Par M. Stéphane TESTÉ
Député de Seine-Saint-Denis, Président du Groupe d’amitié France-Turquie à l’Assemblée nationale
La France et la Turquie entretiennent une relation diplomatique pluriséculaire, illustrée par l’alliance entre François Ier et Soliman le Magnifique en 1536.
Depuis, les relations entre nos deux pays n’ont cessé de se développer et ce, dans tous les domaines. Les échanges économiques et commerciaux se sont considérablement intensifiés ces dernières années et la coopération culturelle est toujours aussi prolifique. La France dispose en Turquie d’un dispositif impressionnant comprenant 10 établissements francophones d’excellence. Le lycée Galatasaray, fondé en 1868 à Istanbul, héritier des écoles impériales, ainsi que l’université du même nom créée en 1992, en sont les fleurons.
Ces relations, chacun le sait, sont actuellement moins fluides notamment depuis la tentative de coup d’État raté à Ankara le 15 juillet 2016. Le Groupe d’amitié France-Turquie, que j’ai l’honneur de présider à l’Assemblée nationale, souhaite entretenir et faire fructifier ces liens anciens. Ce groupe, l’un des plus importants en matière d’effectif, attire à chaque mandature de nombreux députés issus de toutes les étiquettes politiques, souhaitant aborder l’ensemble des sujets, y compris les plus sensibles, de manière franche et directe.
Depuis que je dirige ce groupe d’amitié, je m’efforce de nouer des relations constantes avec les autorités turques et notamment l’Ambassadeur de Turquie en France. Le dialogue est en effet essentiel, selon moi, notamment lorsqu’il y a des turbulences.
Les sujets de discussion tant nationaux que bilatéraux ne manquent pas, que ce soit l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, la gestion des flux migratoires, le respect des droits de l’homme, ou la reconnaissance du génocide arménien. Ils reviennent de manière constante lors des multiples rencontres organisées avec les autorités turques, que ce soit en France ou en Turquie, mais aussi avec les associations, les ONG, les chercheurs ou les étudiants.
En mars 2018, une délégation de sept parlementaires du Groupe d’amitié s’est déplacée en Turquie, à Ankara puis à Istanbul. Au cours de cette visite, nous avons pu rencontrer de nombreuses personnalités politiques et faire passer un certain nombre de messages à nos interlocuteurs (dont le Vice-Président du Parlement, le Président de commission, ainsi que le Maire d’Istanbul et la Présidente du Groupe d’amitié Turquie-France d’alors) concernant le respect des droits de l’homme, les prisonniers politiques ou le sort de certains fonctionnaires et universitaires.
L’un des temps forts fut l’hommage à Mustafa Kemal Atatürk, avec le dépôt d’une gerbe sur la tombe du fondateur de la Turquie moderne. Cette visite a renforcé ma conviction selon laquelle les parlementaires turcs sont soucieux de l’image de la Turquie en Europe et dans le monde.
Selon moi, la diplomatie a un rôle à jouer pour aller rapidement vers un apaisement de la situation en Turquie. Le Président de la République française, M. Emmanuel Macron, en est pleinement conscient. De mon côté, je m’efforce, à ma modeste place, à nouer et développer les relations entre les parlementaires de nos deux pays, tout en multipliant les échanges et rencontres, notamment avec des associations turques de ma circonscription.