Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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« Je refuserai toujours de laisser la culture ou l’éducation servir de prétexte à la division »


Entretien avec Mme Irina Bokova
Directrice générale de l’UNESCO

 

Créée en 1945, l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture s’est imposée comme l’un des piliers du multilatéralisme et du dialogue entre les cultures. Élue Directrice générale de l’UNESCO en 2009, Mme Irina Bokova, nous livre un bilan d’étape de son mandat et sa vision des efforts qui doivent encore être mis en œuvre en vue d’accroître l’efficacité de l’organisation en dépit des difficultés auxquelles elle se trouve confrontée.

 
La Lettre Diplomatique : Madame la Directrice générale, lors de votre élection le 15 octobre 2009, vous avez appelé à réformer en profondeur l’UNESCO pour en faire une organisation « plus efficace, plus démocratique et plus forte ». A un peu moins de deux ans de la fin de votre mandat, quel bilan pouvez-vous dresser des transformations que vous souhaitiez mettre en œuvre lors de votre prise de fonction ?

Mme Irina Bokova : Lors de ma prise de fonction, j’avais souligné plusieurs objectifs : le premier était de renforcer la position de l’UNESCO comme référence intellectuelle dans les domaines de l’éducation, de la culture, des sciences, de la communication et de l’information. Nous avons commencé par renforcer le dialogue avec les chefs des agences onusiennes engagées dans le mouvement de l’« Éducation pour tous » (EPT) pour être mieux coordonnés et plus réactifs face aux défis présents, comme les transitions démocratiques dans la région arabe, et anticiper l’après 2015, qui est la date butoir pour la réalisation des objectifs internationaux du développement.
Nous avons lancé des initiatives plus ciblées, comme le Partenariat mondial pour l’éducation des filles et des femmes, en nous ouvrant davantage sur de nouveaux partenaires privés et des acteurs de la société civile (Microsoft, Intel, Cisco, Procter et Gamble…). J’y vois des conditions essentielles de notre efficacité. Ce travail porte ses fruits, sur le terrain et sur le plan institutionnel. La dernière réunion du Conseil économique et social des Nations unies (en juillet 2011), a porté, pour la première fois de son histoire, sur le thème de l’éducation. C’est une avancée importante pour inscrire l’éducation au cœur des stratégies nationales de sortie de crise et comme le socle de tout développement durable.
J’avais également souligné la nécessité de mieux reconnaître la place de la culture dans le développement. Les Conventions de l’UNESCO sont des outils formidables pour faire de la culture un moteur de développement durable à la fois économique et social. En deux ans, ce rôle a été plusieurs fois reconnu par l’Assemblée générale des Nations unies et cet aspect explicitement intégré dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce sont des avancées importantes pour orienter les politiques publiques au niveau local et national.
Par ailleurs, l’UNESCO poursuit sa réforme pour s’adapter aux exigences d’un monde qui change, être plus réactive, plus ouverte sur l’extérieur. La suspension de la contribution américaine nous oblige à accélérer ce mouvement.

L.L.D. : Vous êtes la première femme à diriger l’UNESCO. Quels changements cette nouvelle donne a-t-elle entraîné dans le fonctionnement de l’organisation ? Avez-vous le sentiment, à travers vos fonctions, d’avoir contribué à renforcer la parité homme/femme au sein des instances dirigeantes multilatérales et, plus globalement, dans le monde ?

I.B. : La présence d’une femme à la tête d’une organisation multilatérale est un symbole fort, et je me réjouis de partager cet honneur avec Michelle Bachelet, Directrice générale de l’ONU-Femmes, le Docteur Margaret Chan à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou Mme Helen Clark du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). La voix des femmes est de mieux en mieux entendue aux Nations unies, c’est une évolution positive. J’ai fait de l’égalité entre les genres un enjeu majeur au sein de l’UNESCO, à tous les étages de l’Organisation, en commençant par le sommet. J’ai instauré une stricte parité au sein de mon équipe dirigeante.
Quant à la situation dans le monde, nous sommes confrontés à de profondes injustices de tous ordres. Les femmes sont les premières victimes de la pauvreté et de violences ; le viol et les violences sexuelles restent des armes de guerre. Deux tiers des 800 millions d’adultes analphabètes sont des femmes. Les filles ont moins de chance que les garçons de fréquenter l’école, et beaucoup plus de risque d’abandonner leurs études plus tôt. Je refuse de l’accepter.
L’éducation est la clé de l’égalité hommes/femmes. Notre partenariat mondial pour l’éducation des filles et des femmes, lancé avec le soutien de la Secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, et du Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, vise justement à mettre l’accent sur deux maillons faibles des politiques publiques : l’enseignement secondaire et l’alphabétisation.

L.L.D. : La 36ème Conférence générale qui s’est déroulée du 25 octobre au 10 novembre 2011 a été marquée par l’admission de la Palestine comme membre à part entière de l’UNESCO. A la lumière de cet événement et de votre propre expérience, comment analysez-vous le rôle de l’organisation sur la scène diplomatique internationale ?

I.B. : L’UNESCO occupe une place tout à fait singulière dans la famille des Nations unies. De par les domaines qu’elle traite, l’éducation, la culture, les sciences, elle touche au cœur de l’identité des peuples. Le Japon a rejoint l’UNESCO plusieurs années avant l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Allemagne également. L’UNESCO compte deux membres de plus que les Nations Unies. C’est ce qui fait de l’UNESCO une plateforme unique de dialogue, qui doit rester universelle.

L.L.D. : En réaction à ce vote, les Etats-Unis et Israël ont annoncé la suspension de leur apport financier à l’organisation. Comment s’articule aujourd’hui votre dialogue avec les délégations permanentes de ces deux pays ? Cette situation est-elle comparable au retrait des Etats-Unis entre 1984 et 2003 ?

I.B. : Les situations ne sont pas comparables. Contrairement à ce qui s’est passé à l’époque, nous avons aujourd’hui une administration américaine qui nous soutient et cherche à contribuer de nouveau, bien qu’elle s’en trouve empêchée par une législation qui date de près de vingt ans. L’administration américaine est convaincue de la pertinence des missions de l’UNESCO et de notre capacité à les mener à bien. Le Président Obama milite lui-même pour le versement des fonds, et vient de proposer de restaurer le financement à l’UNESCO, conscient de l’importance pour les Etats-Unis d’être pleinement engagés au sein de la communauté internationale.
Je crois que les enjeux de l’éducation, de la culture, des sciences, sont des objectifs qui devraient dépasser les considérations politiques. Quelles que soient nos divergences par ailleurs, nous pouvons nous retrouver là-dessus, et c’est pour cela que l’UNESCO existe. Mon rôle consiste à ne jamais couper le fil de ce dialogue. Je refuserai toujours de laisser la culture ou l’éducation servir de prétexte à la division.

L.L.D. : Dans votre discours de clôture de la conférence générale, le 10 novembre 2011, vous avez souligné les risques de division que pouvait entrainer cette situation difficile, mais aussi qu’elle pouvait constituer une « opportunité d’accélérer la réforme, de façon radicale ». Quelles sont, de ce point de vue, vos priorités ? Alors que la réunion du Conseil exécutif avait été avancée à février 2012, quels seront les programmes qui risquent d’être les plus affectés par la réduction du budget de l’organisation ?

 
I.B. : On ne peut pas réduire le budget de l’UNESCO de l’ordre de 30% sans conséquences. Cela représente une diminution de notre budget de 188 millions de dollars sur deux ans. Tous les programmes sont concernés. Notre capacité à atteindre les objectifs de l’« Éducation pour tous », à veiller à la protection du patrimoine mondial, à mettre en œuvre les systèmes d’alerte aux tsunamis dans le monde, dont nous assurons la coordination, s’en ressent fatalement. Nous avions par exemple un projet pour améliorer la transparence et la diffusion d’informations au sein du système judiciaire irakien. Ce projet devait être financé sur fonds américains, il ne verra pas le jour.
À court terme, nous devons mettre en œuvre le programme qui a été adopté, sans doute de façon progressive, en débloquant les fonds disponibles par paliers et en mobilisant de nouveaux financements pour combler le déficit. J’ai décidé la création d’un Fonds d’urgence pour assurer la mise en œuvre des programmes prioritaires et accélérer la réforme. Ce fonds a reçu pour plus de 45 millions de dollars de promesses de dons, de la part d’États membres et aussi de particuliers, qui témoignent ainsi de leur soutien à l’UNESCO. C’est un encouragement à intensifier nos efforts pour une Organisation plus réactive, plus proche du terrain et à poursuivre notre politique d’économies.
À moyen terme, il faut revoir la structure de l’UNESCO, identifier les programmes les plus pertinents pour répondre aux défis du monde actuel… Certains programmes existent depuis longtemps, ils ont été créés pour répondre à des besoins qui ont évolué. Nous devons prendre le temps d’identifier nos points forts et de construire l’UNESCO que nous voulons.


L.L.D. : Avec l’adoption du programme de l’« Education pour tous » et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2000, l’éducation a été érigée comme l’un des domaines d’action phare de l’UNESCO. En dépit des progrès accomplis dans les pays en développement, quelle nouvelle impulsion pourrait-elle, selon vous, être donnée pour surmonter les défis qui subsistent en matière de scolarisation, comme le manque d’enseignants, l’inégalité entre les sexes, la pauvreté ou la fracture numérique ?

I.B. : L’éducation n’est pas « l’un des domaines phares » de l’UNESCO, c’est la priorité des priorités. L’UNESCO mène le mouvement international pour l’« Éducation pour tous » et collecte toutes les données sur les progrès accomplis vers la réalisation des six objectifs d’ici 2015. Le Rapport annuel de suivi de l’« Éducation pour tous » est le document de référence sur l’état de l’éducation dans le monde.
Vous avez raison de souligner les progrès remarquables réalisés au cours des dix dernières années. 52 millions d’enfants supplémentaires ont eu accès à l’école primaire. Les inégalités entre les sexes ont été fortement réduites, notamment dans le primaire. Les budgets éducatifs des pays de l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 6% en moyenne en dix ans. En Ethiopie, par exemple, le nombre d’enfants non scolarisés a chuté d’environ 4 millions, et le Bangladesh a d’ores et déjà atteint l’objectif de parité entre les sexes à l’école primaire. Ce n’est pas le fait du hasard, et l’UNESCO y a contribué.
Les nouveaux défis sont ceux que nous imposent les changements du monde. Pour continuer d’augmenter les taux de scolarisation, il faut cibler les plus marginalisés. Les nouvelles technologies, les téléphones mobiles, donnent des résultats encourageants et nous avons un partenariat avec Nokia pour avancer sur ce sujet.
Mais la scolarisation ne suffit pas : il faut améliorer la qualité et l’équité des systèmes scolaires, garantir la transition du primaire au secondaire. Les systèmes éducatifs les plus équitables et inclusifs sont aussi ceux de meilleure qualité dans les évaluations internationales. C’est le sens de mon engagement pour l’éducation des filles et des femmes. Il faut assurer la pertinence des programmes scolaires, apprendre aux élèves à travailler en groupe, à côtoyer des cultures différentes, développer leur sens de l’initiative.
La formation professionnelle et continue est également vitale. Au cœur de tous ces enjeux, le recrutement, la formation et l’affectation des enseignants sont les clés de l’avenir. C’est là dessus que l’UNESCO entend donner notamment une nouvelle impulsion. Rien ne remplace un bon professeur, bien formé et motivé. Il en manque environ 2 millions pour atteindre l’objectif de la scolarisation primaire universelle d’ici 2015.

L.L.D. : La Convention du Patrimoine mondial célèbrera le 16 novembre 1972 son 40ème anniversaire. Comment expliquez-vous le succès du programme de protection des biens naturels et culturels initié par cette convention ? A l’approche de la Conférence de l’ONU sur le développement durable Rio+20, en juin 2012, comment les liens entre culture et développement peuvent-ils être approfondis ? Au-delà, comment la prise de conscience du changement climatique se matérialise-t-elle dans les initiatives de l’UNESCO ?

I.B. : Le succès de la Convention tient à son principe qui est simple et révolutionnaire à la fois. Nous avons tous ressenti cette émotion devant des sites exceptionnels : nous sentons qu’ils ont une valeur universelle, qui transcende l’espace et le temps, et nous devons les protéger ensemble car leur préservation est l’affaire de tous.
Nous pouvons approfondir les liens entre la culture et le développement de plusieurs manières. D’une part, en reconnaissant la valeur économique du secteur culturel, générateur de revenus et d’emplois, que ce soit dans les industries musicales, l’artisanat et en développant les politiques de soutien à ces activités. D’autre part, en reconnaissant qu’il n’existe pas de modèle unique de développement et que la diversité culturelle est aussi un moyen d’élargir les choix, d’ouvrir l’éventail des stratégies possibles de développement. C’est un réservoir d’énergie, de créativité et d’innovation dans laquelle puiser. Chaque aspiration au développement, chaque représentation du mieux vivre s’incarne dans une culture. Tant que les politiques de développement n’intégreront pas ce facteur culturel, elles échoueront à susciter l’adhésion des peuples, et donc à créer les conditions du développement durable.
C’est en partie l’un des enjeux du sommet de Rio+20 : reconnaître que la croissance verte n’est pas seulement affaire d’investissement technologiques ou économiques, mais aussi un défi culturel. En 40 ans, le Patrimoine mondial a intégré de plus en plus explicitement la notion de tourisme durable, la protection des paysages culturels, c’est-à-dire non pas seulement des monuments, mais le lien entre des populations et leur environnement. Les sites du patrimoine mondial sont des laboratoires d’observation et d’expérimentation des politiques de développement durable.

 
L.L.D. : Dix ans après l’adoption de la déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, quel regard portez-vous sur son apport au dialogue des civilisations ? Pourriez-vous définir les enjeux de la ratification par tous les Etats membres de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ?

I.B. : La déclaration universelle sur la diversité culturelle a constitué une avancée capitale en reconnaissant l’importance de la culture non seulement comme une source d’identité mais également comme source de créativité et de développement. C’est un enrichissement majeur de notre conception de la culture. Le « dialogue des civilisations » n’est pas seulement un appel humaniste à la tolérance – c’est aussi l’invitation à puiser dans la diversité culturelle comme une source de renouvellement des idées et des sociétés. Cette déclaration pose un autre principe fort, en vertu duquel le respect de la diversité culturelle est inséparable du respect de la personne humaine et ne saurait donc être invoquée pour porter atteinte aux droits humain, ni pour en limiter la portée. C’est un guide précieux et un repère pour appréhender la diversité de notre monde globalisé.
La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles découle de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle et porte plus précisément sur la protection de la diversité culturelle dans les biens et services culturels. Cette Convention compte 121 Parties (120 États et l’Union européenne), couvrant l’ensemble des régions géographiques bien que l’Asie-Pacifique et les Etats arabes soient insuffisamment représentés.
L’enjeu de la ratification par tous les États, c’est de montrer que la diversité des expressions culturelles élargit et enrichit les modèles de développement. Chaque culture est une force de créativité, de progrès, et chaque État doit pouvoir se doter des moyens d’en tirer le maximum. Il s’agit de convaincre ceux qui ne l’ont pas encore ratifiée de le faire. En 2009, un plan d’action a été développé pour encourager les ratifications et parvenir à un meilleur équilibre géographique. L’un des obstacles à la ratification réside dans la nature interdisciplinaire de la Convention qui demande l’implication de plusieurs ministères. De nombreux pays n’y sont pas préparés. Nous travaillons avec eux pour accélérer ce mouvement.

L.L.D. : Quelles sont vos attentes à l’égard du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC) tant en ce qui concerne la participation des États, que des projets qu’il soutient ?

 
I.B. : L’objectif du Fonds est de favoriser l’émergence d’un secteur culturel dynamique, facteur de développement durable et de réduction de la pauvreté. Cet objectif requiert des financements importants et il est essentiel que les États alimentent le Fonds car leur contribution est volontaire.
A ce jour, le Fonds n’est pas suffisamment doté pour répondre à la demande. 254 demandes de financement ont été reçues en 2010, pour un montant de 44 millions de dollars alors que les ressources du Fonds atteignaient tout juste 3 millions. Les 31 projets pilotes ont été lancés dans des pays en développement, ils donnent déjà des résultats très encourageants. C’est une opportunité d’identifier des bonnes pratiques dans le domaine des politiques culturelles et notamment le renforcement des industries culturelles. Nous devons la saisir. Je lance donc un appel aux États Parties pour les inviter à verser des contributions.

L.L.D. : Ancienne Ambassadrice de Bulgarie en France et Représentante personnelle du Président bulgare auprès du Conseil permanent de la Francophonie, vous avez plaidé lors de votre élection pour une utilisation équilibrée de l’anglais et du français comme langues de travail au sein de l’UNESCO. Cet objectif vous semble-t-il atteint ? Au-delà, comment décririez-vous les relations de coopération entre l’UNESCO et l’Organisation internationale de la Francophonie ?

I.B. : C’est un sujet qui me tient effectivement à cœur. Il y a des progrès, mais je ne dirais pas que l’équilibre est atteint. J’y veille au maximum dans mes prises de parole, dans les réunions et les documents qui circulent au sein du secrétariat. C’est un combat quotidien, mais au-delà de mes propres efforts, l’ensemble des États membres de l’UNESCO doivent œuvrer pour la promotion de la diversité linguistique.
Nous avons des relations très chaleureuses avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et nous travaillons au renforcement de nos actions communes. C’est un élément de ma politique d’ouverture auprès de nos partenaires. Nous veillons en particulier à harmoniser nos actions dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle, dans le domaine de la jeunesse en vue des 7ème Jeux de la Francophonie, pour la diversité culturelle et enfin pour la reconstruction d’Haïti, qui est une priorité de nos deux organisations.   

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