La France, « aux avant-postes du combat pour la planète »
Par M. Jean-Louis Borloo, Ministre d’Etat, Ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire
Avec la raréfaction des ressources
et la lutte contre le changement climatique, le développement durable
est devenu la clef d’une nouvelle diplomatie autour de la gestion des
biens communs planétaires. La France,
qui est déjà l’un des seuls pays au monde à respecter ses engagements
pris dans le cadre du Protocole de Kyoto, a souhaité se situer aux
avant-postes du combat pour la planète et pour les générations futures.
Cette volonté, plusieurs fois
réaffirmée par le Président de la République, s’est traduite par deux
initiatives majeures, absolument inédites en Europe : d’une part, la
création du Ministère du Développement durable regroupant à la fois
l’énergie, les transports, l’habitat, l’aménagement du territoire et
l’écologie ; et d’autre part, le lancement du Grenelle Environnement
qui a permis d’élaborer secteur par secteur et de façon concertée, une
stratégie de développement durable pour les dix ou quinze années à
venir.
La France entend ainsi se montrer
exemplaire au quotidien pour pouvoir peser de tout son poids au sein
des grandes négociations planétaires sur le climat ou sur la protection
de la biodiversité. L’exemplarité est, en effet, la clef de notre
crédibilité présente et à venir sur la scène européenne et
internationale.
C’est dans le même esprit et avec
la même détermination que la France s’est battue tout au long de sa
présidence de l’Union européenne pour obtenir un accord sur le paquet
Energie/Climat. Son objectif est de traduire de façon concrète et
opérationnelle les engagements pris par l’Union européenne : diminuer
d’au moins 20% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020
(et de 30% en cas d’accord international à Copenhague en 2009),
améliorer de 20% son efficacité énergétique et atteindre une proportion
de 20% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.
Ainsi, et pour la première fois au
monde, 27 Etats aux histoires économiques, industrielles et politiques
différentes, sont parvenus à se mettre d’accord sur une feuille de
route à la fois contraignante, évaluable et exigeante, comprenant des
objectifs précis de réduction d’émissions de CO2, des mesures de
solidarité et des mécanismes très innovants.
Grâce à cet accord historique,
l’Union européenne s’impose progressivement comme le leader mondial de
la lutte contre le changement climatique à un an seulement de la
Conférence de Copenhague où tous les pays du monde se retrouveront pour
élaborer un cadre juridique succédant au Protocole de Kyoto.
Enfin, avec l’Union pour la
Méditerranée (UPM), mise en place sous l’impulsion du Président de la
République, la France souhaite faire du développement durable le cœur
d’un nouveau projet de coopération entre l’Europe et le bassin
méditerranéen. Ainsi, le 22 décembre 2008 en Jordanie, les Ministres de
l’Environ-nement de l’UPM ont adopté à l’unanimité une stratégie
commune pour la gestion de l’eau en Méditerranée visant à préserver la
qualité des ressources actuelles tout en répondant aux besoins à venir
des populations. D’autres projets sont actuellement en cours de
réalisation ou d’élaboration dans le domaine des énergies
renouvelables, et notamment de l’énergie solaire, ou dans les
transports.
En faisant du développement
durable l’un des axes majeurs de sa politique étrangère, la France
renoue avec sa tradition humaniste et universaliste. Il s’agit ainsi
pour notre pays d’être à la hauteur du plus grand combat de notre temps
: le combat pour les Droits de l’Homme du 21ème siècle.