
Par M. Eric ADJA,
Directeur du Bureau régional Afrique de l’Ouest de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
Les relations entre la Côte d’Ivoire et l’Organisation internationale de Francophonie (OIF) ne datent pas d’aujourd’hui. Le pays fait partie des membres fondateurs de l’Agence de Coopération culturelle et technique (ACCT, ancêtre de l’OIF) en 1970. La coopération entre l’OIF et la Côte d’Ivoire a toujours été étroite et chaleureuse. Deux événements phares qui se sont déroulés ces deux dernières années témoignent du caractère fructueux de cette relation : les 8ème Jeux de la Francophonie en 2017 et le 25ème anniversaire du Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA) en mars 2018.
Une collaboration efficace pour la réussite des Jeux de la Francophonie
L’organisation des 8ème Jeux de la Francophonie d’Abidjan a été portée par les dirigeants au plus haut niveau de la Côte d’Ivoire comme de l’OIF. Ainsi, à la demande de Mme Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie, M. Adama Ouane, Administrateur de l’OIF, a multiplié ses visites courant 2017 à Abidjan. De son côté, le Président de la République ivoirienne, M. Alassane Ouattara, en a fait un des événements majeurs de son mandat.
Au total, les 8ème Jeux de la Francophonie ont rassemblé près de 4 000 jeunes talents artistes et sportifs issus de 43 États et gouvernements participants. Ils ont suscité un engouement médiatique et une ferveur populaire intense comme le traduisent les statistiques : 500 000 spectateurs sur les sites de compétitions sportives et culturelles ; 900 journalistes présents ; 541 millions de téléspectateurs selon le rapport du Conseil international de radio-télévision d’expression française (CIRTEF) ; 1,7 milliards de lecteurs atteints selon le rapport de Meltwater.1

Après dix jours de compétition, cette 8ème édition des Jeux de la Francophonie a permis à la Côte d’Ivoire de bénéficier d’importantes retombées, notamment en termes d’infrastructures et d’équipements sportifs ainsi que culturels aux normes internationales disposant de la fibre optique, de l’acquisition de divers moyens de production, et d’un grand centre d’accueil international multifonctions dénommé Village Akwaba. C’est ce que nous appelons le legs des Jeux à la Côte d’Ivoire.
Le MASA, un exemple réussi de coopération culturelle internationale entre la Côte d’Ivoire et l’OIF
Après avoir été porté pendant des années par l’OIF, le MASA est devenu, en mars 1998, une structure indépendante et a installé ses locaux à Abidjan à la suite de la signature d’un accord de siège avec le gouvernement ivoirien en janvier 1999. Le MASA qui a soufflé en 2018 sa 25ème bougie sur le sol ivoirien est devenu un marché international des arts vivants qui attire les artistes du monde entier. Selon M. Yacouba Konaté, Directeur général du MASA, l’édition de 2018 a rassemblé « 1 789 personnes inscrites sur les registres d’hébergement», sans compter les « 300 artistes, 259 journalistes ainsi que 140 techniciens nationaux ».2

Par ailleurs, une enquête menée par l’UNESCO estime que le MASA est devenu une plaque tournante des productions artistiques d’Afrique3. L’agence onusienne avance d’ailleurs que plus de 50% des spectacles présentés au MASA ont été vendus à d’autres évènements, festivals et institutions culturelles. Des analyses qui ne font que confirmer les résultats du rapport d’évaluation commandité par l’OIF en 2001 qui estimait déjà que jusqu’à l’édition 1999, deux tiers des artistes qui étaient programmés au MASA obtenaient ensuite une programmation dans un autre festival international4.
1- https://www.jeux.francophonie.org/sites/default/files/public/wysiwyg/couverture.pdf 2- https://burkina24.com/2018/03/18/masa-2018-68-intentions-de-contrats-enregistrees/ 3- https://fr.unesco.org/creativity/policy-monitoring-platform/programme-de-promotion-de 4- https://www.francophonie.org/IMG/pdf/Marche_des_Arts_du_spectacle_africain_-_MASA_pdf_387_Ko_.pdf