La Lettre Diplomatique : Monsieur l’Ambassadeur, le Royaume d’Arabie Saoudite a célébré le 22 septembre 2012 le 80ème anniversaire de sa fondation. Quel regard portez-vous sur les mutations accomplies par votre pays depuis le début du règne de S.M. le Roi Abdallah Bin Abdulaziz Al Saoud ?
S.E.Dr Muhammad Bin Ismaël Al-Ashekh : 2012 a été une année particulière par rapport aux années précédentes, non seulement parce qu’elle a marqué les 80 ans de la fondation du Royaume, mais aussi en raison des progrès et des changements constants qui l’ont caractérisée. En effet, depuis le début du règne du Serviteur des Deux Saintes Mosquées le Roi Abdallah Ben Abdelaziz, nous vivons une nouvelle ère de développement dans tous les domaines fondamentaux.
Personne ne peut ignorer les accomplissements que nous avons réalisés au cours des sept dernières années dans des secteurs comme la sécurité, l’enseignement, la santé, l’industrie, et d’autres secteurs du développement économique et les services. Tous ces efforts illustrent le degré de prospérité que nous aspirons à atteindre au profit de l’ensemble des citoyens du Royaume. Les sentiments de joie manifestés à l’occasion de la célébration de ce 80ème anniversaire témoignent de l’amour et de la gratitude exprimés par les Saoudiens à l’égard de notre Roi qui n’a ménagé aucun effort pour identifier leurs besoins et les satisfaire par des réalisations dont nous sommes tous fiers. Celles-ci sont nombreuses et leurs bénéfices sont incalculables. Mais, à mon sens, la plus remarquable reste peut-être la lutte contre le fléau du terrorisme. Notre expérience pour traiter avec des groupes et des organisations terroristes a d’ailleurs suscité l’intérêt de plusieurs pays qui cherchent à bénéficier de cette expérience. Une autre réalisation majeure réside dans la mise en place des fondements de la sécurité et de la stabilité comme socle des plans et des programmes du développement du pays.
Le secteur social illustre bien également les profonds changements initiés par le Serviteur des Deux Saintes Mosquée avec les importants progrès que nous avons accomplis dont la mise en place d’un système d’indemnisation du chômage pour les jeunes. Le Roi s’est étroitement impliqué dans le cadre de cette initiative visant à redynamiser la recherche d’emploi pour cette catégorie de citoyens. D’autres mesures sont mises en œuvre comme la création de centres sociaux dans différentes régions du Royaume. Je décrirais ainsi l’objectif du gouvernement comme étant celui d’établir un « Etat providence » dans ce domaine.
L.L.D. : Dans le cadre des réformes engagées depuis 2005, votre pays a initié un programme de diversification de ses sources d’énergie. Comment sa mise en œuvre a-t-elle progressé ? Quelles opportunités de coopération ouvre-t-il dans les secteurs du nucléaire civil et des énergies renouvelables ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : La politique économique du Royaume se reflète parfaitement dans sa stratégie de diversification des ressources en énergie et des partenariats que nous avons établis avec les grands pays industriels dans le domaine de l’énergie. L’Arabie Saoudite a toujours cherché à diversifier non seulement ses secteurs d’exportation mais aussi à développer d’autres sources de croisance en dehors du secteur pétrolier. Cette stratégie s’inscrit aujourd’hui dans un vaste processus de réforme interne caractérisé par la création de plusieurs cités industrielles dans le Royaume, et qui soit en mesure de satisfaire les besoins du marché et son développement urbain.
S’agissant de la diversification des sources de croissance, j’attire votre attention sur l’appartenance du Royaume, depuis le 11 décembre 2005, à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Cette adhésion a été marquée par d’importantes réformes entreprises dans le Royaume, notamment la mise en œuvre d’une politique économique d’ouverture aux investissements étrangers, la création du marché commun avec les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et, enfin, le développement de zones franches qui sont au nombre de 15 et dont la plus récente est celle de la KAEC (King Abdallah Economic City).
Dans ce contexte, il est naturel que l’Arabie Saoudite cherche à faire émerger de nouvelles sources d’approvisionnement en énergie durable qui soient conformes aux normes internationales de faible émission de CO2. La volonté du Royaume d’investir dans le secteur du nucléaire civil pour produire de l’électricité et dessaler l’eau de mer répond à cette exigence de qualité, tout en tenant compte des préoccupations des nouvelles générations. L’Arabie Saoudite a ainsi signé un accord de coopération avec la France, à travers son agence chargée du développement du nucléaire civil et des énergies renouvelables, le King Abdallah City for Atomic and Renewable Energy (KA-CARE). Cet accord porte notamment sur le transfert de cette technologie à des fins pacifiques. Je tiens en outre à souligner que la France n’est pas le seul pays en compétition dans ce domaine, dans le cadre duquel plusieurs autres pays souhaitent également coopérer avec l’Arabie saoudite.
L.L.D. : Considéré comme le plus important de son histoire, le budget adopté par votre pays pour l’année 2013 privilégie trois secteurs : l’éducation, la santé et l’habitat. Comment décririez-vous les retombées attendues des nouveaux projets en faveur des citoyens saoudiens ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Il est évident que le budget du Royaume pour l’année 2013 surprend les pays occidentaux au moment où ces derniers traversent une sévère récession économique. Depuis 2011, grâce aux cours record du pétrole, les recettes de l’Arabie Saoudite ont atteint presque le double de l’objectif attendu. Le budget annoncé pour l’année 2013 marque effectivement un record dans l’histoire du Royaume, avec des dépenses évaluées à 820 milliards de riyals (221 milliards de dollars). Il convient d’ailleurs de souligner que le quart des dépenses publiques est consacré à l’éducation, à la santé et à l’armement. Cela va permettre également à une grande majorité de jeunes d’entrer sur le marché du travail, notamment dans le secteur public.
Comme vous l’avez peut être constaté, l’Arabie saoudite se montre toujours très prudente dans l’évaluation de ses dépenses et de ses recettes. Bien que 92% de celles-ci proviennent de ses revenus pétroliers, elle s’efforce de maintenir un juste prix du baril, non seulement pour tenir compte des intérêts du consommateur en dernier ressort, mais aussi de ses propres calculs des recettes qui influencent ses dépenses.
Sur le plan économique, il existe un réel besoin d’investir une grande partie du budget de l’Etat pour développer les infrastructures du pays sur l’ensemble de son immense territoire. Le Royaume cherche ainsi à relever le défi de la modernisation du pays en investissant tous azimuts dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des transports et de l’eau.
D’autre part, une grande préoccupation du gouvernement concerne les secteurs sociaux de l’éducation et de la santé, qui demeurent l’une de ses priorités absolues en vue de répondre à la logique démographique croissante du pays et de la jeunesse.
L.L.D. : L’Arabie Saoudite joue un rôle clé de la politique au Moyen-Orient et sur la scène internationale. Quelle analyse la diplomatie saoudienne fait-elle des effets du « printemps arabe » et du développement du programme nucléaire iranien sur l’équilibre géopolitique de la région ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Le Royaume d’Arabie Saoudite occupe, il est vrai, une place prépondérante dans le monde arabe, compte tenu du caractère juste et rationnel de sa politique. Cet équilibre a permis de résoudre des différends survenus entre les pays arabes, comme peuvent en témoigner les grands pays occidentaux. Nous sommes convaincus que malgré la crise actuelle dans le monde arabe, que l’on nomme le « printemps arabe », le Royaume d’Arabie Saoudite continuera à se montrer ouvert au dialogue pour soutenir et maintenir la stabilité régionale.
Nombreux sont les sympathisants des mouvements de la révolte arabe qui pensent que notre pays ne veut voir réussir aucun régime démocratique dans le monde arabe, et qu’il est en train de mener une « contre révolution » afin de faire avorter «le printemps arabe » et le dévier de sa voie. Mais un simple regard en profondeur sur les faits suffit à démentir ces allégations. Il faut pour cela analyser la réaction du Royaume face aux mouvements contestataires qui se répandent dans certains pays arabes, en tenant compte de deux principes fondamentaux de la politique étrangère saoudienne. Le premier est le celui de la « non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays ». En vertu de ce principe, nous croyons que les peuples ont le droit à l’autodétermination et à choisir le régime de gouvernement qu’il souhaitent et qui incarne leurs valeurs et leurs cultures ; ce en l’absence de toute intervention de forces étrangères quelle qu’elles soient. Le Royaume refuse ainsi catégoriquement l’ingérence d’autres pays dans ses affaires, comme il refuse à s’ingérer dans les affaires des autres.
Sur le plan géopolitique, l’Arabie Saoudite se trouve au centre de différents pays arabes et non arabes qui traverse une période de tensions et changements. Au sud, le Yémen essaie par tous les moyens de reprendre le contrôle de nombreuses régions du pays, où se réfugient en toute quiétude des groupes terroristes qui visent particulièrement l’Arabie Saoudite. De plus, quelques kilomètres seulement séparent le territoire saoudien du théâtre de la confrontation israélo-palestinienne qui représente le principal foyer de tensions au Moyen-Orient. L’instabilité en Syrie et au Liban, qui font partie de l’environnement géopolitique du Royaume, constitue des défis bien particuliers auxquels doit faire face la politique étrangère saoudienne. A l’est du Royaume, se trouve l’Iran dont les agissements actuels sont une source de tension régionale et d’inquiétude internationale. Enfin, à l’ouest, l’Egypte vit encore une situation confuse après les changements de ces derniers temps.
Au travers de l’initiative en faveur d’un processus de paix au Proche-Orient du Serviteur des Deux Saintes Mosquées le Roi Abdallah, la diplomatie saoudienne a fait la preuve qu’il est un interlocuteur indispensable pour la paix dans la région. En janvier 2009, le Roi Abdallah a rappelé lors d’un sommet économique au Koweït que si le choix entre la paix et la guerre n’existerait pas toujours, l’offre de paix arabe n’était pas éternelle.
L.L.D. : En décembre 2012, S.M. le Roi Abdallah a lancé à Riyad un appel en faveur de l’évolution du statut du CCG vers celui d’une Union des pays du Golfe. Dans quelle mesure la coopération entre les pays membres du CCG peut-elle être davantage consolidée en vue de faire face à l’insécurité à laquelle ils sont confrontés ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Il est certain que la situation géopolitique de la région change compte tenu des ingérences iraniennes dans les affaires des pays du CCG. L’idée d’une union du CCG lancée en décembre 2012 par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées le Roi Abdallah bin Abdelaziz, vise en premier lieu, à mettre en avant les questions économiques, le marché commun du Golfe, l’union douanière et le dialogue stratégique. Dans ce cadre des négociations au sein du CCG et entre les pays du CCG et les organisations internationales pourraient être conduites.
L’étude de ce projet d’union a été confiée à un comité chargé d’établir les modalités de sa réalisation et de soumettre ses recommandations à l’occasion d’un sommet extraordinaire des pays du CCG. Il faut garder à l’esprit que l’une des ambitions des pays du CCG est de former avec cette union un bloc économique puissant, générant un PIB dépassant 1,4 milliard de dollars et doté d’un marché commun de 42 millions d’habitants.
L.L.D. : Fort de sa contribution en 2011 à la création du Centre des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme, comment décririez-vous la stratégie saoudienne en vue de relever ce défi ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Tout d’abord, je tiens à vous rappeler que le Royaume d’Arabie Saoudite n’a cessé de réaffirmer à maintes occasions et au sein de nombreuses enceintes internationales, sa condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les auteurs. De plus, il s’est toujours déclaré pleinement disposé à participer aux efforts internationaux en vue de combattre ce phénomène.
L’Arabie Saoudite est ainsi à l’initiative de la création du Centre des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme, dont le principe a été présenté lors de la Conférence internationale pour la lutte contre le terrorisme qui s’est tenue à Riyad en 2005. Conscient du fait que la lutte contre le terrorisme relève d’une responsabilité internationale partagée, qui exige la plus grande coordination et coopération entre les membres de la communauté internationale, notre pays s’est étroitement associé à l’élaboration d’une stratégie antiterroriste mondiale sous l’égide des Nations unies. En 2006, la résolution 60/288 de l’Assemblée générale a été adoptée, témoignant de la nécessité de resserrer les liens de coopération et de coordination de tous les pays pour relever ce défi.
L’initiative de l’Arabie Saoudite s’est finalement concrétisée le 19 septembre 2011 à New York avec la signature de la convention sur la création du Centre des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme. De plus, notre pays s’est engagé dans ce projet à travers une aide d’une valeur de 10 millions de dollars pour permettre son fonctionnement durant les trois premières années.
L.L.D. : L’Arabie Saoudite est le seul pays membre du G20 représentant le Moyen-Orient, le monde arabe et l’OPEP (Organisation internationale des pays exportateur de pétrole). Comment décririez-vous la contribution de votre pays à la recherche de solutions à la crise financière internationale ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Le G20, dont fait en effet partie l’Arabie Saoudite, joue un rôle bien plus important qu’auparavant. Il propose des stratégies de réformes d’envergure internationale dans différents domaines en vue de stimuler la croissance face à la crise financière, mais aussi la coopération entre pays développés et émergents. Son action a en outre permis de réaliser de grandes avancées en vue de réguler l’architecture financière et économique mondiales. Il est vrai que les réunions organisées dans le cadre du G20 n’ont pris leur importance actuelle dans la prise de décisions économiques et financières que depuis le déclenchement de la crise financière mondiale fin 2008. Toute l’attention se focalise depuis lors sur ce forum et sur le rôle du Serviteur des Deux Saintes Mosquées en raison de l’importance qu’il représente sur le plan politique et de la crédibilité qu’il incarne dans le monde arabe et islamique ; ce, d’ailleurs, en dépit du fait que le Royaume soit devenu membre du G20 dès 1999.
Plus concrètement, l’Arabie Saoudite s’est engagée vis-à-vis des pays émergents à maintenir un prix du baril de pétrole juste, tenant compte des intérêts des autres pays producteurs ainsi que des consommateurs. A ce sujet, de nombreux économistes dans le monde ont affirmé que la prospérité de l’économie mondiale est aujourd’hui fortement liée aux efforts de notre pays dans ce domaine. De plus, le Royaume participe à la résolution des problèmes financiers au niveau international à travers son action au sein du G20. Les derniers rapports des Nations unies révèlent que le royaume est, de loin, le plus grand donateur au monde (en terme de pourcentage du PNB), ce qui lui confère sur la scène internationale un visage des plus humains.
L.L.D. : Quelles sont vos attentes à l’égard des partenariats lancés avec les pays émergents comme la Chine ou l’Afrique du Sud en termes de retombées économiques, mais aussi diplomatiques ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Les relations bilatérales entre l’Arabie Saoudite et la Chine revêtent une dimension stratégique, notamment à l’échelle régionale du Moyen-Orient. Notre pays est son premier partenaire économique en Asie et en Afrique du Nord. Il convient également de souligner que les échanges entre les deux pays ont connu un grand tournant depuis 1990, avec l’établissement de relations politiques et le développement de projets économiques d’envergure. Depuis lors, un partenariat sino-saoudien a été mis en place dans les domaines de l’économie et du commerce, de l’énergie, des infrastructures, de la culture, de la presse et de la sécurité. Un Comité supérieur sino-saoudien chargé de superviser la coopération entre les deux pays dans les secteurs politique, économique, culturel et sécuritaire, a également été mis en place dans cette perspective.
Parmi les plus grands projets conclus par l’Arabie Saoudite avec les grandes firmes chinoises, il faut noter en particulier la construction d’une gigantesque raffinerie, dans la ville de Yanbu, qui sera opérationnelle en 2014. Par ailleurs, en terme d’importation de pétrole saoudien, la Chine est passée devant les Etats-Unis avec plus de 1,39 million de barils par jour.
A l’heure où le monde doit faire face à de sérieux défis économiques, nos échanges avec la Chine sont donc devenus incontournables. Ils s’inscrivent également dans le cadre de la logique commerciale à laquelle le Royaume d’Arabie Saoudite s’est toujours efforcée de rester fidèle, et qui vise à favoriser la diversification de ses ressources, avec des partenaires internationaux privilégiés. Parmi les secteurs de notre coopération économique avec la Chine, figurent notamment l’énergie, les échanges commerciaux et les investissements, les infrastructures, les hautes technologies, la finance et la sécurité.
Le secteur agricole revêt également une grande importance. L’Arabie Saoudite a opté pour développer ce secteur hors de ses frontières en raison de la rareté de l’eau et du coût élevé de production sur son sol. Nous avons dès lors adopté en 2008 une Stratégie agricole à l’horizon 2020. Cette initiative du Royaume pour l’investissement agricole extérieur vise à contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire nationale et mondiale, et à bâtir des partenariats complémentaires avec un certain nombre de pays dans le monde. A cet égard, le Royaume d’Arabie Saoudite et l’Afrique du Sud ont mis en place une « joint venture », représentant un capital de 2,4 milliards de dollars, en vue d’assurer une quantité suffisante de céréales et à des prix stables. Cette co-entreprise permettra de développer des investissements dans les domaines agricole, minier et énergétique. Dans certains autres pays d’Afrique (comme l’Ethiopie, le Mali ou le Soudan), de grands investisseurs saoudiens ont en outre acquis ou loué des terres cultivables. Une grande société saoudienne a, par exemple, prévu d’investir près de 2,5 milliards de dollars d’ici à 2020 pour développer des rizières dans la région tropicale de Gambella en Ethiopie.
L.L.D. : Le Président François Hollande a effectué sa première visite officielle en Arabie Saoudite le 4 novembre 2012. Comment accueillez-vous les orientations du nouvel exécutif français concernant votre pays et le Moyen-Orient ? Plus globalement, quelles sont, selon vous, les caractéristiques les plus marquantes du partenariat stratégique instauré entre les deux pays ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Les relations entre l’Arabie Saoudite et la France conservent toujours leur caractère privilégié. Elles s’appuient sur un socle solide et inébranlable. La première visite officielle du Président François Hollande dans notre pays peut, en effet, être qualifiée d’importante pour le développement de nos relations bilatérales. Le chef de l’Etat français a exprimé à cette occasion son souhait de développer des « relations personnelles et de confiance » avec le Serviteur des deux Saintes Mosquées, le Roi Abdallah. Ces propos ont été accueillis avec joie, ce qui montre bien que les échanges stratégiques entre nos deux pays continuent de prospérer. L’entretien entre les deux dirigeants a mis en relief une grande convergence de vue sur les dossiers syrien et libanais. En outre, cette visite a également permis aux deux chefs d’Etat d’approfondir les discussions sur les sujets qui préoccupent la scène régionale et internationale, ainsi que d’exprimer leur position sur la question du programme nucléaire iranien.
L.L.D. : Quels secteurs d’activités vous semblent propices à l’intensification des échanges économiques bilatéraux au-delà de leurs vecteurs traditionnels ?
S.E.Dr M.B.I.A.A : Comme je l’ai déjà mentionné, le Royaume montre à l’heure actuelle un intérêt particulier pour le développement de l’énergie nucléaire. De manière plus générale, il faut toujours conserver à l’esprit que nos objectifs économiques avec nos amis français sont basés sur un partenariat d’ordre stratégique. La France est déjà un partenaire privilégié de l’Arabie Saoudite. La ligne directrice de notre politique consiste à diversifier nos ressources et à chercher les meilleures technologies là où elles se trouvent de par le monde. Dans ce cadre, la coopération que nous aspirons à mettre en place avec la France en matière d’énergie nucléaire, apparaît dès lors comme un choix pertinent compte tenu de son expérience approfondie dans ce domaine. |