Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Japon
 
  S.E.M. / H.E. Ichiro Komatsu

Un partenariat franco-japonais renouvelé

Etroitement liées par un siècle et demi de relations diplomatiques, Tokyo et Paris comptent insuffler une nouvelle dynamique à leur dialogue stratégique. Ambassadeur du Japon en France, S.E.M. Ichiro Komatsu revient pour nous sur les motivations de la relance des liens de coopération entre les deux pays. Il dresse également le bilan des initiatives lancées pour la reconstruction des régions dévastées par le Grand séisme de mars 2011 et, plus largement, pour donner un nouveau souffle à l’économie japonaise.

La Lettre Diplomatique : Monsieur l’Ambassadeur, en accomplissant au Japon, les 7 et 8 juillet 2012, sa première visite officielle en Asie, le Ministre français des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius, a souligné le caractère prioritaire de la relance de la coopération franco-japonaise. Comment accueillez-vous cette nouvelle orientation de la diplomatie française ? Quels sont les résultats du dialogue stratégique mis en place entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays ?

S.E.M. Ichiro Komatsu : Suite à son élection, nous avons été très sensibles aux déclarations répétées du Président de la République et de nombreux membres du nouveau gouvernement, dont le Premier Ministre et le Ministre des Affaires étrangères, qui ont souligné l’importance des relations franco-japonaises. Inutile de dire que le Japon considère également les liens qui l’unissent à la France, pays avec lequel il partage les mêmes valeurs fondamentales telles que le respect des droits de l’homme, la démocratie, « l’État de droit » et l’économie de marché libre, comme étant de première importance. De ce fait, nous sommes convaincus de la nécessité de faire tout notre possible pour le renforcement de ces relations.
Juste après la nomination du nouveau gouvernement français en mai 2012, nous avons d’ailleurs assisté à un démarrage en force en faveur d’un tel renforcement, notamment avec la mise en place de rencontres bilatérales dynamiques de haut niveau (avec les rencontres entre les dirigeants et les ministres des Affaires étrangères des deux pays aux États-Unis ; la visite au Japon de M. Laurent Fabius, en juillet, au cours de laquelle il s’est entretenu avec son homologue japonais, M. Koichiro Gemba). À son tour, en octobre 2012, M. Koichiro Gemba s’est rendu à Paris afin de poursuivre le dialogue stratégique initié avec M. Laurent Fabius. Loin de laisser retomber cette dynamique, nous sommes en train d’étudier tout particulièrement la possibilité d’une prochaine visite officielle au Japon du Président français.
Le cadre du dialogue stratégique entre Ministres des Affaires étrangères japonais et français avait été défini lors d’une rencontre entre le chef de l’Etat français [ndlr, alors M. Nicolas Sarkozy] et le Premier Ministre du Japon en mai 2011. Par la suite, une première session du dialogue stratégique s’est déroulée à l’occasion de la venue au Japon, en janvier 2012, de M. Alain Juppé, qui assumait les fonctions  de Ministre des Affaires étrangères.
La deuxième session du dialogue stratégique s’est tenue le 16 octobre 2012, lors de la visite du Ministre Koichiro Gemba à Paris. Ce dialogue représente la concrétisation de la volonté de la France et du Japon de mettre en place un « partenariat d’exception » entre les deux pays. Cette session a permis de procéder à un échange de vues approfondi sur les relations bilatérales dans une perspective de long terme. Il a été l’occasion de considérer des projets concrets dans les domaines politiques, économiques, culturels et scientifiques, ainsi que le renforcement de la coopération engagée sur les questions stratégiques et de sécurité. L’élaboration d’une feuille de route pour cinq ans en trois volets s’attachant notamment aux valeurs communes aux deux pays, au développement des coopérations économiques et à l’approfondissement des échanges culturels, a également été évoquée. Ces travaux serviront de base à la préparation des prochaines visites de haut niveau tant au Japon qu’en France. Les Ministres des Affaires étrangères ont eu des échanges approfondis sur les grands sujets d’actualité internationaux et la situation stratégique en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. Ils ont réitéré leur volonté de renforcer la concertation sur les questions globales et la réponse à apporter aux crises internationales.

L.L.D. : Au-delà, quel regard portez-vous sur l’évolution des interactions entre les deux pays plus de 150 ans après l’établissement de leurs relations diplomatiques ?

S.E.M.I.K. : Le Japon et la France partagent les mêmes valeurs fondamentales, comme je l’ai rappelé précédemment, et des défis communs propres aux pays développés. Consciens d’être l’un pour l’autre un partenaire essentiel, le Japon et la France entretiennent depuis plus de 150 ans des relations très cordiales. Inutile d’évoquer les relations diplomatiques étroites qui lient nos deux pays, ni le dynamisme de nos coopérations industrielles. Mais quand je compare la situation actuelle avec celle que j’ai connue il y a plus de 36 ans, lors de mon précédent séjour en France, étant alors l’un des plus jeunes membres de l’Ambassade, je remarque un développement de la compréhension mutuelle entre le Japon et la France, notamment sur le plan culturel. Je constate ainsi l’existence, ici, d’un véritable « boom japonais » à travers les nombreux restaurants proposant notre gastronomie qui existent un peu partout dans l’Hexagone, ou bien lors de mes multiples rencontres avec des amateurs des lettres et du cinéma japonais. Les innombrables marques de solidarité et de soutien que nous avons reçues après le Grand séisme de l’Est du Japon sont la preuve des relations étroites qui nous unissent.

L.L.D. : Plus d’un an et demi après le « Grand séisme » qui a frappé l’Est de votre pays le 11 mars 2011 et la catastrophe nucléaire de Fukushima, le gouvernement, conduit par le Premier Ministre Yoshihiko Noda, a initié une « Stratégie pour la renaissance du Japon ». Pourriez-vous nous rappeler les objectifs phares de cette stratégie ?

S.E.M.I.K. : La « Stratégie pour la Renaissance du Japon » a été adoptée en Conseil des ministres à la fin du mois de juillet 2012. Donnant la priorité au redressement des zones sinistrées, son objectif est de garantir jusqu’à 2020 un taux de croissance économique nominale et réelle de respectivement 3% et 2% en moyenne, en accordant en priorité des fonds aux quatre « projets pour le redressement du Japon », conjointement à une série de mesures visant à assurer une sortie rapide de la déflation et à lutter contre la brusque montée du yen.
La Stratégie repose ainsi sur quatre « projets pour le redressement du Japon » couvrant trois domaines principaux : « Green » (projet pour la construction d’une société respectueuse de l’environnement et des énergies innovantes) ; « Life » (projet destiné à assurer le niveau le plus élevé au monde en matière de soins et de bien-être) ; et « Agriculture, forestry and fisheries » (dont le but est de renforcer le dynamisme des régions soutenant les activités agricoles et forestières ainsi que l’industrie de la pêche) ; en plus du projet « PME comme acteurs essentiels » (visant à renforcer le dynamisme des PME).  
Ces quatre grands projets font partie des 11 domaines stratégiques (promotion de l’innovation scientifique et technologique, promotion du tourisme, formation de personnels, etc.) établis par cette Stratégie, qui définit également les actions prioritaires pour chacun d’entre eux.

L.L.D. : Quels progrès le programme de reconstruction des zones sinistrées a-t-il enregistrés ?

S.E.M.I.K. : La reconstruction se poursuit dans les zones touchées par le séisme. Les infrastructures ont notamment été rétablies avec une vitesse surprenante, de même que les chaînes d’approvisionnement qui sont redevenues opérationnelles quelques mois après la catastrophe. L’activité économique japonaise a ainsi retrouvé à l’été 2011 son niveau d’avant la crise.
Ne se limitant pas à une simple reconstruction, le Japon désire trouver dans la catastrophe le moyen de faire « renaître » son économie. Dans ce but, il établit actuellement un programme de reconstruction et de « renaissance » à moyen et long termes, comprenant, entre autres, la création d’une société capable de se prémunir contre les risques de catastrophes naturelles, la transition vers une « économie verte » et des mesures pour répondre aux besoins d’une population vieillissante.
Le concept de « reconstruction ouverte » représente un autre élément important. Pour permettre la redynamisation de l’économie japonaise, nous sommes, en effet, ouverts aux investissements des entreprises étrangères et accueillons avec plaisir les touristes étrangers en visite au Japon.

L.L.D. : Plus largement, comment décririez-vous les principaux facteurs dont dépendra la capacité de rebond de la société japonaise ?

S.E.M.I.K. : Je dirais qu’il faudrait chercher parmi les valeurs morales des Japonais : leur capacité d’endurance, leur caractère industrieux, leur esprit d’entraide et le respect d’autrui. Il convient également de noter que les liens (« kizuna ») qui unissent les différents membres d’une communauté sont particulièrement forts au niveau local.

L.L.D. : Alors que la quasi-totalité du parc nucléaire japonais est à l’arrêt, le Premier Ministre Yoshihiko Noda a lancé un débat sur la redéfinition de la politique énergétique japonaise. Compte tenu du coût très élevé de l’approvisionnement en gaz auquel doit recourir votre pays, quelle est votre vision de l’avenir de sa filière nucléaire et, au-delà, de la sécurité énergétique ?

S.E.M.I.K. : Concernant l’avenir de la politique environnementale et énergétique du Japon, le Conseil des ministres a décidé le 19 septembre 2012 de mener des débats responsables avec les collectivités locales concernées et la communauté internationale concernant l’application d’une « Stratégie innovante pour l’énergie et l’environnement ». Cette dernière sera soumise à un suivi souple mais constant, tout en recherchant la compréhension de la population.
Cette stratégie prévoit l’utilisation de l’ensemble des ressources disponibles (humaines, budgétaires et matérielles), particulièrement dans le domaine des énergies vertes, pour permettre une sortie complète du nucléaire au cours des années 2030.  Considérant la difficulté de prévoir les évolutions technologiques et la situation énergétique mondiale, le Conseil des ministres a indiqué clairement dans sa décision qu’il procéderait de manière continue à un suivi et à des modifications du bouquet énergétique du Japon, et cela inclut également l’énergie nucléaire.
Sur la question du retraitement des déchets nucléaires et des autres étapes du cycle du combustible nucléaire, le gouvernement considère qu’il est de son devoir de le réaliser en répondant à l’obligation internationale de se conformer à un usage pacifique du nucléaire et de la non-prolifération. Loin de modifier les politiques menées jusqu’à présent, la décision du Conseil des ministres a défini une ligne directrice permettant la mise en place de débats approfondis avec les différents responsables.

L.L.D. : Dans la perspective de la conférence internationale qui sera prochainement co-organisée avec l’AIEA à Fukushima, quelle contribution le Japon compte-t-il apporter à la révision des normes de sûreté dans le secteur nucléaire ?  

S.E.M.I.K. : Conscient des responsabilités qui lui incombent, le Japon continuera de partager avec le reste de la communauté internationale l’expérience et les enseignements tirés de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi et apportera sa contribution à l’amélioration de la sûreté nucléaire internationale.

L.L.D. : Troisième économie mondiale, le Japon cherche à faire émerger une nouvelle dynamique de croissance. A l’instar des énergies renouvelables, quelles sont les filières technologiques appelées à favoriser ce renouveau et comment votre gouvernement entend-il encourager leur essor ?

S.E.M.I.K. : Parmi les principales mesures de la « stratégie de croissance verte », un des éléments essentiels de la « Stratégie pour la Renaissance du Japon » que j’ai évoquée précédemment, on trouve, entre autres, la maîtrise du marché mondial des voitures de nouvelle génération, la création de nouveaux marchés par la promotion des batteries électriques, la création et le développement à l’échelle mondiale de smart « communities » qui permettront la production et la consommation locales d’énergie. Véritables clés d’une renaissance du Japon, ces mesures représentent des domaines technologiques essentiels, au même titre que les énergies renouvelables.
Pour les mettre en place, la « Stratégie pour la Renaissance du Japon » prévoit l’attribution en priorité de fonds à un nombre limité de missions, grâce à une répartition rigoureuse du budget interministériel qui évitera tout gaspillage. Afin de soutenir ces acteurs de premier plan que sont les PME, elle définit également la mise en place d’un mécanisme financier destiné à fournir un large éventail d’aides (conseil en management, conseils pratiques pour les PME désirant se développer à l’international, soutien en matière de financement, aides pour le recrutement, la formation et l’engagement de personnels, aide pour la reprise d’activité, etc.).

L.L.D. : Figurant parmi les premières places financières du monde, votre pays est confronté à une « hyperappréciation » du yen, devenu une valeur refuge prisée depuis le déclenchement de la crise financière internationale. Tenant compte de la part importante des exportations dans le PIB japonais, quelles orientations sont-elles préconisées face à ce phénomène ?

S.E.M.I.K. : Nous avons défini, à l’automne 2011, un plan général de réponse à cette hausse du yen selon les objectifs suivants : premièrement, amortir l’impact négatif d’un yen fort, ensuite bâtir une économie capable de résister à ce risque, et enfin utiliser au maximum ses potentiels effets positifs. Plus concrètement, nous venons juste d’élargir l’attribution de subventions destinées à maintenir l’emploi ou à soutenir les investissements d’équipement, et de mettre en place un mécanisme destiné à encourager les investissements privés vers l’étranger reposant sur notre réserve de change, deux mesures que nous comptons exploiter de manière soutenue.
D’un autre côté, un yen fort peut être une incitation pour les entreprises japonaises à investir à l’étranger. Nous nous emploierons donc à mettre en place un environnement propice à l’investissement, et à fournir les informations nécessaires aux entreprises japonaises désireuses d’étendre leurs activités sur les marchés étrangers. L’ouverture officielle de négociations pour un Accord de Partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et le Japon constituera certainement une avancée importante pour encourager les investissements des entreprises japonaises qui généreront de l’emploi et stimuleront la croissance en Europe, et notamment en France.

L.L.D. : A la lumière de l’extension de la crise à la zone euro, quelles réformes vous semblent devoir être mises en tête de l’agenda du G20 ?  Comment s’articule la concertation à cet égard avec l’Union européenne ?

S.E.M.I.K. : Concernant le problème de la dette souveraine européenne, nous croyons que le plus important est que l’UE fasse tout son possible pour y remédier, et ce, de manière responsable, mais nous continuons de recommander la nécessité d’un accompagnement de cet effort par la communauté internationale. Nous avons d’ailleurs commencé à agir concrètement en ce sens, par exemple par l’achat régulier de titres du Fonds européen de stabilité financière. On peut également mentionner le fait qu’en annonçant le premier sa participation au fonds de 60 milliards de dollars destiné à renforcer la capacité financière du FMI, avant même la réunion du G20 des ministres des finances et des gouverneurs de banques centrales d’avril 2012, le Japon a grandement contribué à la matérialisation de l’accord de base.
Depuis septembre dernier, on a pu observer quelques signes positifs, tels que le lancement par la Banque centrale européenne du programme « Outright Monetary Transactions (OMT) » (Opérations monétaires sur titres) de rachat de la dette publique des États de la zone euro, ou encore les progrès accomplis par la Commission européenne dans ses discussions sur la mise en place d’un mécanisme de supervision bancaire unique. Nous nous réjouissons de ces avancées et espérons que l’UE mettra activement en application ces accords afin de ramener les marchés vers la stabilité.

L.L.D. : Aux côtés des autres membres du G4, votre pays s’est à nouveau prononcé en faveur d’un élargissement du Conseil de sécurité à l’occasion d’une session de l’Assemblée générale des Nations unies en janvier 2012. Comment expliquez-vous les difficultés à remettre à l’ordre du jour ce projet de réforme ?

S.E.M.I.K. : Alors que les missions du Conseil de sécurité se sont élargies, sa composition est restée, pour ainsi dire, inchangée depuis sa création. Tous sont conscients aujourd’hui de la nécessité d’une réforme structurelle en vue d’améliorer sa représentativité et sa capacité à agir : c’est ce vers quoi tendent les négociations intergouvernementales ouvertes en février 2009 dans le cadre de l’ONU. Pour notre part, nous appuyons cette réforme, et le Japon soutient qu’il est nécessaire d’augmenter à la fois le nombre de membres permanents et de membres non permanents. C’est sur cette base réaliste que nous discutons avec les gouvernements des autres pays afin que la réforme soit mise en place au plus vite.
Ainsi, notre pays a accueilli très favorablement les propositions concrètes que M. Zahir Tanin, qui préside les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité, a récemment faites en ce sens. Non seulement le Japon, mais aussi le Brésil, l’Allemagne et l’Inde ont salué ses propositions d’une seule voix lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G-4 sur la réforme du Conseil de sécurité tenue en septembre 2012. Ils se sont félicités du soutien exprimé par une majorité des États membres de l’ONU à l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil de sécurité, et se sont accordés sur la nécessité de répercuter cet appui fort des nations sur les négociations entre États membres.
Quoi qu’il en soit, le Japon continuera de collaborer activement avec le Président Tanin et les autres pays en vue de la mise en œuvre de cette réforme.

L.L.D. : Le Japon a fait de l’obtention d’un siège de membre permanent au Conseil de Sécurité l’un des objectifs prioritaires de sa diplomatie. Quelles sont les motivations de la candidature du Japon à un siège de membre permanent au sein du Conseil de sécurité ? Quelles réflexions vous inspire son fonctionnement face à des drames humanitaires tels que les crises politiques au Mali ou en Syrie ?

S.E.M.I.K. : Le Japon compte le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde entier au nombre de ses priorités, et, à ce titre, il a été choisi à dix reprises pour siéger au Conseil de sécurité, ce qui est un record pour un membre non permanent. Il a non seulement contribué activement aux délibérations et à la prise de décisions au sein du Conseil de sécurité, mais il s’est également investi très largement, que ce soit aux Nations unies ou dans d’autres organisations internationales, dans des domaines variés tels que le désarmement et la non-prolifération, la reconstruction, l’instauration d’une paix durable et de la sécurité humaine dans les zones touchées par des guerres, notamment en Afrique et en Asie.
Afin d’établir une paix durable et d’éviter les conflits à répétition, il faut bien sûr encourager les belligérants à parvenir à un arrangement à l’amiable, mais aussi à restaurer la sécurité intérieure – ce qui passe entre autres par l’élimination des mines antipersonnel et l’application d’un programme de type DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion). Il faut aussi mettre en place une aide humanitaire, qu’il s’agisse du rétablissement des infrastructures de base ou de l’aide aux réfugiés, veiller à l’organisation d’élections, assister les forces de police ou encore remettre sur pied les fondements de l’économie et de la société.
Pour que ce travail s’accomplisse harmonieusement dans chacun de ces domaines, une coopération entre les pays, les instances internationales, les missions des Nations unies ou encore les ONG est indispensable. Concernant les crises politiques au Mali et en Syrie, le Japon appelle les parties concernées à mettre fin à la crise, en étroite collaboration avec les autres pays, notamment dans le cadre de ces organisations internationales. Notre pays a également mis en place de nombreuses opérations d’aide humanitaire d’urgence. Il a, par ailleurs, pris part à la Force de maintien de la paix des Nations unies et aidé au rapatriement des réfugiés et à la réintégration sociale des anciens combattants, dans différents pays tels que l’Afghanistan, le Cambodge, le Timor-Leste ou des pays africains. Le Japon participe activement aux efforts internationaux visant à la « construction de la paix ». Nous pensons que ces résultats qualifient le Japon pour un siège de membre permanent au Conseil de sécurité. Sans compter qu’il est aussi le deuxième contributeur financier de l’ONU.
L’attachement particulier du Japon à l’« État de droit » dans la communauté internationale mérite également d’être souligné. Le Japon collabore avec la France pour réaliser et renforcer le principe d’« État de droit » dans le monde ; on peut citer l’exemple du Tribunal spécial pour le Cambodge, à la mise en place duquel nous avons oeuvré ensemble. Nous nous en tenons fermement à notre position selon laquelle les conflits internationaux doivent être réglés calmement, pacifiquement et en conformité avec le droit international, un principe que nous savons partager avec nos partenaires, à commencer par la France.    

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