à de nouveaux défis : l’intégration au sein de la zone euro et de l’espace Schengen. Pour les surmonter, elle peut notamment s’appuyer sur le partenariat stratégique scellé en 2010 avec la France, dont un nouveau plan d’action a été adopté le 2 mars 2015 pour les trois prochaines années. Fort du lancement du Festival « Rendez-vous » de la France en Croatie, S.E.M. Ivo Goldstein, Ambassadeur de Croatie en France, revient pour nous sur les enjeux de la coopération entre les deux pays, ainsi que sur les priorités du redressement de l’économie croate et sur le rôle moteur de Zagreb en faveur de l’intégration européenne des Balkans occidentaux.
La Lettre Diplomatique : Monsieur l’Ambassadeur, un nouveau plan d’action a été signé le 2 mars 2015 pour la mise en œuvre du partenariat stratégique qui lie la Croatie et la France depuis 2010. Quelles en sont les priorités ? Dans quels domaines le dialogue politique franco-croate est-il appelé, selon vous, à s’approfondir ? Quelles sont, de ce point de vue, vos attentes à l’égard du Festival « Rendez-vous » de la France en Croatie qui se tient de mai à septembre 2015 ? S.E.M. Ivo Goldstein : La Croatie et la France ont, en effet, conclu un Partenariat stratégique en 2010 par une déclaration conjointe au niveau des chefs de gouvernement. Le Plan d’action est, quant à lui, un document qui définit les priorités de notre coopération pour les trois prochaines années. Il a été élaboré en collaboration avec les représentants de presque tous les ministères en Croatie et en France, afin de créer une nouvelle dynamique dans nos rapports bilatéraux, par le renforcement du partenariat entre nos deux pays dans les domaines politique, économique, de la défense, de la sécurité, de la culture et des sciences. Le Plan d’action signé le 2 mars 2015 fixe nos objectifs dans les domaines que je viens d’évoquer et contribuera au renforcement de nos rapports qui sont déjà excellents. Ce plan promeut en particulier le renforcement du dialogue et le développement de la coopération à un niveau décisionnel élevé, un rapprochement plus étroit entre les administrations croate et française aux échelons national et local, le développement des interactions entre les systèmes éducatifs à tous les niveaux, les échanges et la coopération dans les domaines de la science, de la culture et de l’art. Une plus grande attention a, cette fois-ci, été accordée à la coopération économique. Le festival « Rendez-vous » de la France en Croatie, qui a lieu du mois de mai jusqu’au mois d’octobre, constitue une opportunité exceptionnelle dans cette perspective. Jusqu’à 150 manifestations culturelles, économiques, éducatives, gastronomiques, sportives et autres seront ainsi organisées, afin qu’un public large puisse faire connaissance avec la France, tout comme la Croatie a déjà été présentée à la France en 2012 à l’occasion du festival « Croatie la voici ».
L.L.D. : Invité d’honneur du MEDEF, le 2 mars 2015, M. Branko Grcic, Vice-Premier Ministre et Ministre du Développement régional et des Fonds de l’Union européenne, a exposé les perspectives de l’essor économique de votre pays aux entrepreneurs français. Comment son message a-t-il été accueilli ? Quelles opportunités d’intensification des échanges commerciaux franco-croates pouvez-vous identifier et dans quels secteurs d’activités ? Dans quelle mesure la francophilie de la Croatie, par ailleurs membre observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 2006, pourrait-elle favoriser le resserrement de la coopération économique bilatérale ? S.E.M.I.G. : J’ai appris, personnellement, par des amis français que les impressions étaient plus que bonnes après la visite de la délégation croate conduite par M. Branko Grcic. Nous sommes satisfaits et fiers que de nombreux représentants d’entreprises françaises aient été présents à cet événement du MEDEF. Certaines d’entre-elles ont déjà développé des activités en Croatie, certaines se préparent à en faire de même, tandis que d’autres, en partie grâce à ce forum, ont ajouté la Croatie à leurs centres d’intérêt. La proximité entre nos deux peuples et nos deux cultures remonte à plusieurs siècles. Il ne s’agit pas juste de contacts culturels ou politiques, mais aussi de liens plus subtils – par exemple, plus de 2 000 mots provenant de la langue française ont été transposés au cours des XIXème et XXème siècles dans la langue croate et dans d’autres langues de notre région. Ainsi, de nombreux mots français, tels qu’adresse, alarme, assortiment, aventure, avion, barrière, barricade, bataillon, batterie, bauxite, béton, bicyclette, bulletin, bureau sont entrés dans la langue croate et la majorité des locuteurs ne les considèrent plus, aujourd’hui, comme des mots d’une langue étrangère. Pour ce qui est des perspectives d’avenir des liens bilatéraux, nous constatons de nos propres yeux une intensification et un approfondissement de la coopération dans de nombreux domaines où nos deux pays entretiennent déjà des relations actives – dont je suis sûr qu’elles seront durables. Outre le fait que la Croatie soit désormais membre de l’Union européenne (UE), car cela facilite et stimule ces relations, il convient de souligner que nous disposons d’un atout supplémentaire avec la connaissance par de plus en plus de Français d’informations sur la Croatie, sur les merveilles de sa nature et de son riche patrimoine culturel. De plus, j’ajouterais que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) représente une autre institution importante qui aide au rapprochement et à la coopération entre nos deux pays. À titre d’exemple, je citerais le travail que nous finalisons à Zagreb, au Ministère des Affaires étrangères et européennes, de concert avec l’OIF, pour la préparation d’un nouveau cycle de coopération (jusqu’en 2018) appelé « Le français dans les relations internationales », ce qui comprend un programme d’apprentissage de la langue française, des séminaires thématiques et d’autres activités.
L.L.D. : Après six ans de stagnation-récession, 2015 devrait marquer le retour à la croissance pour la Croatie. À quels facteurs attribuez-vous cette embellie ? Dans la continuité du programme national de réformes adopté le 24 avril 2014, comment votre gouvernement envisage-t-il de soutenir cette dynamique ? S.E.M.I.G. : D’autres personnalités, sans doute beaucoup plus compétentes dans ce domaine que moi-même, évoquent l’économie croate dans ce numéro de La Lettre diplomatique. J’indiquerais un élément qu’ils omettront sans doute : avec la Slovénie, la Croatie était jusqu’à l’écroulement de la Yougoslavie socialiste en 1991, la république yougoslave la plus développée, et elle était alors, avec la Slovénie le pays post-communiste le mieux préparé pour la transition et l’adhésion à l’UE. Mais la guerre a éclaté en Croatie en 1991. Il n’y a aucun doute que la création de l’État, puis la guerre au cours de laquelle la Croatie a été victime d’une invasion, ont repoussé les processus de transition prévus. Sur de nombreux aspects, la Croatie est ainsi restée jusqu’en 2000 en retard par rapport à de nombreux pays post-communistes qui, en 1990, accusaient pourtant des retards sur elle. Certains de ces derniers n’ont pas encore été pleinement rattrapés aujourd’hui, bien que le pays ait accompli d’une part, de grands progrès dans la promotion des valeurs républicaines et la modernisation de la société au sens large et, d’autre part, en termes de développement économique.
L.L.D. : Ancienne Ministre des Affaires étrangères, Mme Kolinda Grabar-Kitarovic a été élue, le 11 janvier 2015, à la tête de l’État croate. En quoi l’arrivée d’une femme à cette haute fonction reflète-t-elle, selon vous, les mutations de la société croate ? À moins d’un an du prochain scrutin législatif, comment définiriez-vous les principaux enjeux du débat politique croate? S.E.M.I.G. : L’élection de Mme Kolinda Grabar-Kitarovic en tant que première présidente de l’histoire de la Croatie est un événement important. Beaucoup de choses ont été faites dans la société croate au cours des 70 dernières années, de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, pour les droits des femmes, mais l’égalité parfaite n’a toujours pas été réalisée. De plus, des situations de discrimination existent aussi. Elles se manifestent dans le cercle familial (les violences sur les femmes, malheureusement, sont encore aujourd’hui un phénomène trop présent), au travail et, plus particulièrement, sur le marché du travail, comme en politique. Cependant, l’administration nationale tout comme l’opinion publique, gardent toujours à l’esprit ce problème et travaillent énormément sur ce point afin de réaliser des progrès – un Comité pour l’égalité des sexes est attaché auprès du gouvernement, une politique nationale existe, tout comme des lois qui contribuent à la solution du problème. En ce qui concerne les élections législatives, elles vont être tenues avant février 2016. La lutte pour la préférence des électeurs conduira, exactement comme dans la plupart des pays membres de l’UE, à la constitution de deux centres politiques. Pour la première fois, après qu’un consensus absolu a existé à ce propos lors du processus d’adhésion à l’UE, le débat portera sur l’utilisation correcte ou non des fonds structurels, sur la question de savoir si nous nous sommes bien débrouillés dans les affaires européennes ou non, et ainsi de suite. L’euroscepticisme au sens classique du mot n’existe pas en Croatie – notre adhésion à l’UE était le rêve de générations entières de Croates.
L.L.D. : La Croatie est devenue, le 1er juillet 2013, le 28ème État membre de l’Union européenne (UE). Comment analysez-vous les effets de l’accomplissement de cet objectif stratégique de la diplomatie croate ? Fort du soutien européen accordé au titre des fonds structurels, d’un montant de 11 milliards d’euros pour la période 2014-2020, comment la Croatie est-elle encore appelée à se transformer et à la faveur de quelles nouvelles réformes structurelles ? Comment appréhendez-vous les contraintes que suppose l’intégration de votre pays au sein de la zone euro ?
S.E.M.I.G. : Avec l’adhésion à l’UE, comme je l’ai déjà dit, nous avons atteint l’un des objectifs stratégiques de la politique extérieure et intérieure de la Croatie. Cependant, il faut aller plus loin – l’utilisation des fonds structurels nos aidera à intégrer plus rapidement et plus facilement le cadre politique, social et économique de l’UE. Naturellement, deux éléments sont déterminants dans ce processus d’intégration – le premier est, comme vous le mentionnez dans votre question, l’entrée dans la zone euro, tandis que le second est l’entrée dans l’espace Schengen. Pour ce qui est de Schengen, la Croatie a remis le 12 mars à la Commission européenne une déclaration sur l’état de préparation du pays pour l’évaluation de Schengen. Cette déclaration entrera en vigueur le 1er juillet 2015, au moment du second anniversaire de notre entrée dans l’UE, et l’évaluation de notre état de préparation pour entrer dans l’espace Schengen commencera tout de suite après. Nous espérons que l’entrée se fera au cours de l’année 2017, bien que nous ne sous-estimions pas la difficulté des tâches du processus d’adhésion qui nous attendent. L’entrée dans l’espace Schengen est importante pour la Croatie, mais aussi pour l’UE. Il n’y a aucune raison de sécurité ou autre, pour que les quelque 10 millions de citoyens de l’UE qui viennent en Croatie en tant que touristes, doivent attendre pendant des heures à la frontière, comme c’est parfois le cas. Pour ce qui est de la zone euro, elle demeure aussi un objectif stratégique, mais il est difficile de pronostiquer le moment où la Croatie demandera d’y entrer, et le moment où l’entrée sera effective.
L.L.D. : En dépit de la privatisation des secteurs de l’énergie et des transports, la dette publique croate a continué de croître en 2014, atteignant près de 66% du PIB, tandis que le déficit budgétaire demeure élevé (4,7%). Quelles seraient les initiatives susceptibles de contribuer à atteindre les objectifs de la procédure de déficit excessif (PDE) initiée par Bruxelles en janvier 2014 ?
S.E.M.I.G. : Le gouvernement croate a récemment envoyé à Bruxelles un programme de réformes s’étendant jusqu’à la fin de l’année 2016, dont les plus importantes sont : le refinancement de la dette par des crédits à taux d’intérêt bas, celui de la dette des autoroutes croates, le contrôle de l’endettement de l’État et des entreprises publiques et, pour la première fois, le contrôle des régies municipales. Tout comme le font déjà d’autres gouvernements des pays membres de l’UE (et même la France), le gouvernement croate tâche de favoriser la croissance économique et l’emploi au moyen de mesures d’économies appropriées et de l’adoption de réformes structurelles.
L.L.D. : Fort de son projet de terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) sur l’île de Krk, la Croatie aspire à s’affirmer comme une plateforme de transit énergétique dans la région. Pourriez-vous nous expliquer le rôle de ce terminal ? Comment qualifieriez-vous la portée stratégique du projet Adriatic-Ionian Gas Pipeline (IAP), tant pour la Croatie que pour les autres pays des Balkans et d’Europe centrale ? Considérant l’aggravation de la crise ukrainienne, quel regard portez-vous sur la politique européenne de sécurité énergétique et sur l’évolution à venir des relations entre l’UE et la Russie ?
S.E.M.I.G. : Au cours des dix dernières années, beaucoup de propositions et de projets ont été élaborés pour mettre en place une plateforme de transit énergétique sur le territoire croate. Certains ont définitivement aboutis, d’autres sont encore à l’étude, tandis que d’autres sont en voie de réalisation. Il en va ainsi pour le projet de terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) sur l’île de Krk. Le projet a été inclus sur la liste de la Stratégie européenne de sécurité énergétique et considéré comme l’un de ses projets-clés. Un accent particulier a été mis sur son apport dans les domaines de la sécurité de l’approvisionnement énergétique et de la diversification des voies d’approvisionnement dans la région. Le pipeline, datant de 1979, qui passe déjà par la mer Adriatique et qui peut acheminer du pétrole et du gaz vers la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, devrait ainsi être prolongé vers d’autres pays d’Europe centrale. Pour ce qui est de la Croatie, je dirais que nous sommes prêts dans une assez grande mesure : par exemple, la loi sur les projets d’exploration stratégiques ouvre la possibilité à ce que toutes les démarches administratives dans ce domaine soient déclarées urgentes et qu’elles revêtent un caractère de haute priorité ; de même, la procédure de délivrance de documentation et de permis pour les besoins de réalisation d’un projet, a été simplifiée et accélérée. Il faut ajouter que cela fait déjà plusieurs années que le gaz est exploité dans les forages de la partie croate de la mer Adriatique, et que l’exploitation des réserves de pétrole et de gaz dans cette zone continue d’être menée. Au vu de l’état actuel des choses, la production de gaz va considérablement augmenter dans les années à venir, tandis que l’exploitation de pétrole peut être possible. De ce fait, il existe une forte probabilité pour que la Croatie puisse, d’ici quelques années, exporter du gaz provenant aussi de ses propres gisements.
L.L.D. : La Croatie a accueilli à Dubrovnik le 15 juillet 2014 la 2ème édition du sommet informel des chefs d’États de la région. Tenant compte de la vocation affirmée de votre pays à partager son expérience en matière d’adhésion aux structures euro-atlantiques, comment appréhendez-vous les défis qui fragilisent encore la région des Balkans ? À la lumière du jugement de la Cour pénale internationale, rendu le 3 février 2015 et rejetant les accusations de génocide de la Croatie et de la Serbie, comment les relations entre vos deux pays sont-elles appelées à se normaliser ? Quelles relations particulières votre pays entretient-il avec la Bosnie-Herzégovine ?
S.E.M.I.G. : Malgré les nombreux défis auxquels nous avons dû faire face au cours des vingt dernières années, la République de Croatie a réussi à sauvegarder son identité antifasciste, mais aussi les valeurs que nous partageons comme la liberté, la paix, l’humanisme, la tolérance, la coexistence et la justice. Ce sont les valeurs que nous voulons promouvoir dans la région de l’Europe du Sud-Ouest, qui continue de porter le fardeau de la crise économique et sociale, ainsi que celui de l’instabilité politique. La Croatie partage également avec tous ces États des liens directs de nature historique, ethnique et linguistique. C’est pour cette raison que nous considérons que nous sommes invités à nous occuper de la région et à proposer des solutions, tout en ayant une obligation de responsabilité. Nous connaissons bien les problèmes qu’elle rencontre ; nous avons dès lors la connaissance et l’expérience pour les traiter. Nous le faisons avec beaucoup de bonne volonté et avec l’espoir que nos voisins acceptent le plus vite possible les valeurs et les standards européens. Il faut donner l’espoir à tous les pays de la région, mais en même temps faire savoir que le chemin pour devenir membre de l’UE sera long et difficile. Ce chemin européen doit être entrepris dès maintenant, très rapidement, parce que s’ils ne l’empruntent pas bientôt, en particulier en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine, la situation pourrait s’aggraver – la Croatie était, d’ailleurs, l’un des promoteurs de la nouvelle initiative qui a abouti à une nouvelle approche de l’UE à l’égard de la Bosnie-Herzégovine et de sa trajectoire vers l’adhésion à l’Union, avec l’aide de notre pays. En ce qui concerne nos rapports avec la Serbie, je tiens à souligner que Zagreb et Belgrade partagent une coopération intense : la Serbie, avec la Bosnie-Herzégovine, représente notre plus important partenaire commercial en Europe du Sud-Est. Les contacts entre nos dirigeants sont par ailleurs réguliers. Le Premier Ministre Aleksandar Vucic a ainsi participé, en février 2015, à la cérémonie d’investiture de la Présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic, tandis que le Vice-Premier Ministre serbe Ivica Dacic s’est rendu en visite officielle à Zagreb le 11 mars dernier. À cette occasion, il a d’ailleurs été convenu, entre autres, d’établir des groupes d’experts pour résoudre tous les contentieux entre les deux pays. Et il y en a beaucoup, surtout s’agissant du sort des personnes disparues durant la guerre 1991-1995. En mars 2015, on dénombrait plus de 1 600 citoyens croates disparus, de nationalité serbe et croate. La première réunion des groupes d’experts s’est tenue à cet égard début avril 2015 à Belgrade. Entretemps, et indépendamment des aspects politiques, nos deux pays tissent de nombreux contacts sociaux, scientifiques et culturels – les chanteurs et acteurs serbes donnent des spectacles et des concerts en Croatie, et vice-versa ; de nombreux sportifs serbes jouent dans des clubs croates, sans compter les liens familiaux et d’amitié qui existent entre de nombreuses personnes des deux côtés de notre frontière. De nombreux citoyens serbes possèdent, en outre, des propriétés foncières en Croatie, qu’ils utilisent surtout pendant les vacances. Malheureusement, ces bons exemples de coopération ne sont pas souvent mis en exergue par les médias. Pour conclure, la priorité de la Croatie est d’aider tous les pays avoisinants et de les consolider dans leur perspective d’adhésion à l’UE, avec l’accomplissement de tous les critères nécessaires à cette fin, en vue de la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables dans la région.
L.L.D. : En vue de l’intégration de la Croatie à l’espace de Schengen, le Premier Ministre Zoran Milanovic a récemment évoqué qu’il demanderait, en juillet 2015, à la Commission européenne d’examiner les progrès accomplis en ce sens par la Croatie. Dans quelle mesure pensez-vous que votre pays soit prêt à assumer ces nouvelles responsabilités ? Comment la problématique de la lutte contre le terrorisme, qui s’est ajoutée à la lutte contre l’immigration clandestine depuis les attentats de Paris, en janvier 2015, risque-t-elle de les impacter ?
S.E.M.I.G. : Nous avons déjà évoqué notre adhésion à l’espace Schengen, mais je peux mentionner d’autres aspects : nous avons toujours été bien intégrés à l’UE même à l’époque des pires évènements de la guerre, la plupart des pays européens (France, Allemagne, Pays scandinaves) n’exigeant pas de visa pour les citoyens croates. De même, depuis 1998, les citoyens croates pouvaient entrer en Italie munis seulement de leur carte d’identité. La Croatie contrôlait déjà à cette époque ses frontières – la vague récente des réfugiés du Sud-Est de l’Europe traverse les territoires des autres pays, mais pas en passant par la Croatie. En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, nous avons, jusqu’à présent, coopéré étroitement et avec succès avec nos partenaires de l’UE, sous nombre d’aspects. Notre entrée au sein de l’espace Schengen donnera une nouvelle impulsion à cette coopération. |