Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Grèce
 
  S.E.M. / H.E. Theodore M. Passas

Cap sur la sortie de crise

Trop rapidement considérée comme sortante de la zone euro, la Grèce déploie depuis 2010 des efforts sans précédent pour reprendre sa place sur la scène économique européenne. Une politique qui porte aujourd’hui ses fruits en dépit de l’austérité générale en vigueur sur l’ensemble du continent européen et des défis inédits que pose l’afflux massif de réfugiés depuis le déclenchement des « printemps arabes » en 2011. Ambassadeur de la République hellénique en France, S.E.M. Théodore Passas, revient pour nous sur ce contexte difficile, mais aussi sur le bilan de la présidence grecque de l’UE et sur les grands axes de la stratégie mise en œuvre en de vue sortir de la crise.

La Lettre Diplomatique : Monsieur l’Ambassadeur, la Grèce a assumé, pour la cinquième fois, la présidence du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2014. A l’image de la consolidation de l’Union monétaire européenne et des avancées vers la constitution d’une Union bancaire, comment décririez-vous les principaux accomplissements de la présidence hellénique de l’Union européenne (UE) ? Quels en ont été les temps forts ?

S.E.M. Théodore Passas : La Grèce a assumé la présidence du Conseil de l’UE au cours d’une période de transition pour l’Europe. La crise économique a imposé l’adoption d’une politique budgétaire restrictive pour assurer la stabilité financière et l’assainissement de l’économie. L’ampleur et l’intensité de la crise, ainsi que la récession et le chômage qui en ont résulté, ont ébranlé la confiance d’une grande partie de la population européenne en la capacité de la construction européenne de favoriser une politique crédible et efficace pour rétablir la prospérité, la croissance économique et des taux d’emploi élevés. Par ailleurs, la lutte contre la crise économique à travers la mise en œuvre des politiques de stricte discipline budgétaire, a considérablement influé sur la cohésion sociale, notamment dans les pays touchés directement par la crise.
Face à des défis sans précédent, nous avons assisté à la montée de l’euroscepticisme et de tendances extrémistes à travers l’Europe. Pourtant, une Europe stable et prospère doit avoir des institutions fortes, capables de marginaliser les effets des idéologies extrémistes. Nos efforts pour lutter contre la crise de la dette et ses conséquences graves doivent aller de pair avec le renforcement de la légitimité démocratique et la reddition de comptes des institutions européennes. A nos yeux, il était donc essentiel que la présidence  devrait se concentrer sur des questions de haut intérêt pour les peuples européens.
L’événement majeur de la présidence grecque de l’UE a, sans aucun doute, été l’accord politique avec le Parlement européen sur le Mécanisme de Résolution Unique (MRU), qui représente un grand pas vers la réalisation de l’Union bancaire. L’accord est au cœur des efforts visant à approfondir l’Union et intervient après l’aboutissement d’une série de dossiers législatifs importants (environ 60 dossiers législatifs).
Mais la présidence hellénique a fait avancer plusieurs autres sujets qui sont importants pour la vie quotidienne des citoyens. Nous pouvons énumérer entre autres, l’accord sur la Directive relative au détachement des travailleurs, le Règlement relatif au développement et à l’interopérabilité des réseaux de télécommunications transeuropéens, l’accord sur le Fonds européen de la pêche maritime et la mise en œuvre de l’Initiative pour la jeunesse.  
En outre, il convient de souligner que notre présidence avait commencé dans une ambiance de méfiance, principalement à cause de la crise financière. Pourtant, quelques mois après la fin du mandat, même les observateurs les plus méfiants constatent qu’elle s’est montrée à la hauteur de la tâche, malgré les difficultés posées par le calendrier et la situation générale dans l’Union.

L.L.D. : Avec la nomination de l’ancien Ministre de la Défense, M. Dimitris Avramopoulos, au poste de Commissaire européen chargé de la Migration des Affaires intérieures et de Citoyenneté, votre pays s’est vu confier une responsabilité qui lui tient à cœur. A l’aune de l’adoption en mai 2014 du Règlement sur la surveillance des frontières maritimes extérieures de l’UE, comment souhaiteriez-vous voir évoluer la politique migratoire européenne ? Comment évaluez-vous l’impact sur votre pays de l’afflux récent de réfugiés provenant des zones de combats en Irak et en Syrie ? Plus largement, quelle part votre pays entend-il prendre dans la lutte contre les terroristes islamistes ?

S.E.M.T.P. : La nomination de M. Avramopoulos au poste de Commissaire pour la Migration, les Affaires Intérieures et la Citoyenneté, est une reconnaissance à la fois des vertus personnelles du nouveau Commissaire et du rôle-clé joué par la Grèce dans ce domaine.
Pour la Grèce, la question de l’immigration est un enjeu politique majeur. Les moyens actuels à notre disposition et notamment les capacités existantes de Frontex, ne sont pas suffisantes pour faire face aux pressions des flux migratoires. Une perception différente est nécessaire concernant la répartition équitable des charges parmi les Etats-membres, afin de renforcer la solidarité européenne.
Dans ce contexte, la Grèce a choisi la « politique maritime intégrée » comme priorité « horizontale » de sa présidence, en mettant l’accent sur la protection des frontières et sur la politique de migration. L’adoption du Règlement pour la surveillance des frontières maritimes extérieures de l’Union, constitue l’un des succès les plus importants de notre présidence. Des progrès ont également été accomplis sur l’examen du paquet législatif pour les « frontières intelligentes » et, en particulier, sur les propositions concernant le système d’enregistrement des entrées-sorties ainsi que le programme d’enregistrement des voyageurs. La pertinence de ces éléments dans le cadre actuel de la lutte contre le terrorisme est évidente.
Les événements géopolitiques ont provoqué l’explosion des flux migratoires depuis les zones de crise vers l’Europe. En raison de sa position géographique, mon pays est considérablement touché par l’énorme augmentation de cette pression. A titre d’exemple, le nombre d’entrées illégales de ressortissants de la Syrie a été multiplié par trois, entre 2013 et 2014. La Grèce accueille déjà quelque 20 000 réfugiés en provenance de Syrie (dont 14 000 sont arrivés dans les trois dernières années), en mettant à leur disposition les ressources nécessaires, en étroite coopération avec les institutions européennes. Pour répondre à ces défis, la Grèce a révisé son cadre juridique de réception et de détention d’immigrants irréguliers en adoptant un Plan stratégique national sur l’asile et la gestion des flux migratoires.  
La Grèce s’est toujours affirmée à l’avant-garde dans la lutte contre le terrorisme et le fondamentalisme. La terreur imposée par « Daech » sur une grande partie du territoire de la Syrie et de l’Irak représente une menace préoccupante pour la paix et la sécurité, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi dans le monde entier.
Nous soutenons la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un Irak stable, multiethnique et indivisible. Aucun pays ne devrait être laissé seul, succombant ainsi à la pression du terrorisme. En même temps, il faut s’attaquer directement à la crise humanitaire aiguë qui revêt une dimension régionale et a des conséquences directes sur la stabilité et la paix.
La Grèce a exprimé son soutien politique pour la création d’une alliance mondiale visant à coordonner les efforts internationaux de la lutte contre « Daech ». En même temps, il faut souligner que toute solution réelle ne peut pas être exclusivement militaire. Elle devrait inclure une dimension politique, à long terme, comprenant les développements en Syrie et dans toute la région.

L.L.D. : Après avoir subi la pire crise économique de son histoire contemporaine, la Grèce devrait sortir de la récession en 2014. Comment votre gouvernement envisage-t-il d’accompagner la reprise de l’activité économique ? A l’image de la marine marchande ou du tourisme, quels secteurs d’activité sont susceptibles de nourrir cette dynamique de croissance ? Alors que les exportations peinent à repartir, quelles nouvelles réformes sont préconisées en vue d’accroître la compétitivité de l’économie grecque ?


S.E.M.T.P. : En 2010, le gouvernement grec a décidé avec ses partenaires européens et le Fonds monétaire international (FMI) la mise en place d’un programme d’aide financière. Mon pays était alors confronté à une crise de la dette résultant d’un déficit budgétaire élevé et d’une perte croissante de compétitivité. Depuis, ce déficit de compétitivité a été largement réduit.
Par ailleurs, je tiens à souligner qu’au cours des dernières années, un vaste programme de réformes a été mis en œuvre en Grèce afin d’accroître la compétitivité. La République hellénique occupe aujourd’hui la première place parmi les 36 pays de l’OCDE en ce qui concerne la mise en œuvre des réformes. Cela démontre les efforts décisifs de la Grèce afin de rétablir une économie orientée vers les exportations.
Nous avons mis en œuvre des mesures budgétaires structurelles ainsi que des mesures dans le domaine de l’emploi. Nous avons également entrepris de grandes réformes dans plusieurs secteurs de l’économie. A ce propos, nous avons engagé une réforme majeure dans le secteur public et dans l’administration fiscale, qui concerne directement les entreprises et encourage les investissements étrangers.
Les objectifs de l’amélioration de la compétitivité structurelle seront atteints avec l’achèvement des réformes. Ainsi, l’investisseur n’aura à s’inquiéter que du risque de marché. Nous créons par conséquent les conditions nécessaires pour les investisseurs, les employés, les banques et les consommateurs afin que nous puissions améliorer notre position dans l’économie mondiale. A cet égard, nous devons souligner la disparition de tout débat concernant un « Grexit » (la sortie de la Grèce de la zone euro).
En outre, nous avons restauré la fluidité de l’accès au crédit dans l’économie grecque, nous utilisons les fonds provenant de la Banque européenne d’Investissements (BEI) et, en particulier, ceux destinés aux petites et moyenne entreprises (PME) et aux grands projets. Nous avons également planifié l’exploitation des 44 milliards d’euros provenant des Fonds européens pour la période 2014-2020, sur la base d’un nouveau modèle, davantage tourné vers l’extérieur.

L.L.D. : Le Premier Ministre Antonis Samaras a récemment réaffirmé que votre pays n’aura pas besoin d’un troisième plan d’aide. Considérant l’excédent budgétaire primaire de 0,8% obtenu en 2013, comment décririez-vous les progrès accomplis pour assainir l’économie grecque et, en particulier, son secteur bancaire ? Quelle analyse faites-vous du refus de l’Allemagne de consentir à une restructuration de la dette grecque ? Enfin, compte tenu de ces difficultés, quelles initiatives pourraient favoriser le financement des entreprises et, en particulier, des PME ?

S.E.M.T.P. : Il y a seulement quelques temps la situation était critique, beaucoup prévoyaient la sortie de la Grèce de la zone euro. Malgré ces prévisions, grâce aux énormes sacrifices de son peuple et l’aide de nos pairs, parmi lesquels la France a joué un rôle primordial, la Grèce reste dans l’euro et son état se stabilise.
A l’aide de différentes mesures, la dette publique envers les particuliers a été réduite considérablement. Parallèlement, une prolongation du délai de paiement de la dette aux partenaires a été réussie. Il en résulte qu’une réduction de la dette de 124% par rapport au PIB est prévue à l’horizon 2020 – peut-être même avant – et en dessous de 110% en 2022, sachant que la dette dépassait 176% du PIB en 2013. Selon les prévisions, l’excédent primaire des finances publiques atteindra 1,5% du PIB en 2014. Nos partenaires se sont déclarés prêts, dès novembre 2012, à discuter des diverses possibilités de diminution de la dette officielle de la Grèce.
De plus, des initiatives très importantes ont été entreprises en Grèce :
– Le déficit structurel a été réduit de 15,6% du PIB en 2009 à 3,9% du PIB en 2013, même si, au cours de ces quatre années, le PIB a diminué de façon cumulée de 25%. Dès lors, l’ajustement structurel des finances publiques dépasse en quatre ans 16% du PIB, si l’on y inclut l’impact de la récession. En comparaison, cet effort se serait traduit pour la France par une réduction nominale annuelle du déficit public de 320 milliards d’euros entre les budgets 2008 et 20141!
– Les dépenses gouvernementales ont, quant à elles, été réduites de 54% par rapport au PIB en 2009, à 47% en 20132, sans que ne soit prise en compte la baisse cumulée du PIB de 25%.
– La retenue des prix : pour la première fois depuis la création de l’euro, l’inflation en Grèce a été négative en 2013. De cette manière, le revenu disponible des foyers et la compétitivité des biens et services sont appelés à se renforcer. Les prix de plusieurs biens et services ont baissé à partir de 2013, ce qui est dû à la libéralisation de la concurrence et à la réduction et l’allègement du poids de la bureaucratie.  
– En 2013, un surplus d’échanges courants a été dégagé. Il faut souligner qu’en 2008, le déficit s’élevait à 15% du PIB.
– S’agissant du secteur du tourisme, les arrivées s’élevaient presqu’à 18 millions de visiteurs en 2013 (dont 1 million de Français, soit 5,6% du total). En 2014, nous attendons plus de 20 millions de visiteurs. La grande baisse du prix des gîtes  a concouru à cette tendance ; aujourd’hui, la Grèce est d’ailleurs la 4ème destination européenne la moins chère.   
– La majorité des ajustements exigés des finances publiques a déjà été mise en œuvre pour la période 2010-2016, alors que la perte de compétitivité créée pendant la période 2001-2009 a été rattrapée.
Malgré la conception répandue, les résultats en ce qui concerne les réformes structurelles sont étonnants. Pour citer les exemples les plus importants :
– la réforme du système de sécurité sociale ;
– les profonds changements des relations de travail ;
– l’amélioration du climat d’investissement ;
-  la libéralisation de certaines professions réglementées, ainsi que des transports terrestres de marchandises ;
– la suppression de restrictions pour les croisières ;
-  l’introduction d’une planification des finances publiques à moyen terme ;
– l’établissement d’un mécanisme de suivi et de mise en œuvre du budget des ministères et de l’ensemble des organismes du gouvernement ;
– l’amélioration drastique des statistiques des finances publiques,
– la suppression ou la fusion des organismes publics.
En ce qui concerne le secteur bancaire, il faut tout d’abord souligner qu’en Grèce, la crise n’a pas été provoquée par les banques, comme cela fut le cas ailleurs ; au contraire, les difficultés rencontrées par les banques grecques étaient plutôt le résultat non seulement de l’incertitude créée par la profonde récession, mais aussi des grandes pertes subies au sein du Programme de participation du secteur privé (PSI).
Dans ce cadre, il était crucial d’éviter un écroulement bancaire et d’assurer l’épargne des déposants. Tout au long de la crise, des mesures de soutien en matière de liquidités des banques ont été apportées par l’Etat. En 2010, le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF) a été créé comme un filet de sécurité pour le secteur bancaire. Il avait prévu 10 milliards d’euros pour un éventuel soutien en capital. Après la mise en œuvre du PSI, ce montant a été porté à 50 milliards d’euros.
Depuis lors, la recapitalisation des quatre principales banques grecques a été effectuée et le FHSF est devenu leur principal actionnaire. Il est prévu que, progressivement, ces quatre banques seront en mesure d’entrer à nouveau dans les marchés internationaux de capitaux. En outre, le système bancaire a été consolidé et est actuellement en cours de restructuration, des institutions solides étant formées avec l’achèvement de fusions nationales. La confiance est ainsi progressivement rétablie. Depuis juin 2012, des entrées nettes de dépôts ont été enregistrées. Il est prévu que le retour continu des dépôts contribuera à l’amélioration des conditions de liquidité et donnera un coup de pouce à l’économie réelle.

L.L.D. : Eau, électricité, littoral… peu de domaines d’activité du secteur public échappent au vaste programme de privatisation lancé par votre gouvernement. A l’instar du projet de création d’une zone de développement à usage mixte présenté comme la plus grande d’Europe, pourriez-vous mettre en exergue les investissements stratégiques que cherche à promouvoir la Grèce dans ce cadre ? Au-delà, dans quelle mesure les fortes tensions apparues dans la société grecque vous semblent-elles s’apaiser ?


S.E.M.T.P. : Il faut souligner que les privatisations sont favorisées en Grèce afin de renforcer l’efficience de l’économie, attirer des investissements étrangers et réduire la dette publique. Dans ce cadre, des privatisations ont été effectuées dans les filières du gaz naturel (DESFA), ou sont en train d’être conclues ou négociées dans des domaines comme le réseau ferroviaire et les autoroutes. L’attraction des investissements étrangers est désormais une priorité de la politique économique de la Grèce et nous sommes prêts à travailler avec tous nos partenaires au niveau international dans le but de relancer la croissance et la compétitivité de l’économie grecque. Par conséquent, attirer les investissements étrangers est un élément clé de nos efforts pour combler l’écart qui existe entre la production nationale et les dépenses. Cet effort constitue pour nous un très grand défi.
Il est vrai que l’austérité perpétuelle a contribué à l’émergence d’un mécontentement au sein de la population grecque. Il est également vrai que depuis le début de la crise en 2010 et l’adoption de mesures d’austérité sévères touchant au plus près le quotidien des Grecs, l’opinion publique a réagi à cette nouvelle situation, car elle était obligée de consentir à de larges sacrifices. Mais ces sacrifices sont en train d’être récompensés avec la mise en place des reformes structurelles indispensables pour le bon fonctionnement de l’économie et, par conséquent, de l’Etat.

L.L.D. : Stratégiquement située en Méditerranée orientale, la Grèce a promu l’adoption d’une Stratégie de sécurité maritime de l’UE. Quels en sont les objectifs ? Alors que votre pays a déclaré avec l’Italie, qui lui a succédé à la présidence du Conseil de l’UE, « 2014 Année de la Méditerranée », comment analysez-vous les changements géopolitiques de l’espace méditerranéen ? Trois ans après les révolutions du « printemps arabe », comment percevez-vous l’évolution des relations de coopération entre la Grèce et les pays d’Afrique du Nord, en particulier l’Egypte ?

S.E.M.T.P. : En tant que pays traditionnellement maritime, la Grèce a acquis l’expérience du fort potentiel et de l’éventail d’opportunités qu’offrent les activités marines et maritimes pour l’Europe. De surcroît, des intérêts stratégiques manifestes rendent urgente la lutte contre les problèmes en matière de sécurité liés à la gestion des frontières maritimes.
Il était, alors, évident que la présidence hellénique, ayant choisi la « politique maritime intégrée » comme une priorité horizontale, essaierait d’identifier les intérêts et les responsabilités stratégiques de l’UE et des Etats membres, ainsi que les menaces et les risques dans le domaine maritime mondial. La Stratégie européenne de sécurité maritime est le produit de cet effort, dont nous sommes très fiers.
Son ambition est d’apporter des réponses complètes et de garantir les intérêts de la sécurité maritime de l’UE et de ses Etats membres contre une multitude de risques et de menaces dans l’espace maritime mondial. Celle-ci est réalisée de manière intersectorielle, globale, cohérente et rentable, en conformité avec les traités existants, la législation nationale et de l’UE ainsi que le droit international, en particulier la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS). Cette stratégie vise également à favoriser le soutien mutuel entre les Etats membres et permettre une planification conjointe de la sécurité d’urgence, la gestion des risques et la prévention des conflits.
L’Italie a maintenant la charge de la poursuite de ce processus, avec l’adoption d’ici la fin 2014 d’un Plan d’action qui fournira à l’Union les outils nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie adoptée en juin 2014.
S’agissant de votre deuxième question, les événements des trois dernières années dans les pays d’Afrique du Nord sont d’une importance primordiale. Nous sommes particulièrement préoccupés par les graves problèmes de sécurité créés dans la région de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée orientale par cette situation, lorsque l’instabilité persistante a causé, entre autres, une crise humanitaire aiguë, qui a conduit à l’expansion de l’afflux de réfugiés et d’immigrants dans l’UE. Fermement engagée dans son rôle de pilier de stabilité dans la région de la Méditerranée orientale, la Grèce participe activement à toutes les initiatives diplomatiques en cours pour rétablir une situation normale.
Le processus de transition dans ces pays prendra du temps. Bien qu’il soit plus complexe que prévu, au moins dans certains cas, nos voisins du Sud devraient être soutenus dans leurs efforts de réforme. Dans cette optique, nous avons accueilli, au cours de la présidence hellénique, la troisième réunion ministérielle UE-Ligue des États arabes (les 10 et 11 juin 2014) et le Conseil des ministres de l’Union pour l’environnement et le changement climatique de la Méditerranée (13 mai 2014), en mettant à profit les liens traditionnels entre la Grèce et les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Avec l’Egypte, qui représente un pays-clé pour toutes les questions majeures de la région, nous entretenons des relations d’amitié et de coopération, qui perdurent depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. A ce propos, je tiens à souligner, en particulier, le rôle important joué par le Patriarcat d’Alexandrie, la communauté grecque d’Egypte et le monastère de Sainte-Catherine du Sinaï, qui constituent autant de vieux et solides ponts entre nos deux peuples.
Dans ce contexte, la Grèce soutient les efforts de l’Egypte vers la démocratie, la stabilité et la prospérité, en assurant la paix sociale et en évitant les tensions ethniques et religieuses. Il convient d’ailleurs de noter que la communauté chrétienne est une partie intégrante de l’identité historique et culturelle de l’Egypte.
Au cours de ces dernières années, des efforts laborieux ont été mis au point pour approfondir davantage les relations bilatérales et pour renforcer la présence économique de la Grèce en Egypte. Notre partenariat évoluera davantage lorsque le processus de démarcation entre nos zones maritimes, sur la base du droit international de la mer, sera achevé.

L.L.D. : Figurant parmi les principaux contentieux entre votre pays et la Turquie, la question chypriote fait l’objet de négociations actives depuis février 2014. Comment accueillez-vous la décision des dirigeants des deux parties de l’île d’accélérer la relance de ce processus ? Quelles opportunités ouvre-t-il en vue d’améliorer les relations de coopération greco-turques ? Tenant compte du potentiel des gisements gaziers au large de Chypre, mais également d’Israël, en quoi l’énergie pourrait-elle devenir, selon vous, un vecteur de coopération régionale?

S.E.M.T.P. : En premier lieu, il est important de souligner que la question chypriote ne constitue pas un contentieux bilatéral entre la Grèce et la Turquie. Il s’agit, au contraire, d’une question internationale qui demeure un problème d’invasion et d’occupation, par la Turquie, d’une partie du territoire d’un Etat, membre des Nations unies et de l’UE.
La Grèce, comme le reste de la communauté internationale, a salué la relance, en février 2014, du processus de négociation entre les deux communautés. Malheureusement, Nicosie a récemment été obligée d’annoncer la suspension de sa participation aux négociations, suite à l’envoi illégal du navire sismique turc Barbaros dans la Zone économique exclusive (ZEE) de Chypre, en violation flagrante des droits souverains du pays et du droit international de la mer.
La Grèce soutient pleinement le dialogue entre les deux communautés, dans le cadre du communiqué conjoint de février 2014, ainsi que les initiatives du Président Anastassiades sur les mesures de confiance susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique sur l’île.
Une solution équitable et durable à la question chypriote doit être conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, aux accords de haut niveau (1977 et 1979), au communiqué conjoint de février 2014 et à l’acquis communautaire. Les Chypriotes doivent exprimer leur accord à une telle solution au moyen d’un référendum.
Une solution équitable et durable de la question chypriote et le respect du droit international – en particulier du droit international de la mer – sont des facteurs cruciaux, dont dépend la normalisation complète des relations gréco-turques. Ces relations, entre deux Etats membres de l’OTAN, présentent un grand potentiel et sont fondamentales pour la stabilité de la région toute entière. En outre, il faut souligner que la Grèce soutient pleinement la perspective européenne de la Turquie.
S’agissant des gisements d’hydrocarbures, la signature par Nicosie avec les Etats voisins (Israël, Liban et Egypte) d’accords portant sur la délimitation de la ZEE chypriote, en vue de l’exploitation d’éventuelles richesses pétrolières et gazières, puis le lancement en septembre 2011 de l’exploration gazière constituent des paramètres importants dans le cadre de la coopération régionale. Nous considérons également que la coopération tripartite Grèce-Chypre-Egypte, y compris dans le secteur de l’énergie, contribue de manière significative à la promotion de la stabilité et de la sécurité en Méditerranée orientale.
La violation de la ZEE Chypriote par le navire Barbaros, en présence de navire de guerre de la marine militaire turque, entre autres facteurs, aggrave la situation fragile qui prévaut dans cet espace.


L.L.D. : Officialisé en juin 2013, le projet de gazoduc trans-adriatique (TAP) devrait permettre d’ici 2018 de diversifier davantage les sources d’approvisionnement énergétique de l’UE. Quelles seront les retombées de sa construction pour votre pays ? Dans quelle mesure le maintien du projet South Stream vous semble-t-il envisageable ?

S.E.M.T.P. : La décision du consortium Shah Deniz II en faveur de la construction du projet Trans Adriatic Pipeline (TAP) – qui transportera le gaz naturel azéri en Italie et en Europe centrale, via la Grèce, l’Albanie et la Mer Adriatique – revêt, en effet, une importance majeure.
Le choix d’exporter le gaz naturel de la Mer Caspienne vers les marchés européens améliore, de façon significative, la situation de la Grèce sur la carte de l’énergie. Ainsi notre pays, grâce à sa position géographique stratégique, deviendra une plaque tournante régionale dans le secteur énergétique et pourra contribuer à la sécurité de l’Europe dans ce domaine.
Naturellement, ce choix constitue aussi un vote de confiance pour l’économie grecque, qui tout au long de l’année 2014 a montré des signes importants de stabilité et d’amélioration de ses indices économiques les plus importants. Avec une capacité annuelle de 10 milliards de mètres cubes initialement estimée, et de 20 milliards de mètres cubes au cours de la deuxième phase de développement, le TAP représente pour notre pays un investissement direct étranger de 1,5 milliard d’euros.  
En plus de promouvoir les synergies régionales entre la Grèce, l’Italie, l’Albanie, la Turquie et l’Azerbaïdjan, d’autres pays de la région (la Croatie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine) tireront profit de ce projet, car elles seront liées au TAP, via un projet de gazoduc de dérivation, Adriatique-Ionienne (IAP).
Un autre projet d’infrastructure, l’interconnexion Grèce-Bulgarie (IGB), dont la construction devrait débuter début de 2015, est un pipeline qui alimentera la Bulgarie et les pays d’Europe centrale, avec le gaz naturel transporté par le TAP. L’IGB sera pleinement opérationnelle en 2016, avec un potentiel de capacité de 5 milliards de mètres cubes par an.
Tous ces projets visent à faire de la Grèce un portail majeur pour les Balkans et l’Europe centrale et orientale dans les domaines de l’énergie, ainsi qu’à doter le pays d’un rôle clé dans la diversification de l’approvisionnement énergétique. A une époque où l’Europe lutte pour garantir sa sécurité énergétique, la diversification des sources et des voies d’approvisionnement énergétiques est cruciale. La Grèce assumera un rôle central pour la sécurité énergétique en Europe, par l’ouverture du corridor sud, lequel reliera les sources énergétiques de la Caspienne avec le marché de l’énergie européen. Comme notre Premier Ministre, M. Samaras, l’a récemment souligné, nous ne construisons pas simplement des gazoducs, mais aussi des ponts de coopération.  

L.L.D. : La crise ukrainienne a relancé la question de la mise en œuvre d’une « véritable » politique étrangère commune de l’UE. Quelles sont vos attentes à cet égard ? En quoi cette crise est-elle, selon vous, appelée à modifier durablement les relations entre l’UE et la Russie ? De quelle manière se manifestent les effets de cette crise sur les liens entre Athènes et Moscou, notamment sur le plan économique avec la mise en place d’un embargo par la Russie ? Au-delà, comment analysez-vous les enjeux de cette crise sur la politique d’élargissement de l’UE au pays des Balkans ?

S.E.M.T.P. : Au fil des années, l’Union européenne a développé une politique étrangère et de sécurité qui lui permet de parler et d’agir d’une seule voix sur la scène mondiale. Ensemble, les 28 membres de l’UE ont nettement plus de poids que s’ils menaient chacun leur propre politique.
Devant la situation actuelle en Ukraine, notre responsabilité historique, au sein de l’UE, est de réfléchir et de contribuer à la recherche de solutions consensuelles, pour un retour à la normale. La préservation de l’unité du pays et de son intégrité territoriale représente un principe primordial. Le respect de l’accord de cessez-le feu entre les parties impliquées dans la crise ukrainienne est essentiel. Tous les canaux diplomatiques doivent rester ouverts pour mettre fin au conflit et rétablir la paix dans la région.  
Cette crise ne doit pas déclencher les réflexes de la Guerre froide. Au contraire, elle doit servir de catalyseur pour un nouveau cadre de coopération internationale étroite, visant à la stabilisation politique et économique du pays. Tout le monde doit se rendre compte que la seule voie réelle pour trouver une issue à la crise est le dialogue démocratique et la non-violence.
Il est vrai que les relations entre l’UE et la Russie se sont crispées ces derniers temps. Nous souhaitons une résolution pacifique de la crise ukrainienne et le rétablissement de nos relations de partenariat avec la Russie qui est un grand et important voisin de l’Europe.   
Les liens entre la Grèce et la Russie sont historiques et profonds. En 2014, nous célèbrons d’ailleurs les 185 ans de l’instauration de nos relations diplomatiques entre nos deux pays. Nos relations bilatérales sont aujourd’hui fondées sur le dialogue et le respect mutuel.
En ce qui concerne le processus d’élargissement, il s’agit de l’une des politiques européennes les plus performantes. Même en période de ralentissement économique, l’Union reste attirante. La perspective européenne est une incitation majeure pour les pays candidats à faire des efforts soutenus en matière de réformes ; et ce, en vue de l’adoption des normes et valeurs communes en Europe.
 
L.L.D. : En visite en Grèce en février 2013, le Président français François Hollande avait insisté sur la nécessité d’une politique européenne de relance de la croissance. Comment se poursuit le dialogue bilatéral à cet égard ? Dans quels secteurs d’activité les échanges économiques franco-grecs pourraient-ils, selon vous, être accrus ? Etant donnée la dimension stratégique des relations bilatérales, quelles sont aujourd’hui les priorités de la coopération entre les deux pays?

S.E.M.T.P. : Il existe un vrai débat sur la nécessité de la croissance et de la relance au niveau européen. Les gouvernements sont en train de chercher les réponses adéquates aux défis économiques auxquels nous sommes confrontés. Les autorités françaises ont marqué leur volonté pour la mise en place de mesures de croissance, au niveau européen, qui bénéficieront à tous. Le nouveau Président de la Commission européenne a indiqué des mesures dotées d’un budget de plus de 300 milliards d’euros en faveur d’investissements. La Banque européenne d’investissement (BEI) présente aussi des projets intéressants. Le but est de relancer l’emploi, la croissance et la compétitivité partout en Europe.
Les réformes structurelles et la crédibilité budgétaire sont nécessaires pour rétablir la compétitivité. En Grèce, nous menons depuis quelques années une politique sévère d’ajustement des finances publiques. Outre la réduction drastique du déficit en quatre ans, (de 15,6 % du PIB en 2009 à 3,9 % du PIB en 2013), elle a permis la création d’un excédent dans nos finances publiques, de l’ordre de 1,5 % du PIB pour 2014. Pourtant, le grand défi à relever est la lutte contre le chômage. Des réformes ambitieuses ont été mises en œuvre, notamment dans le système de sécurité sociale et des relations de travail. De cette manière, le climat pour les investissements s’est beaucoup amélioré.
Quant aux relations entre la Grèce et la France, celles-ci sont, effectivement, privilégiées tant sur un plan bilatéral que dans le cadre de l’UE. L’amitié qui lie, de longue date, nos deux peuples, a permis de développer une coopération active dans plusieurs domaines, mais également d’approfondir les relations politiques entre nos deux pays. La visite du Premier Ministre de la Grèce en France, en août 2012, et celle du Président de la République française à Athènes, en février 2013, ont permis de mettre en lumière l’excellent niveau de la relation franco-hellénique.
Face à la grave crise économique qui a touché notre pays, la France a été solidaire et a apporté un soutien précieux, fortement apprécié par le peuple grec. Par ailleurs, les autorités de mon pays ont salué, à plusieurs reprises, l’engagement résolu de la France à nos côtés.
Je tiens à souligner que nous travaillons en faveur de l’approfondissement de nos relations économiques et commerciales. Nous estimons qu’il faut mieux exploiter le potentiel existant, afin d’augmenter nos échanges dans plusieurs secteurs, notamment ceux de l’agroalimentaire et de la pêche. Nous voulons aussi étendre notre coopération, avec des projets innovants, dans d’autres secteurs d’activité, comme l’environnement, l’énergie, les infrastructures ou encore le tourisme. Une coopération étroite en matière policière et judiciaire a été entamée depuis quelques années. Enfin, nous œuvrons, également, pour accroître les échanges culturels et artistiques, déjà denses et riches dans nos deux pays.

L.L.D. : A l’occasion de la célébration en 2014 du retour de la démocratie en Grèce, votre pays et la France ont organisé une série de manifestations culturelles baptisée «Grèce France Alliance 2014. Pourriez-vous dresser un bilan de cet événement ? Quels nouveaux projets de coopération culturelle, mais également universitaire ou scientifique sont envisagés en vue d’intensifier les interactions entre les sociétés grecque et françaises ?

S.E.M.T.P. : Considérant les liens d’amitié étroits qui unissent la Grèce et la France depuis des décennies, l’Institut Français en Grèce a honoré la Présidence grecque du Conseil de l’UE au semestre 2014, en mettant en exergue les relations culturelles des deux pays par le biais d’un programme qualitatif et varié intitulé « Grèce-France Alliance 2014 ». Le titre de la manifestation renvoie – 40 ans après le retour de la démocratie en Grèce – à un slogan historique scandé dans le pays pendant les années 1970.
Plusieurs manifestations ont été organisées dans toute la Grèce, mais aussi dans de nombreuses villes françaises. Ces manifestations ont constitué un ensemble culturel très riche et ont mobilisé la participation de nombreux organismes culturels grecs, ainsi que celle de prestigieuses institutions culturelles françaises.
Organisé sous l’égide de la présidence grecque et des ministères des Affaires étrangères des deux pays, ce programme a offert l’occasion aux publics grec et français de participer à des manifestations couvrant tous les domaines de la culture : du théâtre au cinéma, en passant par la musique, la danse, et les arts plastiques. Cette coopération culturelle a davantage renforcé les relations entre la Grèce et la France et a mis en avant les valeurs et les principes communs qui unissent nos deux pays aux niveaux bilatéral, européen et international.
En plus, de nombreux projets mettant en lumière l’excellente coopération bilatérale entre la Grèce et la France dans les domaines de la culture et de l’éducation sont prévus prochainement. A ce propos, j’aimerais attirer l’attention de vos lecteurs sur l’organisation de l’exposition « Rhodes, une île grecque aux portes de l’Orient » qui a lieu au Musée du Louvre du 14 novembre 2014 au 10 février 2015. Cette exposition, qui s’adresse au grand public, s’inscrit dans une série de grandes expositions organisées en France au cours de ces dernières années, comme celle sur Alexandre le Grand, intitulée « Au royaume d’Alexandre le Grand » organisée par le Musée du Louvre (13 octobre 2011–16 janvier 2012) et celle sur « La Grèce des origines, entre rêve et archéologie », organisée par le Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (qui se tient depuis le 5 octobre 2014 et jusqu’au 19 janvier 2015).
En ce qui concerne la coopération universitaire et scientifique, nous ne pouvons que nous réjouir de son très haut niveau. Il existe de nombreux partenariats franco-helléniques entre les universités des deux pays, notamment au niveau des études approfondies ou doctorales impliquant la langue française dans les domaines de la recherche et des échanges scientifiques, et qui se renouvellent chaque année en fonction des priorités des universités. Le développement de cursus universitaires conjoints constitue d’ailleurs un enjeu stratégique de la coopération bilatérale entre la Grèce et la France.  

L.L.D. : Au lendemain de l’élection du nouveau Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), comment envisagez-vous le développement à venir de cet espace de dialogue et comment qualifierez-vous les apports de l’appartenance de votre pays à ce dernier ?

S.E.M.T.P. : Nous devons souligner que la Grèce, membre de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis 2006, accorde une importance accrue à sa participation auprès des instances francophones. La Francophonie est un espace vivant et dynamique qui représente des valeurs communes à tous ses membres, comme la promotion de la langue française, socle de l’Organisation, mais également la démocratie, la protection des Droits de l’Homme et la promotion de la diversité linguistique et culturelle. Actuellement, nous assistons au renforcement des actions de l’Organisation dans plusieurs domaines comme l’économie, la jeunesse, l’égalité homme-femme et, par conséquent, au renforcement du rôle de l’Organisation dans les domaines politique, économique et social.
La Grèce se réjouit de l’évolution du rôle de l’OIF sur la scène internationale. A travers ses actions, l’Organisation consolide sa présence et son rôle en tant qu’acteur majeur sur l’échiquier international. Cette reconnaissance est le résultat d’un travail efficace effectué au sein de l’Organisation par ses services en étroite collaboration avec les Etats membres. La Grèce se félicite de ces efforts et nous réitérons notre engagement à soutenir le travail effectué par l’Organisation en participant activement à la promotion des valeurs francophones.      

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