Pour une plus large implication de la Corée du Sud dans la communauté internationale
Confronté à une situation internationale tendue, le nouveau Président Roh Moo-hyun dispose d’importants atouts que lui confèrent une économie saine et la position géostratégique de la Corée du Sud. S.E.M. Jang Jai-ryong, Ambassadeur de la Corée du Sud en France, nous livre ses aspirations pour la progression du processus de paix et le développement de la coopération internationale.
La Lettre diplomatique : Porté au pouvoir par les élections de décembre 2002, le Président Roh Moo-hyun doit compter sur la défaite de son parti, le MDP, aux élections partielles d’août 2002 et sur une situation internationale tendue. Pouvez-vous, Monsieur l’Ambassadeur, préciser quelles sont les grandes lignes du programme d’action du Président Roh Moo-hyun et les moyens dont il dispose pour le mener à bien dans le contexte actuel ?
S.E.M.J.J.R : Le Président Roh Moo-hyun souligne plusieurs objectifs majeurs dans sa politique gouvernementale : l’établissement d’une paix durable dans la péninsule coréenne, faire de la Corée un pays moteur de l’économie du Nord-Est asiatique, la consolidation de l’ordre de l’économie de marché qui se veut à la fois libre et équitable, l’amélioration des prestations sociales ainsi que de la qualité de vie de nos concitoyens, la promotion de l’unité et de la cohésion au sein du peuple coréen et de l’égalité des sexes.
En outre, compte tenu des circonstances actuelles très tendues sur le plan politique autour de la péninsule, le gouvernement coréen va accorder une importance particulière au renforcement d’une coopération étroite entre les principaux pays de la région ainsi qu’avec l’ensemble de la communauté internationale pour résoudre le problème nucléaire nord-coréen.
L’une des priorités du gouvernement reste également de favoriser le dialogue et la coopération intercoréens en vue de l’établissement d’une confiance réciproque entre les deux Corée.
L.L.D : La Corée du Sud est le pays d’Asie à avoir le mieux résisté au ralentissement économique de 2001. Considérez-vous que l’actuel regain d’optimisme manifesté par la révision à la hausse des prévisions de croissance en avril 2002 par les autorités sud-coréennes, puisse être remis en cause par la persistance de la dégradation de la demande mondiale et le problème de l’endettement des grands groupes sud-coréens ? Tenant compte de la reprise de l’inflation qui aurait atteint 3,7% en 2002, soit le plus haut score depuis août 2001, comment le gouvernement coréen compte-il réagir face à la flambée des prix du pétrole ?
S.E.M.J.J.R : La Corée a montré en 2002 que son économie était saine, ce dont témoignent une croissance annuelle de plus de 6% et une inflation inférieure à 3%, en dépit d’une conjoncture extérieure particulièrement instable. En effet, l’instabilité économique et géopolitique du monde, représentée notamment par la perspective d’une guerre contre l’Irak ainsi que par le ralentissement économique mondial, pèserait sur la Corée dont l’économie est hautement dépendante du secteur étranger. Dans cette optique, le taux de croissance coréen s’élèverait à 5% en 2003, soit un chiffre un peu inférieur à celui de l’année précédente. Néanmoins, il me semble qu’une croissance de 5% ne représente pas une faible croissance, particulièrement en comparaison avec certains autres pays.
Je crois que l’endettement des grandes entreprises coréennes ne pèsera que faiblement sur la perspective de croissance de la Corée du fait que ces grands groupes ne cessent de faire de très solides efforts de restructuration depuis la crise financière de 1997-1998, spécialement dans l’assainissement de leur structure financière.
Il est vrai que les cours du pétrole sont à la hausse en raison de la perspective d’une guerre contre l’Irak. Le Gouvernement coréen prendra toutes les mesures nécessaires afin de faire face à une telle situation. A titre d’exemple, j’évoquerais les mesures d’économie d’énergie ainsi que la diversification des fournisseurs pétroliers.
L.L.D : Le sommet historique qui s’est tenu à Pyongyang en juin 2000 a couronné la “sunshine policy“ initiée par le Président Kim Dae-jung, en permettant la reprise du dialogue inter-coréen. Sur quels principes la réconciliation entre les deux Corée repose-t-elle à vos yeux ? Alors que la Corée du Nord a repris son programme d’armement nucléaire, comment envisagez-vous l’évolution de cette crise et quel rôle pensez-vous que la Corée du Sud puisse jouer dans le dénouement de celle-ci ? Considérez-vous cette crise avec la même gravité que les Américains et les Européens ? Comment percevez-vous l’initiative du Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi qui s’est rendu à Pyongyang le 17 septembre 2002 ?
S.E.M.J.J.R : La politique de notre gouvernement à l’égard de la Corée du Nord a toujours été menée essentiellement par rapport aux trois principes suivants : ne tolérer aucune attaque militaire qui menacerait la paix dans la péninsule, mener de manière active la réconciliation et la coopération entre les deux Corée, ne pas procéder à une réunification par l’absorption unilatérale de l’une par l’autre.
Le nouveau Président, Monsieur Roh, a déclaré dans son discours d’investiture, le 25 février dernier, vouloir poursuivre la politique d’ouverture à l’égard de la Corée du Nord, ce qui contribuera de manière essentielle à la paix et à la prospérité dans la péninsule coréenne. Pour ce faire, il a définit quatre grandes lignes : la résolution des problèmes par le dialogue, l’établissement de la confiance ainsi qu’une collaboration réciproque avec les nord-coréens, le concours de la communauté internationale tout en gardant une position centrale dans la recherche d’une solution et enfin, la mobilisation du peuple coréen ainsi qu’une coopération transcendant les partis politiques.
Par rapport au problème nucléaire, nous essayons de poursuivre les discussions sur un plan bilatéral et multilatéral à la fois, avec les principaux pays concernés pour résoudre cette situation par la voie diplomatique.
La Corée, disposant d’un cadre de dialogue avec la Corée du Nord, essaie de convaincre cette dernière de respecter les engagements du Traité de non-prolifération nucléaire. Parallèlement elle joue un rôle de médiateur entre les Etats-Unis et la Corée du Nord pour permettre d’entamer les dialogues éventuels.
La visite du Premier Ministre Japonais à Pyongyang revêt une grande importance dans la mesure où elle a donné lieu au premier sommet entre le Japon et la Corée du Nord, sommet qui a permis de lancer les premières négociations en vue de la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. Ce réchauffement dans les relations Japon/Corée du Nord contribue également à relâcher l’atmosphère tendue qui existe en matière de sécurité dans la région de l’Asie du Nord-Est.
L.L.D : Outre son ambition pour la réunification des deux Corée, quels sont les autres objectifs majeurs de la diplomatie sud-coréenne ? A la faveur de l’élection de M. Jong-Wook Lee comme nouveau Directeur de l’Organisation mondiale de la santé le 28 janvier 2003, comment définiriez-vous l’engagement de votre pays au sein des grandes instances internationales ?
S.E.M.J.J.R : La politique diplomatique de notre gouvernement s’oriente sur cinq chapitres.
Tout d’abord, bien entendu, le maintien de la paix dans la péninsule coréenne par la réconciliation et la coopération avec la Corée du Nord reste un sujet prioritaire. Nous envisageons également de participer activement à la vie de la communauté internationale afin de résoudre ensemble les questions, entre autres points, de la diminution des forces armées, de la non-prolifération des armes nucléaires mais encore des crimes internationaux, qui portent atteinte aux valeurs universelles des citoyens du monde, notamment la démocratie et les droits de l’homme.
D’un point de vue économique, nous sommes très présents dans la négociation de la DDA dont la vocation est de mettre en place un système de commerce extérieur assurant le développement économique entre les pays développés et les pays en voie de développement. D’autre part, à travers les instances internationales de l’ASEM, l’APEC, ASEAN+ 3 et l’ARF, nous déployons tous nos efforts pour renforcer la coopération dans différents domaines, non seulement en Asie mais aussi dans les autres régions du monde comme l’Europe.
Dans le cadre de sa politique internationale, le gouvernement contribue à l’amélioration des conditions de vie des pays en voie de développement. Il a renforcé, notamment, l’octroi de son aide à l’égard de ces pays.
L’élection de Monsieur Lee Jong-wook en tant que Directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé est très encourageante. C’est à la fois la reconnaissance des qualités personnelles de Monsieur Lee mais aussi la reconnaissance de l’importance de la participation de notre pays dans les instances internationales. Notre gouvernement souhaite d’ailleurs développer sa participation dans ces instances, une participation qui serait à la hauteur de la place occupée par la Corée dans la communauté internationale.
L.L.D : Le nouveau Président sud-coréen Roh Moo-hyun a exprimé son souhait de réviser le statut des forces américaines présentes sur le sol sud-coréen sans remettre en cause la nature de l’alliance américano-coréenne. Pouvez-vous nous donner de plus amples détails sur cette nouvelle orientation ? Quel est votre sentiment à l’égard des récentes manifestations anti-américaines en Corée du Sud ?
S.E.M.J.J.R : La question concernant le statut de l’armée américaine présente sur le territoire coréen, en discussion actuellement, vise en fait à préserver un environnement favorable à cette présence armée en améliorant les termes de l’accord conclu entre la Corée et les Etats-Unis, le SOFA, et ainsi permettre de renforcer la solide coalition existant entre nos deux pays. C’est donc bien dans la perspective de consolider davantage notre alliance avec les Etats-Unis que cette discussion prendra place, par une consultation très étroite.
Certains pensent que les récentes manifestations ainsi que la demande de révision du SOFA traduisent un sentiment hostile du peuple coréen à l’égard des Etats-Unis, réaction surtout liée en fait à la mort tragique et accidentelle de deux collégiennes. Mais ce point de vue doit être nettement relativisé. En effet, ces manifestations ainsi que la demande de révision du SOFA reflètent davantage la volonté de l’opinion publique coréenne de voir évoluer, pour mieux se renforcer, les relations entre nos deux pays. Elles ne sauraient correspondre, en aucun cas, à un désir de cessation de la coalition avec les Etats-Unis.
L.L.D : L’organisation de la coupe du Monde 2002 par la Corée du Sud et le Japon a fait la preuve de la bonne entente entre les deux pays. Quelle est votre vision du développement d’un cadre de compréhension mutuel entre ces derniers ? Le flux du commerce extérieur régional de la Corée du Sud s’est significativement déplacé depuis quelques années, vers le monde chinois. Cette tendance est-elle appelée à s’accentuer à l’avenir avec l’ouverture croissante de l’économie chinoise ?
S.E.M.J.J.R : La Corée et le Japon développent une relation d’amitié et de coopération réciproques dans différents domaines notamment la politique, l’économie et la culture, tout en se basant sur la “Déclaration Commune du nouveau Partenariat du XXIème siècle entre la Corée et le Japon“ ainsi que sur ses “modalités d’action“ présentées en marge du sommet de 1998. Nos deux pays déploient des efforts considérables afin de développer une relation constructive pour l’avenir, sans oublier pour autant notre histoire commune. Ces efforts ont servi d’engrais fructueux permettant, notamment, la co-organisation de la Coupe du Monde 2002 ainsi que de l’événement intitulé “l’Amitié des Echanges des deux Peuples”.
Les échanges et les investissements réciproques entre la Corée et la Chine ne cessant de croître, la Chine devient tant notre premier client que le premier destinataire des investissements directs étrangers de la Corée. Il me semble que le développement continu des relations économiques entre la Corée et la Chine contribuerait aussi, et ce de manière considérable, à l’ouverture du marché chinois qui, cependant, ne pourra s’effectuer que progressivement.
L.L.D : Le Ministre des Affaires étrangères et du Commerce sud-coréen, M. Choi Sung-hong a souligné lors de la dernière réunion ministérielle de l’ASEAN en août 2002, l’importance des accords de libre-échange dans le contexte économique mondial actuel. Comment le projet de libre échange avec le Japon évolue-t-il ? Pensez-vous qu’un modèle de régionalisme Est-asiatique soit envisageable et dans quelle mesure ? La conclusion d’un accord de libre-échange avec le Chili qui doit entrer en vigueur au second semestre 2003, marque-t-il la volonté coréenne de s’impliquer plus largement en Amérique latine ?
S.E.M.J.J.R : Le Japon est notre second partenaire commercial et, par ailleurs, un pays très proche géographiquement. Notre Gouvernement étudie depuis 1998 l’éventualité d’un accord de libre-échange entre la Corée et le Japon qui permettrait de promouvoir davantage les intérêts communs dans les domaines économiques et commerciaux. Toutes les discussions concrètes concernant ce sujet ont lieu actuellement dans le cadre du Groupe d’Etude Mixte de l’accord de Libre Echange Corée – Japon (Korea – Japan FTA Joint Study Group), lancé à l’issue d’un accord présidentiel lors du sommet entre la Corée et le Japon qui a eu lieu en mars 2002.
Certes, beaucoup de temps sera encore nécessaire pour parvenir à un accord définitif et exhaustif, car cette initiative a pour but, de façon ambitieuse, de mettre au point un accord de libre échange tant global, en termes de champs d’application, que substantiel, sur le plan de la mise en œuvre. En effet, nous aborderons, outre l’agriculture, la plupart des secteurs industriels et tous les enjeux commerciaux y compris les barrières tarifaires et non tarifaires, ainsi que les diverses réglementations commerciales.
Dès le début des années 1990, à mesure que s’accroissent, de façon considérable, les échanges et les investissements mutuels entre les pays de l’Asie du Sud-Est, est mise en avant la nécessité d’une coopération entre les pays de la région. En particulier, la discussion sur la coopération régionale est très vive depuis les crises financières des années 1997-1998. Compte tenu des écarts sensibles en ce qui concerne le poids économique et le niveau de développement industriel entre les pays de la région, et du fait qu’il n’est pas aisé de construire une communauté régionale telle que l’Union européenne, dans un futur proche, il sera donc plus efficace de développer, de façon progressive, le modèle communautaire à partir des domaines permettant d’ores et déjà une coopération active.
Pour la Corée, qui n’avait alors pas encore signé d’accord de libre-échange et dont le consensus national sur l’accord de libre-échange était encore faible, il s’agissait de chercher, pour son premier partenaire de libre-échange, un pays d’importance moyenne, ayant une structure industrielle complémentaire. Par ailleurs, l’avantage d’un tel accord de libre-échange devait paraître évident. C’est ainsi que l’heureux élu a été le Chili, bien que l’initiative coréenne en matière de libre-échange n’ait pas, dans un premier temps, ciblé l’Amérique Latine.
L.L.D : La Corée du Sud a achevé de rembourser le 23 août 2001 le prêt que lui avait accordé le FMI en 1997. Quelle est rétrospectivement votre opinion concernant la gestion par le FMI de la crise financière qui a affaibli les économies asiatiques en 1997-1998 et qui souleva de nombreuses critiques tant de la part des spécialistes que de la société civile ?
S.E.M.J.J.R : Les opinions concernant la capacité du FMI à gérer les crises sont très contrastées. Cependant, il est pour autant impossible de nier que le FMI a beaucoup aidé la Corée à surmonter sa crise financière.
L.L.D : Le quatrième sommet de l’ASEM (Asia-Europe Meeting) qui s’est déroulé à Copenhague du 22 au 24 septembre 2002 s’est focalisé sur les questions de terrorisme et a marqué la volonté d’accroître les liens économiques Europe-Asie. Comment définiriez-vous la politique de lutte menée contre le terrorisme en Asie ? Pouvez-vous dresser un bilan des efforts accomplis pour le resserrement des liens entre l’Europe et l’Asie ? Comment percevez-vous la participation de l’Union européenne comme membre à part entière du KEDO (Korean Peninsula Energy Development Organisation) ?
S.E.M.J.J.R : Lors du quatrième sommet de l’ASEM, qui a eu lieu en septembre 2002 à Copenhague, a été adoptée à l’unanimité la “Déclaration de Coopération Anti-terrorisme International“ dans le but de manifester clairement l’intention de renforcer la coopération anti-terroriste au sein de l’ASEM, et de montrer une ferme volonté de s’associer entre pays membres dans la lutte contre le terrorisme international.
Monsieur Kim Dae-jung, le Président coréen de l’époque, avait souligné lors de ce sommet qu’à l’origine des conflits religieux, culturels et raciaux, se trouve le problème de la pauvreté. Il avait donc proposé des projets concrets pour combattre la pauvreté et résoudre ainsi en profondeur le problème du terrorisme.
La coopération entre l’Asie et l’Europe s’est renforcée tout au long de ces dernières années depuis la fin de la Guerre froide, notamment grâce au travail de mouvements actifs du régionalisme.
Les deux continents ont pris conscience de la nécessité croissante des échanges et de la coopération, restés jusqu’alors relativement faibles. Ils ont, dès lors, décidé d’accélérer les relations dans divers domaines. Ainsi, notamment en marge de l’ASEM, l’Asie et l’Europe développent une véritable coopération mutuelle en matière politique, économique, culturelle, voire académique.
Plus précisément, à l’heure actuelle la Corée participe à différents programmes de coopération tels que le projet de construction du réseau eurasien de télécommunication ultra-rapide ainsi que le projet de bourse “ASEM-DUO”.
La participation de l’UE au programme du KEDO prouve bien que la question du nucléaire en Corée du Nord est un sujet à aborder à la fois d’un point de vue régional et également de manière globale, nécessitant de recueillir l’intérêt et le concours de l’ensemble de la communauté internationale. L’UE est présente non seulement au programme du KEDO mais aussi dans la plupart des projets concernant la Corée du Nord auxquelles elle participe indirectement par l’établissement d’une relation diplomatique, la reprise du dialogue politique avec la Corée du Nord aussi bien que par l’apport d’une aide humanitaire. Elle joue de ce fait un rôle constructif dans l’instauration de la paix dans la péninsule coréenne.
L.L.D : La visite officielle de M. Ivanov, du 26 au 28 juillet 2002 qui a assisté à la réouverture de l’Ambassade russe en Corée du Sud, constitue le premier déplacement d’un Ministre des Affaires étrangères russe dans votre pays depuis la mise en place de l’administration Poutine. Quelles sont, selon vous, les nouvelles perspectives de développement des relations entre la Russie et la Corée du Sud ?
S.E.M.J.J.R : La coopération coréano-russe joue, sur le plan économique, un rôle particulièrement important pour la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne. Il est prévu qu’un projet de construction d’usines de fabrication voit le jour à Nahotka. D’autre part, “l’Accord de Coopération du Réseau Ferroviaire” conclu en décembre 2001 entre les deux pays, a permis d’envisager l’inauguration dans un avenir proche de “l’ère de la route de la soie en fer”, reliant la péninsule coréenne à la Sibérie par un réseau ferré.
Les relations de coopération entre la Corée et la Russie viendront à se renforcer au fil des années à venir, contribuant à la dissolution dans la péninsule coréenne des structures mises en place par la Guerre froide, et permettant ainsi l’établissement de la paix et de la prospérité dans l’ensemble de la région de l’Asie du Nord-Est.
L.L.D : Cinquième partenaire commercial de l’Union européenne, hors Europe, la Corée du Sud est devenue pour elle un acteur primordial sur la scène internationale. En quels termes concrets l’accord-cadre pour le commerce et la coopération, entré en vigueur le premier avril 2001, se manifeste-t-il ?
Concernant essentiellement le domaine économique, quelles sont les possibilités d’élargissement des relations entre la Corée du Sud et l’Union européenne à d’autres domaines ?
S.E.M.J.J.R : L’accord cadre Corée – Union européenne, signé en 1996 et entré en vigueur en 2001, représente la structure de base à partir de laquelle les relations entre la Corée et l’Union européenne peuvent être étendues à divers domaines tels que l’économie, le commerce, l’industrie, la science, la technologie et la culture, etc.
Pour ma part, il faudrait accorder davantage d’importance aux échanges humains et académiques entre journalistes, professeurs, hommes d’affaires ainsi qu’entre étudiants, ce qui permettrait de bâtir une confiance réciproque et d’améliorer les connaissances mutuelles.
L.L.D : Malgré l’impact du ralentissement de l’économie mondiale en 2001 sur les relations économiques entre la France et la Corée du Sud, le Ministre des Affaires étrangères français, M. Villepin, en visite à Séoul le 11 janvier 2003, n’en a pas moins souligné leur “essor remarquable pendant ces deux dernières années“. Le commencement des travaux du comité conjoint franco-coréen de coopération scientifique et technologique le 16 septembre 2002 augure-t-il d’un élargissement des domaines de la coopération bilatérale ? Comment avez-vous perçu l’organisation des saisons culturelles croisées qui ont eu lieu en 2002 ?
S.E.M.J.J.R : Lors de la dernière commission mixte, il a été décidé d’identifier des domaines d’intérêts communs comme les biotechnologies, les nouvelles matières, les technologies de l’information et de la communication ou les sciences de base et de coopérer de manière concrète dans ces différents secteurs. Nous espérons de bons résultats.
L’année 2002 a été une année particulièrement fructueuse en matière d’échanges et de coopération culturels entre la Corée et la France. Le “Printemps français“ qui s’est déroulé à Séoul au cours de la première moitié de l’année 2002, présentant la culture française dans son ensemble, ainsi que le “Festival d’Automne“qui a mis la Corée à l’honneur, ont attiré une attention exceptionnelle. Le Festival d’automne à Paris, grand sanctuaire artistique français, avait présenté dans la capitale ainsi qu’en province une cinquantaine de spectacles du plus haut niveau, représentatifs de la culture coréenne traditionnelle et contemporaine.
Par ailleurs, la Coupe du Monde 2002 a été une occasion précieuse de susciter l’intérêt et la curiosité du public français à l’égard de la culture coréenne. C’est sur cette lignée que se sont poursuivies les représentations artistiques du Festival d’Automne, ouvrant la voie à un essor remarquable dans les relations culturelles Corée-France.
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