Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Mongolie
 
  S.E.M. / H.E. Tsend BATBUYAN

Mongolie : Le défi du désenclavement

Une décennie après l’effondrement de l’Empire soviétique, la Mongolie, ancienne république socialiste, est devenue une démocratie stable. Alors qu’elle a accueilli la 5ème Conférence des démocraties nouvelles ou restaurées du 10 au 12 septembre 2003, S.E.M. Tsend Batbuyan, Ambassadeur de Mongolie en France nous explique ici les difficultés auxquelles son pays se trouve confronté  et évoque les ressources du développement mongol dans un cadre de coopération régional et multilatéral.


La Lettre Diplomatique : Monsieur l’Ambassadeur, après avoir longtemps vécu sous un régime théocratique puis sous un régime communiste aligné sur l’URSS, la Mongolie s’est résolument engagée depuis 1992 dans un système démocratique. Comment votre pays a-t-il franchi cette nouvelle étape de son histoire ? Quels sont les grands enjeux des prochaines élections législatives prévues en 2004 ?

S.E.M. Tsend Batbuyan : Il est vrai que mon pays s'est résolument engagé à partir du début des années 90 dans un système démocratique. Si vous jetez un regard rétrospectif sur la longue histoire du peuple mongol, c'est une étape très particulière. En un laps de temps, la Mongolie s'est transformée en une démocratie partageant les valeurs universelles de la communauté internationale. Elle s'est ouverte entièrement au monde extérieur en restaurant en même temps ses traditions culturelles et historiques. Les droits et libertés fondamentaux de nos citoyens sont protégés par la nouvelle Constitution de 1992. Durant cette période se sont déroulées des élections présidentielles et législatives exprimant la libre volonté de nos citoyens et le choix du peuple mongol. Cette étape de transition était marquée, si l’on peut dire, par la libéralisation des énergies et des initiatives de chacun sur tous les plans, tant politique, économique que sur celui de la création. En bref, le pays, autrefois politiquement totalitaire, économiquement centralisé et planifié, a réussi à obtenir des changements radicaux dans toutes les sphères de la vie. Bien sûr, les réformes étaient difficiles et il reste beaucoup à faire, surtout dans les domaines économique et social.
Mais le peuple mongol a fait déjà ses choix, ceux de la démocratie, de la liberté et d'être maître de son destin. Il renouvellera ses souhaits lors des élections législatives qui se tiendront l'année prochaine en Mongolie.

L.L.D. : Confrontée à une grave situation économique, la Mongolie subit aujourd’hui les contrecoups de sa transition économique. Comment analysez-vous l’impact de la mise en place d’une économie de marché dans votre pays ? Quelles sont les avancées enregistrées en matière de réformes structurelles, concernant notamment la fiscalité, la libéralisation des prix, la restructuration bancaire et le processus de privatisation ? Quelles priorités le gouvernement mongol s’est-il fixé pour faire face aux graves problèmes sociaux auxquels est actuellement confronté votre pays ?        

S.E.M.T.B. : Nous avons parcouru une décennie de transition très difficile. Bâtir une économie de marché à partir de zéro était une tâche bien compliquée pour un pays comme la Mongolie, ayant subi l’expérience socialiste pendant des décennies. De plus, l’économie mongole était isolée et essentiellement rattachée à l'Union soviétique qui, à son tour, s'est effondrée, l’amputant de l'aide soviétique qui constituait le tiers de son PNB. Plus globalement, la déconnexion brusque de l'économie mongole du marché des pays du CAEM, l'a paralysée au début des années 90. L'arrêt des entreprises, la pénurie d'énergie, de matières premières et l'absence d'investissements ont mis le pays au pied du mur. Le PIB et le commerce extérieur ont brutalement chuté, tandis que l'inflation a atteint 325% en 1993. La population s’est trouvé appauvrie et déstabilisée par les effets de la transition. Plus d’un tiers de la population vivait alors sous le seuil de pauvreté. Le chômage est devenu une nouvelle réalité. Enfin, la situation géographique enclavée de notre pays était, et reste toujours, un facteur négatif pour le développement du pays.
Dans ces circonstances difficiles, les autorités mongoles successives élues démocratiquement, ont poursuivi simultanément les réformes politique et économique. Les pays donateurs et les organisations internationales économiques et financières sont venus en aide à la Mongolie pour qu’elle surmonte les difficultés de la transition et du passage à l'économie de marché. Des mesures de type libéral visant à l'édifier ont été mises en œuvre : libéralisation des prix, adoption d'un taux de change flottant, privatisation du cheptel, soit 27 millions de têtes de bétail, et des petites et moyennes entreprises. Le Parlement a adopté, en 2001, le programme de privatisation des grandes entreprises d'Etat pour les années 2001-2004 et la loi sur la privatisation de la terre en 2002. La réforme du système bancaire et financier, ainsi que celle de la fiscalité progressent, alors que de nouveaux codes législatifs ont été adoptés dans ces domaines. De grandes banques comme la Banque du commerce et du développement et la Khaan Bank viennent d'être privatisées et une dizaine de banques privées ont vu le jour. La restructuration et la privatisation du secteur social sont entamées depuis 2002. De 1996 à 2003, la part du secteur privé dans le PIB est passée de 45% à presque 80%. A l'heure actuelle, l'économie mongole a tous les traits de celle d’une économie de marché bien qu'elle ne s'est pas encore vue accorder ce statut. En 2002, la croissance du PIB était de 3,9%, bien que nous ayons perdu 10 millions de têtes de bétail à cause de calamités naturelles (hivers très sévères et sécheresse durant les années 2000-2002). L'année dernière l'inflation a été ramenée à 1,6%, le plus bas niveau depuis 1990. Le déficit du budget a été réduit de 11,6% du PIB en 1998 à 5% du PIB en 2001. La Mongolie a en outre accompli une véritable révolution dans le domaine de l’information et de la communication durant la décennie écoulée. Pourtant, malgré tous ces changements positifs, l'amélioration macroéconomique reste fragile. C'est pourquoi les objectifs prioritaires du gouvernement à moyen terme consistent toujours à renforcer davantage la stabilisation macroéconomique, à attirer les investissements directs étrangers, à promouvoir l'investissement privé et l'exportation, à favoriser la compétitivité des entreprises, à développer davantage l'infrastructure économique et sociale, à assurer une croissance stable de l'économie et à diminuer la pauvreté.
Afin d'intensifier le développement du pays et de créer des conditions égales pour que tous les citoyens participent aux relations économiques de marché, le gouvernement a présenté des mesures à caractère politique, telles que le concept du développement régional du pays et le grand projet de "Route du millénaire" qui prévoient l'établissement de cinq grandes régions économiques reliées par des axes routiers Est-Ouest et Nord-Sud, déjà en cours de construction. On a commencé à réaliser d'importants projets pour mettre en place un système énergétique unifié dans le pays. La privatisation de la terre est en cours.  Sur le plan social, le gouvernement, avec l'assistance des organisations internationales économiques et financières, met en œuvre un programme d'amélioration du niveau de vie familiale. Il a l'intention d'introduire le système du leasing de biens d'équipement pour les éleveurs, les agriculteurs et les petits entrepreneurs, en vue de soutenir le secteur privé, de diminuer le chômage et d'augmenter leur revenu. De même, des prêts à long terme seront accordés aux particuliers pour améliorer et construire leur logement. Le gouvernement encourage le mouvement coopératif parmi les éleveurs et agriculteurs. En tenant compte de nouvelles circonstances intérieures et extérieures, le gouvernement mongol élabore le nouveau programme du développement national allant jusqu'à 2021 selon le Décret du Président de Mongolie.

L.L.D. : Le gouvernement de M. Nambaryn Enkhbayar s’est engagé dans une politique d’ouverture clairement axée sur la promotion des investissements étrangers. Quelles sont les mesures mises en œuvre pour favoriser l’entrée de capitaux étrangers dans votre pays ? Doté d’importantes ressources naturelles, comment votre pays envisage-t-il de les valoriser ? A long terme, quelle alternative existe-t-il à la politique d’endettement de la Mongolie qui, si elle est nécessaire, ne montre pas encore son efficacité ?  

S.E.M.T.B. : Le gouvernement mongol accorde une importance particulière à la promotion des investissements étrangers car elle constitue un facteur décisif pour la croissance rapide de l'économie, pour l'introduction de nouvelles technologies et le développement des industries orientées vers l'exportation. En s'engageant dans une politique d'ouverture au début des années 90, la Mongolie a encouragé la promotion des investissements étrangers en adoptant en 1991 la loi sur l'investissement étranger, révisée en 1993, 1996 et 2002 en vue d'améliorer l'environnement de leur accueil. Dans ce même but, le gouvernement mongol est en train de conclure un “accord de stabilité“ avec les investisseurs étrangers. Ces derniers jouissent ainsi d'importantes franchises d'impôts ou de taxes. Nous avons adopté des lois concernant l'établissement de zones économiques libres et de parcs industriels. La première zone de libre-échange d'Altanboulag est ainsi en train d'être créée au nord du pays. Il y en aura d'autres. L'année 2002 avait d’ailleurs été qualifiée "d'année des investissements" par le gouvernement mongol. En septembre 2002, il a réuni sur ce thème environ 500 investisseurs de 44 pays et 17 organisations internationales.
La Mongolie a signé des accords bilatéraux sur la promotion et la protection des investissements avec de plus d’une trentaine de pays et ceux sur l'exemption de la double taxation avec une trentaine de pays. Elle est devenue membre de l'Organisation Mondiale du Commerce en 1997, a rejoint la Convention de Washington sur la résolution des conflits d'investissement et la Convention de Séoul sur l'assurance des investissements respectivement en 1996 et 1999. La Mongolie s’est aussi associée à la Convention de New York de 1958 sur la reconnaissance et l'application des décisions arbitraires étrangères de récompense. Il faut aussi noter que la Mongolie est membre à part entière de l'Agence de garantie d'investissement multilatéral du Groupe de la Banque Mondiale.
Grâce à cette politique d'ouverture et à l'amélioration de l'environnement juridique, on peut constater l’accroissement des investissements étrangers. En une décennie, plus de 2330 entreprises de service et de commerce ont été créées avec l'investissement de 70 pays pour plus de 800 millions dollars. Plus de 70% de ce montant a été investi dans des entreprises mixtes, des compagnies en joint venture et le reste dans celles à 100% de propriété étrangère. Pour prendre des exemples concrets par secteurs, 27% des investissements directs étrangers ont été effectués dans l'exploitation minière et du pétrole, 11% dans l'industrie du textile, 6% dans l'agriculture, 6% dans la construction, 6% dans le commerce et restauration, 4% dans le domaine bancaire et financier, et 30% dans d'autres secteurs y compris le tourisme. Les entreprises résultant des investissements étrangers produisent 70% des exportations totales du pays.
Pour valoriser les importantes réserves naturelles pratiquement vierges et accélérer le développement du pays, le gouvernement mongol encouragera les investisseurs étrangers, en leur accordant une série de franchises de taxe et d'impôt, dans les secteurs prioritaires suivants : l’extraction minière et pétrolifère, l’agriculture et l’agro-industrie, les infrastructures, le tourisme et les technologies de l'information et de communication. C'est là que nous voyons l'alternative à la politique d'endettement du pays qui est justifiable dans les conditions actuelles de transition.
 
L.L.D : Enclavée entre la Russie et la Chine, la Mongolie a commencé depuis 2000 des négociations avec ces deux pays pour conclure un accord lui garantissant un accès à la mer. Comment ce dossier évolue-t-il ? Une grande surface du territoire mongol étant couverte par le désert de Gobi, quelle action a-t-elle engagée pour enrayer la désertification ? Plus largement, quelles sont les orientations de votre pays en matière de développement durable ?

S.E.M.T.B. : J'ai mentionné plus haut que la situation géographique enclavée de la Mongolie représente un point sensible pour son développement économique. Le périmètre de notre frontière avec la Russie et la Chine est de plus de 8000 km. La Mongolie dépense 7% du PIB en transports de transit. Naturellement, pour alléger ce fardeau et pour diversifier la coopération économique extérieure, nous cherchons à trouver une solution favorisant l'accès à la mer avec nos pays voisins. Les négociations avec eux sur ce sujet progressent, plus de 75% du futur accord tripartite étant convenu. La Mongolie, qui fait partie de la Convention sur la mer, mène une action coordonnée avec d'autres pays enclavés en voie de développement au sein de l'ONU. La première conférence ministérielle internationale relative aux pays en développement, sans littoral et de transit, a été organisée les 28 et 29 août dernier à Almaty, au Kazakhstan, en conformité avec la décision prise par l’ONU en 2001. Elle a adopté un programme d’action et la déclaration d’Almaty. Ainsi, ce groupe des pays en développement, enclavés et de transit, ont désormais une plate-forme concrète d’action. En fait, la communauté internationale a déjà reconnu leurs difficultés spécifiques et leurs besoins particuliers. Les participants ont d’ailleurs souligné la nécessité urgente d’attirer l’attention de l’OMC aux demandes et aux enjeux auxquels sont confrontés les pays enclavés.
En ce qui concerne la désertification, elle est inquiétante. Le changement du climat de la planète, le réchauffement global, ont des répercussions visibles en Mongolie. Les régions arides de Gobi, qui occupent environ 42,5% du territoire mongol, voient leurs précipitations baisser constamment et le nombre de jours où soufflent les tempêtes de poussière quadrupler à l'heure actuelle en comparaison avec les années 60.  En soixante ans, la température moyenne a  augmenté de 1,56°C. Selon des scientifiques, la sécheresse couvrant 25% du territoire se répète chaque 2-3 ans, celle qui couvre plus de 50% du territoire chaque 4-5 ans. En quarante ans, la zone désertique s’est élargie de 6,7%. La dégradation de la nature, la désertification due à ce réchauffement ont été aggravées par l'action des hommes comme la surexploitation du pâturage liée à la croissance importante du bétail dans les années 90, l'exploitation de nouvelles mines, les incendies de forêt et l'exploitation irréfléchie en général.
La protection de l'environnement constitue une tâche d’actualité pour les autorités mongoles. Le Parlement mongol a ainsi adopté une vingtaine de lois sur la protection de l'environnement. La Mongolie a adhérée à des conventions internationales environnementales, y compris la convention relative à la lutte contre la désertification et celle de l'ONU sur la sécheresse et la désertification. Elle se prononce pour conjuguer les efforts avec ses voisins, notamment avec la Chine, et développer la coopération régionale dans ce domaine. Il va de soi que la protection de l'environnement est une composante primordiale du développement durable du pays. Le gouvernement mongol a adopté en 1998 "Le programme du développement durable de Mongolie du XXIème siècle" qui définit la croissance économique, l'égalité sociale, le développement durable et l'exploitation rationnelle des richesses naturelles comme l'essentiel de la stratégie du développement. Le gouvernement mongol et le Conseil national du développement durable mettent en œuvre les objectifs de la protection de l'environnement, de l'établissement d’une structure efficace de l'économie et de nouvelles technologies, ainsi que de l'encouragement de la compétitivité intellectuelle. Bien sûr, les domaines tels que l'amélioration de la santé, la qualité de l'éducation, l'approvisionnement en eau et en énergie, le développement intensif de l'agriculture, des infrastructures et la réduction de la pauvreté, demandent tous une approche très concrète dans les conditions spécifiques de notre pays qui possède un vaste territoire pour une population peu nombreuse. La Mongolie soutient les initiatives de la France, avancées lors le Sommet mondial du développement durable de Johannesburg. Les présidents de nos deux pays ont échangé juste après ce sommet des Lettres exprimant leur volonté de coopérer dans le domaine du développement durable. Il faut dire ouvertement que dans la situation actuelle, nous avons besoin du soutien extérieur et de l'aide au développement. Depuis 1991, la Mongolie a reçu 2,1 milliards de dollars d’aide, en dons (43%) et en prêts à conditions de faveur (57%), soit 66% des sommes promises de la part du groupe des pays donateurs et des organisations internationales dont fait partie la France.

L.L.D. : Lors d’une récente visite officielle du Président chinois Hu Jintao, la Mongolie et la Chine ont réaffirmé vouloir développer “un partenariat de bon voisinage et de confiance mutuelle“. Quels sont les axes prioritaires du développement de cette coopération ? La crainte d’une pression économique chinoise sur votre pays a-t-elle disparue ?

S.M.E.T.B. : Le développement des relations d'amitié et de coopération multiforme avec la Chine est l'une des priorités de la politique extérieure de la Mongolie. La visite officielle de M. Hu Jintao, Président de la République Populaire de Chine en Mongolie au mois de juin dernier, a démontré l'aspiration commune au développement stable des relations bilatérales. Les deux parties ont réaffirmé, comme vous le dites, la volonté de développer "le partenariat de bon voisinage et de confiance mutuelle" dans l'esprit du Traité sur les relations d'amitié et la coopération de 1994. Nos dirigeants se sont mis d'accord pour encourager le commerce et l'investissement et pour approfondir la coopération dans les domaines de l'extraction minière, la production finale, l'exploitation des richesses naturelles, le développement des infrastructures, reflétant ainsi les orientations importantes prises dans la perspective de la coopération mongolo-chinoise. La Mongolie ainsi que la Chine est membre de l'OMC, ce qui favorise notre coopération. De nos jours, la Chine est devenue notre premier investisseur devant le Japon, la République de Corée, les Etats Unis et la Fédération de Russie. La politique d'ouverture et de diversification des relations économiques extérieures n'aboutira, j'en suis sûr, qu’à travers d’excellentes relations avec nos voisins.      

L.L.D. : Au vu du désengagement progressif de la Russie en Mongolie depuis l’effondrement du régime soviétique, comment envisagez-vous le développement des relations russo-mongoles ? Alors qu’en mars 2002, les deux pays ont ratifié un accord sur leurs frontières communes, dans quelle mesure peuvent-ils trouver une solution satisfaisante au problème de la dette mongole envers la Russie ?

S.E.M.T.B. : Bien que les relations économique et commerciale entre la Mongolie et la Russie aient connu un ralentissement considérable, on peut même parler d’une chute, surtout au début de la période de transition de nos pays, notre voisin du nord reste toujours un partenaire important dans l'ensemble de nos relations extérieures. Dans le nouveau contexte, marqué par le choix de la Mongolie et de la Russie de prendre le chemin de la démocratie et de l'économie de marché, les deux pays ont dû rénover leurs relations, les adapter aux réalités modernes en se libérant de certaines dérives du passé. Je dois citer ici le Traité sur les relations d'amitié et la coopération de 1993 entre les deux pays, qui a défini de nouveaux principes et de nouvelles orientations aux relations bilatérales. La visite officielle du Président Vladimir Poutine en 2000, la première d'un dirigent russe en Mongolie depuis la visite de M. Brejnev en 1974, celle de M. Mikhail Kassianov, Président du gouvernement russe en 2002 et la récente visite officielle en Russie, du Premier ministre mongol, M. Nambaryn Enkhbayar, ont bien souligné ce renouveau des relations mongolo-russes.
Les relations de partenariat traditionnel entre les deux pays sont une base solide pour les enrichir et les développer davantage. Les grandes entreprises mixtes comme "Erdenet", usine d'enrichissement de cuivre et molybdène, "Mongolorostsvetmet", "Chemin de fer d'Ulaabaatar" et d'autres encore, jouent un rôle important dans l'économie mongole. Nous avons intérêt à attirer des investissements russes dans les secteurs d'exploitation des richesses minières mongoles et dans le secteur des infrastructures.
La Russie est l'un des principaux partenaires commerciaux de la Mongolie, son premier fournisseur et troisième client selon les données de 2001. Nous sommes pour la libéralisation du commerce bilatéral en liaison avec les préparatifs d'adhésion de la Russie à l'OMC. Les autorités mongole et russe accordent, par ailleurs, une importance particulière à la coopération frontalière et régionale dont s'occupe une sous-commission au sein de la Commission mixte intergouvernementale. L'échange entre les régions frontalières constitue 70% du commerce bilatéral. Les relations scientifique, technique, culturelle et dans le domaine de l’éducation seront renforcées. De ce point de vue, les établissements universitaires russes accueillent chaque année 150 étudiants mongols dont le nombre augmentera jusqu'à 200 l'année prochaine.
Enfin, je dois noter qu'il n'y a aucun rapport entre la ratification de l'accord sur les frontières communes et le problème de la dette mongole envers la Russie. Lors des visites susmentionnées du Président Poutine et du Président du Gouvernement de Russie M. Kassianov en Mongolie les deux parties ont convenu de le régler sans asphyxier l'économie mongole en tenant compte des pratiques internationales et des circonstances particulières à la cumulation de cette dette. Depuis, les négociations ont nettement avancé à cet égard. La visite du Premier ministre mongol en juin dernier en Russie a rapproché la solution du problème. En tout cas, j'espère qu'il sera résolu dans un proche avenir.

L.L.D. : La reprise du programme nucléaire nord-coréen a inauguré une période de tension en Asie du Nord-Est. Quelle est votre appréciation de la situation dans la péninsule coréenne ? Revendiquant un statut de zone dénucléarisée, pensez-vous que l’extension d’un tel statut en Asie centrale soit envisageable ?

S.EM.T.B. : La Mongolie faisant partie de l'Asie du Nord-Est, s'inquiète de la tension dans la péninsule coréenne. Elle soutient tous les efforts et toutes les initiatives visant à la transformer pour faire place à la paix, la confiance mutuelle et la coopération internationale. Dans ce sens, elle se félicite du début de négociations à six concernant le problème nucléaire de la Corée du Nord. La Mongolie considère le régime de non-prolifération et la création de zones dénucléarisées comme les composantes nécessaires à la sécurité internationale. En 1992, elle a déclaré son territoire zone exempte d'armes nucléaires. La communauté internationale a soutenu cette initiative. Depuis lors, en 1998, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté la résolution, intitulée "Sécurité internationale et statut d'Etat exempt d'armes nucléaires de la Mongolie". En 2000, cinq puissances nucléaires ont fait une déclaration conjointe garantissant la sécurité de la Mongolie en relation avec ce statut. Sur le plan national, le Parlement mongol a promulgué la loi sur le statut non-nucléaire du pays. Notre pays estime que les zones exemptes d'armes nucléaires recouvrant à l'heure actuelle plus de la moitié de la surface terrestre du globe et plus de 100 Etats, sont appelées à jouer un rôle important pour ce qui est de limiter la dissémination des armes nucléaires. La Mongolie appuie par conséquent la création d'autres zones de ce genre, notamment en Asie centrale, qui a été appuyée par les participants du premier sommet de la Conférence sur la coopération et le renforcement de la confiance en Asie, réunie à Almaty  l'année dernière.

L.L.D. : Candidate à l’adhésion à l’Organisation de Coopération de Shanghai, la Mongolie fait preuve de son ambition croissante à participer au concert des nations. Quelle place votre pays entend-il occuper au sein de cette organisation régionale ? Comment compte-t-elle coordonner sa politique en matière de lutte contre le terrorisme avec ses partenaires régionaux ? A l’image des projets d’oléoducs ou de gazoducs envisagés dans la région, quel genre de coopération économique peut-il être promu à l’échelle régionale ?

S.E.M.T.B. : A l'heure de la mondialisation, il est impensable de réaliser les objectifs pour développement du pays sans une implication active au processus d'intégration régionale ou sub-régionale, et au dialogue politique. C'est pourquoi la ligne politique adoptée par la Mongolie consiste à y participer activement. La Mongolie a exprimé son intention de rejoindre l'APEC et l'ASEM.   Elle a adhéré à l'OMC en 1997 et participe activement à l'APF depuis 1998. Notre pays est membre de la Conférence sur la coopération et le renforcement de la confiance en Asie dont le premier sommet a adopté l'année dernière "l'Acte d'Almaty" et "La Déclaration sur le dialogue entre civilisations et sur l'anéantissement du terrorisme". Ce mécanisme régional, je le crois, pourra contribuer à développer la coopération entre les pays de la région et à unir leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme. En ce qui concerne l'Organisation de Coopération de Changhai, nous suivons attentivement son évolution et son développement. Notre pays est pour le développement de la coopération régionale en Asie du Nord-Est. Nous participons au "Programme de Rivière Tumen" (Tumen River Program). Dans le cadre de celui-ci, nous avons établi un centre de service pour les investisseurs régionaux en vue de faciliter l'intégration mongole à l'économie régionale et d’élargir la coopération avec les pays de la région. Les projets d'oléoducs, de gazoducs et de lignes électriques de haut voltage, promettent une belle perspective pour le développement et la promotion de l'intégration régionale. S'ils passent par la Mongolie, ils constiueront un facteur important d'accélération du développement du pays. Mais cette question dépend avant tout des principaux pays participant à la mise en œuvre de ces projets, et pas de nous.

L.L.D. : La Mongolie a exprimé sa volonté de renforcer l’action du Mouvement des Non-Alignés lors de la treizième Conférence des chefs d’Etats qui s’est tenue le 23 février 2003 en Malaisie. Dix ans après la fin de la guerre froide, en quoi l’action de ce mouvement est-elle, aujourd’hui encore, d’actualité ? Quelles motivations sont-elles à l’origine de la décision du gouvernement mongol d’accueillir en septembre 2003 la 5ème Conférence internationale des Démocraties nouvelles ou restaurées ? Votre pays envisage-t-il de mettre à disposition des Nations unies des forces militaires pour les opérations de maintien de la paix ?

S.E.M.T.B. : La Mongolie est devenue membre à part entière du Mouvement de non-alignés au moment de la fin de la guerre froide, en 1991. Il est vrai que l'environnement international où nous vivons aujourd'hui est tout à fait différent de celui de la période de la fondation de ce mouvement. Mais il poursuit des objectifs, non seulement politiques, mais aussi économiques. Les défis économiques et de développement qu'affrontent à l'heure actuelle les pays non-alignés, tous pays en voie de développement, restent presque les mêmes qu'il y a quarante ans. Ce sont le sous-développement, l'inégalité croissante entre pays riches et pauvres, l'alourdissement de la dette, auxquels se sont ajoutés les problèmes de l'environnement, du SIDA et d’autres encore. Il reste dès lors de larges champs d'action commune pour les pays en voie de développement au sein du Mouvement des Non-alignés et du Groupe de "77" sur la scène internationale.
A propos de la deuxième partie de votre question, les membres du Mouvement de Non-alignés ont eux-mêmes proposé l'idée de réunir la Conférence internationale des Démocraties nouvelles ou restaurées (CIDNR), qu’ont soutenue les Nations unies. Depuis sa première conférence en 1988 à Manille, qui avait réuni treize pays, la CIDNR s'est transformée en un événement global unissant une centaine de pays développés et en voie de développement. Cette fois-ci la 5ème Conférence se réunit les 10-12 septembre 2003 à Oulan Bator, à laquelle prennent part plus de 120 pays et organisations internationales. Les thèmes centraux de la Conférence sont ceux de la "Démocratie, Bonne Gouvernance et Société Civile". Les motivations de l'accueillir chez nous sont simples. La Mongolie est une jeune démocratie ayant à peine plus de dix ans. C'est une rare occasion, non seulement pour la Mongolie mais aussi pour d'autres pays qui offre l'opportunité d'échanger des expériences dans cette entreprise, d'identifier les moyens afin de renforcer et développer la démocratie aux niveaux national et international.
En ce qui concerne la dernière partie de la question, le Parlement mongol a adopté en 2002, la loi sur la participation des militaires mongols aux opérations de maintien de la paix des Nations unies et à d’autres actions internationales. Ces trois et quatre dernières années ont été lancées des mesures visant à préparer les observateurs militaires de l'ONU ainsi que les militaires pour les forces de maintien de la paix en organisant leur formation et en participant aux exercices militaires de forces de maintien de la paix. La Mongolie a déjà envoyé ses observateurs militaires en République Démocratique du Congo et dans le Sahara occidental, dans le cadre des forces de maintien de la paix de l'ONU. Environ 200 mongols, militaires, médecins et ingénieurs ont été envoyés en Irak pour participer à la restauration de ce pays. A ce propos, je tiens à noter que la Mongolie estime que l'ONU doit  jouer un rôle vital dans la reconstruction de l'Irak en tant que pays souverain, indépendant, démocratique, prospère et digne du  peuple irakien.

L.L.D. : La recherche de nouveaux partenaires commerciaux constitue un autre volet de la politique du gouvernement mongol. Quel rôle l’Union européenne peut-elle jouer dans le développement  de la Mongolie ? Quelles relations votre pays entretient-il aujourd’hui avec les pays de l’Est comptant autrefois parmi ses principaux partenaires économiques dans le cadre du COMECON ?

S.E.M.T.B. : Le développement et l'élargissement de la coopération multiforme avec l'Union européenne et ses membres constituent l'une des priorités de la politique extérieure de la Mongolie. Celle-ci a apporté un soutien ferme à la transition mongole vers un système démocratique et d’économie de marché et continue de le faire. Dans le cadre des programmes ALA et TACIS, l'Union européenne a mis, ou met en œuvre, à peu près 90 projets pour plus de 50 millions d'euros dans les secteurs vitaux pour le développement du pays tels que l'éducation supérieure, la santé, l'agriculture, l'élevage, le développement de petites et moyennes entreprises, le tourisme, l'environnement, la technologie d'information et d'autres. A l'heure actuelle notre coopération se concentre sur trois axes : le développement rural, le soutien du secteur privé et l’assistance au développement économique, ce soutien visant à surmonter les conséquences de la transition.
Afin d'approfondir la coopération avec l'UE, dont la part dans le commerce et l'investissement direct étranger en Mongolie ne dépasse pas 10%, la Mongolie suggère de conclure un accord sur le partenariat et la coopération en élargissant la marge d’action de l’accord de 1992 au commerce et à la coopération économique. Par ailleurs, le Parlement européen s'est déjà prononcé en faveur d’un tel accord dans sa résolution sur "la situation politique en Mongolie" de 1994. C'était une forte expression du soutien de l'UE à mon pays, alors en pleine difficulté de transition. Depuis, la Mongolie a connu de considérables changements positifs. Dans la situation actuelle, nous estimons que le Parlement européen pourrait adopter une nouvelle résolution en mettant l'accent sur le développement de la coopération économique, commerciale, financière et dans d'autres domaines entre l'UE et la Mongolie. Je crois que la libéralisation du commerce et la conclusion d'un accord de libre-échange avec l'UE donnerait une impulsion au développement de notre coopération. Nous continuons à négocier des possibilités pour améliorer le statut de la Mongolie à la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), et obtenir l'accès aux crédits de cette dernière. En conclusion, je tiens à souligner que le renforcement de nos relations avec l'UE et avec ses membres sous toutes les formes sert nos intérêts aussi bien que ceux de l'UE.
A la lumière de l'élargissement de l'Union européenne à 25 membres, nos relations avec les pays de Europe de l'Est doivent évidemment s'adapter aux réalités de l'Union élargie, tout en gardant tous les acquis positifs du passé et revitalisés durant les dernières années de notre transition. Aujourd'hui, la part de ces pays constitue 7,7% des investissements étrangers en Mongolie. Avec l'élargissement, la frontière de l'UE "s'approche" de la Mongolie. Les relations traditionnelles entre elle et les pays de l'Europe de l'Est joueront, je l'espère, en faveur de l'approfondissement de notre coopération avec l'Union élargie en général.

L.L.D. : Fort de la nouvelle dimension qu’ont prise les relations franco-mongoles depuis l’inauguration en 2002 d’une ambassade de France permanente à Oulanbator, quelles sont les perspectives pour leur développement, notamment en termes commerciaux ? En visite officielle en Mongolie, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères français, M. Renaud Muselier, a pu découvrir les fouilles récemment mises à jour par les archéologues français dans le site de Gol Mod à l’Ouest de votre pays. Quelle portée ces découvertes ont-elles pour l’histoire mongole ? A quels autres domaines la coopération bilatérale peut être élargie ?

S.EM.T.B. : Avant tout, je tiens à noter que les relations mongolo-françaises ont une histoire ancienne. Il y a 85O ans le célèbre français Guillaume de Rubrouck était envoyé par Saint Louis dans l’Empire mongol. Les échanges diplomatiques furent poursuivis après ce voyage. Par exemple, la lettre envoyée en 1289 par le Khan Argun au roi de France Philippe le Bel et la lettre du khan Ulziit envoyé également à ce dernier, ont été conservées jusqu'à nos jours. On peut dire que l'intérêt des Français envers la Mongolie perdure toujours. Les savants français ont mené l'étude de l'histoire de la période Xiongnu (que nous appelons les Khunnus, ancêtres des mongols) depuis déjà le XVIIème siècle. Aujourd’hui, une mission archéologique mongolo-française consacrée à la recherche sur cette même période, fonctionne depuis dix ans sur le territoire mongol. D'ores et déjà cette mission est placée sous le co-parrainage des deux Présidents mongol et français. Les découvertes rares de cette Mission ont une portée particulière du point de vue de l’étude de l'histoire et de la civilisation de la période Xiongnu. Attendons donc les analyses et conclusions des archéologues. Il faut dire que les savants mongolisants de France étaient importants parmi leurs collègues étrangers. Il y a plus de 125 ans, on a commencé à apprendre la langue mongole en France. A la fin des années 20, au siècle dernier, les premiers étudiants mongols venaient en France.
Passons maintenant du prologue historique aux relations actuelles mongolo-françaises. La France a dès le début soutenu la transition de la Mongolie vers la démocratie et l'économie de marché en lui apportant l'assistance politique, économique et financière. La réouverture de l'Ambassade de France en 1996, son élargissement et la nomination d’un Ambassadeur permanent lors de la visite officielle en Mongolie de M. Renaud Muselier, Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères françaises en juin dernier, marque une évolution très positive dans les relations mongolo-françaises. Bien que la présence économique et commerciale de la France en Mongolie reste modeste en occupant moins de 1% du marché mongol, les deux pays ont de larges possibilités d'élargir la coopération bilatérale dans différents domaines. Les aspects concrets et les perspectives de nos relations ont été discutés lors des visites du Secrétaire d'Etat français des Affaires Etrangères de France en Mongolie et des Ministres mongols des Infrastructures, de l'Alimentation et de l'Agriculture en France en mars et mai derniers. L'agriculture, l'élevage et le tourisme représentent les secteurs respectifs de la coopération bilatérale. Il faut y ajouter que certaines entreprises et compagnies françaises comme Alcatel, Pechiney et d'autres ont réussi à se faire une place importante dans les secteurs des télécommunications et des mines. Je constate que nous avons déjà signé les principaux accords servant de base juridique solide pour le développement de la coopération bilatérale : l'accord intergouvernemental sur les relations d'amitié et de coopération ; l'accord sur la promotion et la protection des investissements ; l'accord sur l'exemption de la double taxation. Nous sommes en train de conclure un accord sur les liaisons aériennes et de négocier celui de la coopération touristique, de rénover l'accord culturel de 1968 en l'adaptant aux réalités actuelles. Il nous reste à nous concentrer et à trouver une option optimale pour répondre à nos intérêts mutuels. L'investissement et la présence économique française sont bienvenus en Mongolie. La situation enclavée de notre pays et son marché intérieur restreint ne posent pas de difficultés compte tenu de larges possibilités de débouchés sur les marchés de nos deux grands voisins.
Je tiens à souligner le rôle considérable que peut jouer la coopération décentralisée dans l'ensemble de nos relations à l'avenir. Les contacts entre des collectivités locales françaises et mongoles se sont multipliés ces dernières années, souvent à travers l’action des associations d'amitié et des organisations non-gouvernementales. Ces dernières organisent en concertation avec les autorités locales différentes manifestations culturelles dont le dernier témoignage sont les Jours mongols, organisés dans le cadre de la 26ème foire de Clermon-Cournon du 6 au 16 septembre 2003. Grâce à ces actions, les Français connaissent de mieux en mieux la Mongolie, sa culture, ses traditions, tandis que le nombre des touristes français est en croissance permanente. De même, elles entreprennent des opérations humanitaires aussi bien dans les zones rurales qu'à Oulan Batar pour apporter leur soutien à la population locale dans les domaines de la santé, l'alimentation et la médecine vétérinaire.  
La coopération culturelle, scientifique et technique est un secteur de coopération de longue date. Dans ce domaine nous avons un succès incontestable. Le Centre de Culture et de Langue française, inauguré en 1997 à Oulan Batar, représente un pôle majeur de la promotion de la culture et de la langue française en Mongolie. Le nombre des mongols apprenant le français dans les écoles ou bien dans les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que de stagiaires se rendant en France, n'est pas négligeable. Plus d’une vingtaine de jeunes français apprennent le mongol à l'INALCO chaque année. Ils composent les futurs "cadres" de notre coopération. Nous sommes fortement intéressés à la formation des jeunes mongols dans les universités et les écoles supérieures françaises. Pour promouvoir et élargir les relations mongolo-françaises dans les différents secteurs, nous devons accorder plus d'attention à la formation des spécialistes. Enfin, la Mongolie soutient la politique de la France relative à la diversité culturelle. Nous avons le même intérêt en ce qui concerne le développement durable que j'ai mentionné précédemment. En somme, à la veille du 40ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Mongolie et la France que nous allons commémorer en 2005, la perspective de la coopération mongolo-française s’annonce prometteuse à la lumière des traditions anciennes et des valeurs universelles que nous partageons de nos jours.
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